Un groupe de femmes révoltées a profité de l'occasion pour dénoncer la disparité dans l'octroi des logements. «Donnez-nous nos droits», «Nous sommes des Algériens, on a droit à un logement décent», ce sont là des slogans scandés par un groupe de femmes avant le lancement de la caravane médiatique sur l'emploi et la protection sociale, hier à Alger-Centre. Mais avant même le début de l'événement, les contestatrices ont investi la rue, en pleurant et en dénonçant la disparité concernant la distribution des logements. Le groupe composé d'une dizaine de femmes issu des quartiers de la Casbah et de Soustara, a profité de l'occasion, notamment la présence d'une bonne partie des médias nationaux, ainsi que le ministre des Transports, Amar Ghoul, le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh ainsi que le SG du ministère du Travail de l'Emploi et de la sécurité sociale Mohamed Khiat (le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale Mohamed El Ghazi est en vacances), afin d'interpeller les ministres présents sur place et crier leur colère quant à la vie «honteuse» menée dans des habitations qu'ils ont décrites comme étant «des habitations précaires». Mais, la contestation qui était au bout des lèvres de chaque femme de ce groupe est bel et bien le fait que les occupants des bidonvilles sont relogés en priorité par rapport à eux. Sur ce point, les «contestatrices révoltées» n'ont pas mâché leurs mots et ont crié leur désarroi: «C'est de la hogra pure» a crié l'une d'entre elles, avant d'ajouter les larmes aux yeux, submergée par l'émotion «normalement, la priorité est accordée aux anciens, pas à ceux des bidonvilles venus des autres wilayas». «Ça fait au moins 15 ans que je demande un logement, cela en vain» a souligné une femme sur les lieux, avant de marteler «y en a marre, c'est trop, on ne peut plus vivre comme ça». Pour précision, le recours aux bidonvilles pour bénéficier d'un logement est devenu monnaie courante, eu égard aux autorités qui veulent à tout prix éradiquer ces habitations et dressé l'image d'une capitale propre sans bidonvilles, et du coup, ces derniers passent toujours en priorité quand il s'agit d'opération de relogement. De son côté, une autre femme révoltée a dénoncé les manières d'octroi de logements, notamment «la maârifa» et les «promesses fantômes des autorités». A ce sujet, elle a signalé «on est juste un ballon aux pieds des responsables» et d'expliquer: «A chaque fois, chaque responsable nous renvoie vers un autre responsable, cela dure depuis une éternité». Le groupe révolté a relevé: «Ils ne sont présents qu'en période de vote ou de campagne électorale», en référence aux responsables et aux autorités locales. Il faut dire que le séisme survenu la semaine dernière, a généré un vent de contestation chez les habitants de la capitale, qui pour la majorité d'entre eux, occupent des maisons anciennes, datant de l'époque coloniale. Ces habitations sont dans un état de délabrement avancé, ce qui a suscité l'angoisse et la peur de leurs occupants surtout avec le tremblement de terre de vendredi dernier. La manif «improvisée» a été dispersée et maîtrisée par l'important dispositif sécuritaire présent sur les lieux, l'heure a été aux ministres de prendre la parole. L'évènement a été le lancement de la première caravane d'information sur les activités du secteur du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, initiée par ce même ministère qui vise à informer le grand public des missions et programmes du secteur et de faire connaître les différents dispositifs destinés à promouvoir l'emploi. Lancée officiellement par M. Khiat et Abdelkader Zoukh, en présence de M.Ghoul, cette caravane vise, selon M.Khiat, à concrétiser le travail de proximité et à informer le grand public des missions et programmes du secteur, comment créer des petites entreprises et sensibiliser les citoyens quant au système national de sécurité sociale. Il a également fait savoir que cette caravane sera suivie d' «une deuxième qui prendra le départ pour couvrir les wilayas de l'intérieur au niveau des Hauts-Plateaux en septembre prochain, et sera suivie d'une troisième en direction des wilayas du sud du pays en octobre prochain». « Cette initiative est une occasion pour les instances du secteur au niveau local de concrétiser et promouvoir le principe d'écoute continu des préoccupations des jeunes», a-t-il déclaré en précisant qu'elle vise également à «promouvoir l'esprit d'entrepreneuriat chez les jeunes». De son côté, M.Zoukh a affirmé que «les mécanismes d'emploi et de sécurité sociale sont bel et bien là», néanmoins selon lui, du travail reste à faire sur le volet «communication». Pour sa part, M.Ghoul, interrogé sur d'éventuels nouveautés quant au crash de l'avion d'Air Algérie, ce dernier s'est contenté de répondre «au courant de la semaine, il va y avoir une conférence globale où tout sera dit à propos de ce crash»..