La santé s'invite à l'APN Des organisations syndicales et des partis politiques crient au danger et mettent en garde à l'atteinte des droits sociaux comme le droit à la grève. La session parlementaire promet d'être houleuse. Le débat s'annonce, d'ores et déjà, chaud. Alors que les projets n'ont même pas été examinés, la polémique enfle. La publication des deux avant-projets de loi portant sur les Codes du travail et de la santé a mis le feu aux poudres. Des organisations syndicales et des partis politiques crient au danger et mettent en garde à l'atteinte des droits sociaux comme le droit à la grève. L'Ugta et même des syndicats autonomes et des travailleurs le contestent fortement. Depuis la publication de ces deux projets, plusieurs actions de contestation ont été organisées. «C'est une régression», s'accordent à dire des syndicats qui interpellent le gouvernement à faire marche arrière. Cela donne un avant-goût des débats qui marqueront les plénières lors de l'examen de ces avant-projets. Le gouvernement risque sérieusement de faire l'objet d'attaques. En prévision des débats, le Parti des travailleurs actionne déjà ses relais. La formation de Louisa Hanoune promet de mener une campagne de mobilisation générale. En participation avec l'Ugta, le parti de Louisa Hanoune promet de faire barrage à ces deux codes qu'elle qualifie de «dangereux». S'exprimant lors d'une conférence de presse qu'elle a animée récemment, Louisa Hanoune a tiré la sonnette d'alarme, en précisant qu'un «grand danger guettait les Algériens». Selon elle, ce danger «détruira tous leurs acquis arrachés au gouvernement», en se référant directement aux deux projets en question. «Nous rejetons catégoriquement ces deux projets destructeurs», a-t-elle martelé, ajoutant qu'une grande bataille sera engagée et si nécessaire «une grève générale sera entamée». Connue pour son pouvoir de bloquer des lois, Mme Louisa Hanoune ne va pas lâcher prise en menant une campagne tambour battant pour pousser le gouvernement à revoir ses positions. Comme à l'accoutumée, elle appellera au secours le président de la République. Elle le dit et le répète: «Son parti s'attend à ce que le président de la République demande leur retrait.» Comment? Justifiant ses arguments, la Dame du PT estime que les deux projets de lois «ne cadrent pas avec les engagements et décisions du président de la République». Pour elle, «c'est une machine qui détruit tous les acquis de l'Indépendance et par conséquent de la guerre de Libération». Elle explique que le projet de loi relatif à la santé «détruit la gratuité des soins et ne garantit pas l'équité entre les citoyens». A propos du projet de loi relatif au travail, Mme Hanoune estime qu'il contribuait à «la suppression de la protection sociale et de la référence constitutionnelle», citant à titre d'exemple l'autorisation du travail des enfants et la légalisation du travail illicite. Le Parti des travailleurs sera certainement soutenu par des formations de l'opposition. Certes, celle-ci n'a pas fait encore dans l'agitation, mais il n'en demeure pas moins que lors des débats, les partis de l'opposition ne feront pas de cadeau au gouvernement, si la mobilisation se renforce, les deux projets de loi, en particulier celui relatif au Code du travail, risque d'être mis à l'écart en attendant d'apaiser les esprits. Comme le gouvernement peut procéder à des changements pour éviter la protesta.