Un homme de droit La justice est fragilisée dans la pratique par de nombreuses interférences. Garantir l'indépendance de la justice, des droits de la défense, la révision des modes d'accès à la fonction de magistrat ainsi que le renforcement de la protection du magistrat, sont entre autres les projets de réforme prônés par le candidat Ali Benflis. «L'indépendance de la magistrature est proclamée uniquement dans les textes», a déclaré Ali Benflis lors de sa rencontre avec la Coordination nationale des avocats, tenue jeudi dernier au niveau de sa permanence de campagne à Alger. «La justice est fragilisée dans la pratique par de nombreuses interférences dans l'application de la loi et l'indépendance de la justice», a souligné l'ex-ministre de la Justice, Ali Benflis, également candidat à l'élection présidentielle du 17 avril 2014. Il a précisé que «la justice est mal rendue en raison notamment du cumul des contentieux et des pressions subies par les magistrats, elle est lente, complexe, onéreuse et enfermée dans des règles de procédure, souvent paralysantes». «La justice n'est pas crédible aux yeux des justiciables et connaît un manque de confiance vis-à-vis de ses partenaires», a-t-il indiqué. De même, ajoute-t-il « les citoyens ne sont pas tous égaux devant la loi et les droits de la défense sont souvent violés», a-t-il ajouté. Tout en indiquant que «l'autorité judiciaire reste faible» Il a reconnu que «certains magistrats tentent tant bien que mal d'appliquer la loi mais...». L'ex-chef de gouvernement plaide pour la mise en place d' une instance de contrôle des juridictions. Ce chantier figure en bonne place dans son projet dit de Renouveau national. Ainsi, Ali Benflis, promet de rendre l'indépendance à la justice, s'il était élu lors du prochain scrutin de la présidentielle. Son programme en matière de réforme judiciaire s'articule autour de quatre points tendant à aplanir un certain nombre de problèmes touchant la justice en Algérie. Il s'agit de la révision du Code de procédure pénale, la dépénalisation de certaines affaires liées à l'acte de gestion, la refonte complète de l'information judiciaire et plus de transparence dans les dépenses publiques. «Il faut rééquilibrer le rôle du magistrat et de l'avocat, tout en respectant la présomption d'innocence», souligne-t-il. «Il faut également dépénaliser certaines affaires», a ajouté le candidat Ali Benflis. Il considère que certaines affaires qui passent en justice et au pénal pourraient être traitées devant une juridiction de droit civil. Il promet une dépénalisation des actes de gestion. «Certains faits ne seront plus constitutifs du droit pénal», explique le candidat, en référence à certains gestionnaires innocents jetés en prison. Il propose que les affaires les concernant ne soient plus du ressort du pénal. Ali Benflis souhaite que l'appel soit autorisé pour les affaires criminelles. «J'instituerai l'appel en matière criminelle», promet-il. Il est question aussi du renforcement des prérogatives et des moyens humains et matériels de la Cour des comptes et des commissions de contrôle des wilayas.