C'est, à l'évidence, pour la première fois qu'un ministre de l'Education nationale s'engage à prendre attache avec ses homologues de la Culture et de la Jeunesse et des Sports à l'effet d'assurer le plein épanouissement à des élèves livrés à eux-mêmes et à toutes les tentations extrascolaires qui minent, présentement, la jeunesse algérienne. Le droit constitutionnel à l'éducation est un droit intangible, avait déclaré, il y a moins d'une année, Nouria Benghebrit. A la question de savoir «mais qu'en est-il de la qualité de l'enseignement dispensé depuis l'indépendance du pays?», elle répondra ainsi et sans faux-fuyants: «En fait, on peut constater que, jusqu'à maintenant, il n'y a pas toujours eu, selon les cycles d'enseignement, compatibilité entre recherche de la qualité et accès universel à l'école.» Il ne pouvait en être autrement puisque la politique éducative a eu pour objectif d'assurer d'abord, une place pédagogique à tous les enfants algériens. La ministre de l'Education nationale renchérira en soulignant, toutefois, que des mesures qualitatives ont été introduites au fur à mesure par les directions pédagogiques qui ont eu à se succéder sans pour autant oublier les différentes commissions installées à cette fin: «Un des objectifs de la commission de la réforme du système éducatif consiste à améliorer la qualité du rendement du système. C'est un long processus auquel nous tenons.» Plus récemment de nombreuses critiques se sont faites entendre çà et là dont certaines, et non des moindres, émanaient de quelques partenaires sociaux qui, subrepticement, pour ne pas dire soudainement, découvrent que les compétences de base ne seraient pas acquises par les élèves. Fidèle en cela à sa personnalité, elle répondra du tac au tac invitant les auteurs de telles remarques à se réconcilier avec les méthodes et approches scientifiques avant de s'aventurer à décréter de tels constats, relevant plutôt d'une vue de l'esprit que d'une contribution constructive. Cela ne l'empêche pas pour autant d'assumer le passif et de reconnaître que la qualité à l'honneur dans le système éducatif est loin d'être celle escomptée. Pour Nouria Benghebrit, les raisons sont multiples tant cette inconsistance trouve sa pleine justification dans la manière quelque peu discutable d'exercer le métier d'enseignant et le déficit en matière de formation du personnel dédié. Sans oublier, bien sûr, les grèves et l'instabilité dans le secteur qui ne sont pas sans effilocher l'intérêt et la détermination de l'élève, en attendant les suites que les clercs voudront bien donner aux propositions portant sur la charte d'éthique et de stabilité propre au secteur. Lors d'un point de presse tenu après une visite de travail et d'inspection au niveau des établissements scolaires de l'est, du centre et de l'ouest de la capitale, accompagnée du wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, elle a réitéré que son département poursuit ses efforts en vue d'améliorer le statut de l'école et former les générations de demain, indiquant qu'elle va «présenter dans les prochains jours, une série de propositions aux ministères de la Culture, et de la Jeunesse et des Sports» pour impliquer davantage la population scolaire dans les activités culturelles et sportives. Inutile de dire que la promotion de la qualité de l'enseignement passe inévitablement par l'éducation artistique et sportive de l'élève. C'est, à l'évidence, pour la première fois qu'un ministre de l'Education nationale s'engage à prendre attache avec ses homologues de la Culture et de la Jeunesse et des Sports à l'effet de contribuer à jeter les bases du plein épanouissement artistique, culturel et sportif à des élèves livrés à eux-mêmes et à toutes les tentations extrascolaires qui minent, présentement, l'avenir même des générations actuelles et à venir... Cette initiative mérite d'être soutenue pour que l'école de la réforme redevienne le socle de toutes les créations artistiques, culturelles, scientifiques et sportives.
