Le Premier ministre britannique, David Cameron a appelé vendredi soir à Bruxelles ses concitoyens à se prononcer en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne (UE), assurant que le pays «sera plus fort dans une Union européenne réformée que tout seul». «Nous avons obtenu un accord suffisamment bon pour recommander que le Royaume-Uni reste dans l'UE», a-t-il déclaré lors d'un point presse tenu peu après l'annonce de la conclusion de l'accord. M.Cameron pourra ainsi donner le coup d'envoi de la campagne pour le référendum sur le maintien ou non de son pays dans l'Union, qui devrait se tenir le 23 juin, et sur lequel les Britanniques sont divisés. Il a promis, ainsi, de ne ménager aucun effort pour convaincre les Britanniques de l'importance de voter par un «oui» lors du référendum sur l'appartenance de son pays à l'UE. «L'Union européenne est un outil vital pour accroître les pouvoirs de notre nation dans le monde et défendre les intérêts britanniques. Nos amis hors d'Europe, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Canada, les Etats-Unis, veulent que nous restions dans l'Union européenne, nous devons les écouter», a-t-il plaidé. Le Premier ministre britannique s'est félicité d'avoir obtenu un bon accord qui donne au Royaume-Uni «un statut spécial» au sein de l'UE, insistant sur le fait que son pays ne fera jamais partie de la zone euro et ne participera pas à «une union toujours plus étroite» énoncée dans les traités européens. M.Cameron s'est félicité également que les allocations sociales seraient limitées pour les travailleurs européens installés dans le pays, et que la supervision des banques britanniques soit effectuée par la Banque d'Angleterre. Selon le président français, François Hollande, «il n'y a pas eu de dérogation aux règles du marché unique, il n'y a pas de révision prévue des traités et pas de droit de veto sur la zone euro», dans l'accord conclu avec le Royaume-Uni. La France a bataillé pendant de longues heures pour s'assurer que Londres n'obtienne pas un droit de veto qui lui permettra de bloquer des mesures concernant les pays de la zone euro, réitérant son opposition à voir les institutions financières britanniques bénéficier d'un avantage compétitif qu'une réglementation spécifique pourrait leurs offrir. Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a assuré que l'accord conclu avec le Royaume-Uni n'offre aucune possibilité d'un veto des britanniques aux décisions de la zone euro. «Il n'y aura pas de veto et le texte le dit très clairement», a-t-il déclaré lors d'un point presse à l'issue du sommet européen. La Chancelière allemande, Angela Merkel, a estimé que les dirigeants européens «n'ont pas fait beaucoup de concessions» à Londres, qualifiant l'accord arraché après d'«âpres» et «intenses» négociations de «compromis équitable».