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"Razika Chérif c'est le drame de l'oppression patriarcale"
SOUMIA SALHI, MEMBRE DE L'ASSOCIATION POUR L'EMANCIPATION DES FEMMES, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 14 - 11 - 2015

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L'Expression: Razika Chérif vient d'être assassinée par un homme pour avoir refusé ses avances à M'sila. Ça aurait pu arriver ailleurs. Qu'est-ce que cet acte barbare révèle au fond?
Soumia Salhi: La violence à l'encontre des femmes est une réalité planétaire qui traduit la survivance et le renouvellement de l'oppression des femmes. Il s'agit pour Razika d'un drame extrême de l'oppression patriarcale, de la violence qui cible les femmes. Il y a eu 261 femmes tuées en 2012 et 297 viols selon les statistiques officielles. Je rappelle que des cas similaires se produisent partout dans le monde. C'est l'exercice d'un droit de violence détenu par les hommes sur les femmes.
Qui donne aux hommes le droit de considérer la femme comme subordonnée?
C'est l'ordre patriarcal! C'est une mentalité venue du fond des âges qui évolue mais qui tarde à disparaître. La violence est l'outil, le moyen d'exclure les femmes de l'accès aux droits. La violence sert à rappeler aux femmes la place qu'elles doivent garder, une place de subordonnées, bien entendu toujours sous l'autorité d'un mâle. Qu'il s'agisse de violences physiques, juridiques et/ou symboliques, il faut savoir que ces violences tiennent d'abord à une organisation sociale et accompagnent toujours la même volonté d'infériorisation des femmes.
Mais, en plus de la culture patriarcale, il y a la loi qui considère toujours la femme comme mineure, ce qui donne bonne conscience aux hommes qui violentent les femmes, n'est-ce pas?
Oui, le Code de la famille est complaisant avec les pratiques sociales traditionnelles, en violation du principe constitutionnel d'égalité entre les sexes, en contradiction avec le reste de la législation de notre pays comme le droit du travail... Son architecture inégalitaire complique la situation des femmes qui veulent s'émanciper de l'ordre patriarcal. Il faut l'abroger et promouvoir une société basée sur le respect mutuel. Pour des lois clairement égalitaires.
Qu'en est-il du blocage de la loi qui criminalise la violence à l'égard des femmes?
Je ne connais pas les raisons précises de son gel par le Conseil de la nation. Est-ce une reculade conjoncturelle pour éviter des sujets qui fâcheraient certains conservateurs et autres intégristes? Nous avons pris acte de la réaction du président du Sénat à notre interpellation. Il a déclaré que «la loi n'est ni gelée ni bloquée»! Le crime de Razika rappelle et interpelle sur l'urgence à promulguer cette loi bloquée depuis huit mois... Pendant ce temps, la comptabilité macabre s'alourdit. Nous voulons cette loi car elle est un moyen qui contribuera à changer les choses.
Des femmes sont régulièrement sommées de mettre des tenues conformes aux recommandations de l'islam et agressées, soient verbalement, soit physiquement. Comment sortir la femme algérienne de cette ambiance de terreur?
Le contrôle du corps des femmes est au coeur du patriarcat à travers le monde. Certains le dénudent, d'autres le voilent. Le rigorisme salafiste a généralisé le hidjab dans les années 1990 par la terreur et par le sang. Depuis, le hidjab s'est coloré et beaucoup de femmes y ont renoncé.
Des lycéens appellent à manifester contre les filles qui portent les leggings. Le fait que des adolescents fassent cela n'est-il pas un signe inquiétant?
L'accouchement de nouvelles pratiques sociales est douloureux. Ces comportements renvoient à une pression idéologique rétrograde mais ils expriment aussi la crise de notre société.
Ne pensez-vous pas que l'Algérie est en train de sacrifier sa moitié sur l'autel de son patriarcalisme primitif et de son ignorance?
L'Algérie a beaucoup changé avec la scolarisation généralisée des filles, une présence croissante des femmes dans le monde du travail, une présence massive des femmes dans l'espace public, hier interdit. Il faut continuer à créer les conditions objectives favorables à l'émancipation des femmes, mais les résistances traditionnalistes continueront. Il nous appartient, par nos luttes, de faire l'Algérie égalitaire de demain!


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