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"Oummou Mohamed" ou l'autre voile
Publié dans L'Expression le 03 - 05 - 2016

Ce n'est pas dans notre culture de coller le nom d'une mère à celui de son fils ou de sa fille, mais c'est l'inverse que l'on a vu à travers toute notre histoire
Quels sont les prénoms de femme les plus courants en Algérie? Fatma? Ouarda? Aouicha? Leïla? Yasmina? Fella? Meriem? Je crois qu'ils sont très nombreux. Et puisque tel est le cas, pourquoi laisser tomber de si jolis prénoms et aller en chercher d'autres qui, non seulement ne signifient rien, mais en plus, jettent celles qui le portent dans la froideur de l'anonymat et l'obscurité de l'infériorité.
Pourquoi échanger un prénom comme Ouarda (rose), par exemple, ou Yasmina (Jasmin) ou Ilhem (inspiration) dont la seule prononciation réjouit l'oreille et ouvre l'esprit contre un Oum Ali, Oum Ayman, Oum Hamza, etc. qui ressemblent à des voiles que l'on jette sur les prénoms de ces femmes afin de les cacher elles-mêmes? Non, ce n'est pas interdit bien sûr de le faire, mais cela n'a rien à voir avec nos traditions à nous. Ce n'est pas dans notre culture de coller le nom d'une mère à celui de son fils ou de sa fille, mais c'est l'inverse que l'on a vu à travers toute notre histoire et Dieu sait combien elle est longue.
L'honneur d'un individu n'est pas de se voir affilié à... sa descendance, - du moins chez nous et chez ceux dont les moeurs et traditions nous sont parvenues - mais plutôt d'être affilié à ses ascendants, à ses ancêtres, à sa région, etc. C'est tout le sens des «Ben», des «Aït», de «Nat», des «N», des «Ou», etc. qui précèdent les noms de famille d'une frontière à l'autre de notre grand pays.
C'est pour cette raison que, à la lecture d'un sujet du concours d'enseignants de cette semaine, je fus choqué par le procédé choisi pour l'identification de deux femmes. Le texte dit, en gros, que la famille de Mohamed a déménagé et qu'en arrivant dans le nouveau domicile, la mère de Mohamed (Oummou Mohamed) ainsi que sa soeur (Oukhtou Mohammed) ont rencontré certains problèmes avec l'électricité.
Il ne fait pas de doute que cette affiliation découle directement d'un de ces esprits qui jouissent lorsqu'ils trouvent l'occasion d'anéantir la femme, de la piétiner et de la rendre invisible. Suivez mon regard! Ces esprits qui polluent malheureusement notre école aujourd'hui à cause de l'irresponsabilité des responsables précédents du secteur de l'éducation.
La femme ne mériterait-elle même pas un prénom? Serait-elle «âoura» (nudité) à ce point pour mériter d'être jetée dans le noir. Serait-elle insupportable à ce point pour qu'on la cache par les mots après l'avoir cachée par tous
les accessoires possibles et imaginables? Ou bien est-ce une stratégie pour la rendre inférieure et la maintenir dépendante et des mâles?
Je crois que, dans notre école et dans notre société, aussi, un voile sournois enveloppe les cerveaux. C'est ce voile qu'il convient de lever parce que tant que l'on se sent obligés de passer la femme par les Oum quelque chose et les hommes par les Abou quelque machin, tout le reste nous sera inaccessible et impossible à changer.
Le bon sens continuera à nous échapper, la rigueur sera toujours loin de nous, et même l'intelligence risque d'en prendre un coup à cause de cette imitation idiote d'une autre culture d'un autre temps et d'un autre lieu.
Fatma N'soumer était bien une héroïne algérienne dont la fierté, toute la fierté était de porter son prénom (Fatma) et d'être affiliée à son village (Soumer), non à sa descendance. L'aurait-on connue autrement? On aurait parlé d'une femme, Oummou quelqu'un, totalement anonyme. N'est-ce pas?


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