C'est le grand choc Dans le marché du pauvre, (la Bastille) toute la mercuriale continue à subir une montée en flèche sans précédent. C'est le chaos. Rien ne peut stopper la frénésie des hausses des prix de tous les produits alimentaires. Toutes les promesses faites par les organisations des commerçants ayant prédit la stabilité des prix quelques jours après le Ramadhan n'étaient en réalité que des paroles en l'air. Le petit citoyen ou encore les ménages aux faibles bourses n'ont plus qu' à abdiquer à une situation du fait accompli. «C'est le choc» dira plus d'un. D'autres diront ironiquement que «la main menaçante vient de l'intérieur». «Cette situation est incompréhensible», diront plusieurs autres se référant aux Ramadhan des années précédentes marqués par la stabilité, voire la baisse, des prix dès que les familles avaient fait leurs emplettes les premiers jours du Ramadhan. Là, tout le contraire s'est produit renversant toutes les équations et traditions commerciales. Les prix des fruits et légumes, viandes de toutes les couleurs et les poissons sont en hausse constante. Un tel constat est de visu perceptible un peu partout dans les marchés d'Oran, en particulier dans la grande rue commerciale des Aurès, ex-la Bastille située en plein coeur d'Oran. Ce marché est, depuis des années, connu par un flux important vu ses prix abordables. Dans le marché du pauvre, (la Bastille) toute la mercuriale continue à subir une montée en flèche sans précédent. Les fruits et légumes sont affichés à des tarifs infernaux. La pomme de terre, cédée dans le passé au prix variant entre 25 et 30 dinars, s'est envolée pour atteindre le pic de 60 DA/kg. «Elle est tarifiée selon le calibre et la qualité», dira un commerçant n'arrivant pas à expliquer cette grande marge de hausse appliquée depuis le début du Ramadhan. La tomate, cette «Reine» du marché, est toujours indétrônable en se plaçant au-dessus de tous les tarifs appliqués. Jusqu'à hier, elle était affichée au prix fort de 120 DA/kg. Idem pour les oignons qui ont atteint le summum et se vendant au tarif de 45 DA après qu'ils aient été cédés à 25 DA/kg quelques jours avant le mois du jeûne. Les choux-fleurs ne sont pas en reste. Leur prix varie entre 240 et 260 DA/kg. Les aubergines sont à 50 DA alors que les tarifs des haricots verts oscillent entre à 140 et 180 DA/kg. La carotte est à 80 DA/kg tandis que les navets sont affichés entre 80 et 100 kg. Idem pour la courgette et tant d'autres légumes dont la présence dans la popote ramadhanesque est indispensable. Les fruits ne sont pas épargnés par cette augmentation des prix. La pomme, la poire, les abricots, les pêches, les oranges, la pastèque, le melon, sont de plus en plus inabordables. Les viandes de toutes les couleurs et goûts clignotent au rouge. Leurs prix sont là aussi intouchables. La viande toute simple est affichées dans la majeure partie au tarif de 1800 DA/kg. Le steak ou encore le beefsteak sont à des prix inaccessibles. Le poulet quant à lui ne cesse de prendre de l'envolée après que ses prix ont connu une nette stabilité en fonction de l'offre. Cette équation ne trouve plus son terrain d'application dans un marché en déséquilibre total, d'où la tarification de cette chair de volaille au prix allant de 330 à 350 DA/kg. Si les prix du pétrole continuent à dégringoler en chutant librement, la «bourse d'Oran» place ses prix au-dessus de toutes les lois. C'est d'ailleurs le cas relevé chez les poissons dont les prix sont totalement similaires à ceux affichés dans les commerces spécialisés dans la vente des bijoux, l'or en particulier. Aucune aventure n'est permise pour s'enquérir des fruits de mer. Hier matin, la crevette toute simple est affichée vacillant entre 2000 et 2800 DA/kg alors que la royale est toute dorée, le prix d'un kilogramme de crevettes est égal à un gramme d'or, 4200 dinars. Idem pour le merlan qui a atteint le pic de 1500 DA, la bonite à 800 DA. Le poisson du pauvre, la sardine, n'est plus accessible. Son tarif a été jusqu'à hier matin fixé à 900 DA/kg. Il n'est plus question de dénoncer cette hausse inexpliquée. Cette situation fréquente de hausse est, de l'avis de plus d'un, à juguler coûte que coûte. Là est toute la problématique qui reste toutefois à poser: malgré ce choc, la fièvre acheteuse gagne du terrain. Qui est donc derrière cette situation subite? La réponse n'est pas pour demain.