Le film jordanien «Theeb» n'a finalement pas remporté l'Oscar du meilleur film étranger cette année, faisant de l'Algérie le seul pays arabe à avoir remporté un Oscar. Depuis quelques années, le cinéma arabe est souvent présent dans cette catégorie très prisée à Hollywood. Depuis la création de la catégorie du Meilleur film en langue étrangère en 1956, les candidatures du cinéma issues du Monde arabe à l'Academy ont été nombreuses, mais les nominations rares et une seule récompense décrochée par l'Algérie. L'Egypte a présenté un film chaque année depuis 1956 et le premier film du Monde arabe et africain à avoir été soumis à l'Académie fut le classique «Gare centrale» de Youcef Chahine en 1958 et c'est également le premier à s'être vu refuser une nomination. L'Egypte qui a postulé plus d'une quarantaine de fois depuis 1958, dont quatre candidatures de Youcef Chahine, n'a jamais été nominée, contrairement à l'Algérie qui demeure le seul pays arabe à avoir décroché cinq nominations (trois avec les films de Rachid Bouchareb: «Poussière de vie», «Indigènes» et «Hors la loi» avec «Le bal» d'Ettore Scola et enfin avec «Z» de Costa Gavras, qu'elle remporta en 1970. De nombreux critiques ne considèrent pas ce film comme «algérien» et pourtant, le film qui dépeint l'assassinat d'un homme politique grec interprété par Yves Montand, a été produit avec l'argent algérien et tourné entièrement en Algérie, après le refus des Français et des Grecs de le prendre en charge. Le film a vu la participation de comédiens algériens comme Hassan El Hassani, Sid Ahmed Agoumi et, la scène la plus importante du film a été tournée dans la plus célèbre place de la capitale algérienne «Audin». De plus, certaines scènes ont été même tournées au grand tribunal d'Alger, pour évoquer le jugement des opposants et des colonels. Depuis quelque temps, l'Algérie qui présente chaque année des films aux Oscars, n'a pas été nominée et cela depuis 2011, avec «Hors la loi» de Rachid Bouchareb. Le lauréat de la Palme d'or Mohamed Lakhdar Hamina a postulé avec trois films. La grande tendance ces dernières années dans le cinéma arabe, est le cinéma palestinien. Malgré l'embargo et la guerre, la Palestine a été sélectionnée deux fois aux Oscars et avec le même réalisateur, le Palestinien Hany Abu-Assad pour le film «Paradise Now» en 2005 et «Omar», qui a été également sélectionné en 2013, même si la production n'est pas à 100% palestinienne (le film est principalement financé par des pays européens). Les Oscars c'est aussi la participation de films issus de pays arabes qui n'ont pas de cinéma et qui n'ont même pas une salle de cinéma, c'est le cas notamment de l'Arabie saoudite avec son film «Wadjda» qui a été sélectionné aux Oscars en 2012. Le dernier rêve arabe aux Oscars, s'est envolé hier avec le film jordanien «Theeb», réalisé par le Jordanien Naji Abu Nowar, et qui a été qualifié d'«anti-Lawrence d'Arabie» par les critiques de cinéma. [email protected]