Vivement les vacances! Si le mois béni du Ramadhan est terminé, une nouvelle opportunité sainte de jeûner se présente. Il s'agit des six jours des «sabrines» Voilà donc le retour à la «normale», c'est-à-dire à un quotidien qui n'est pas forcément ponctué par la frénésie d'achats qui a caractérisé et le début du Ramadhan et la fin de ce mois de jeûne. Certes, cette fièvre a continué, un tant soit peu, à aviver les citoyens qui, emportés par l'élan ramadhanesque, se sont rués sur les étalages des magasins de vêtements pour nipper leurs mioches dont c'est incontestablement la fête. Au début du mois sacré, faut-il le rappeler, les marchés de primeurs étaient envahis par les citoyens qui se sont mis tout à coup à penser frénétiquement à leur repas du soir après bien sûr la rupture du jeûne. Comme ce le fût toujours, cette année, en cette période de grandes chaleurs, les consommateurs se sont rabattus sur les boissons de tous genres et tant pis pour le cholestérol. Certains ont opté pour les fruits qui étaient souvent inabordables de par leur prix et aussi une maturation insuffisante quant aux fruits dits de saison qui n'avaient guère atteint leur période effective de cueillette. Les bourses se sont ainsi déliées et avec elles les économies de tout une année de labeur et souvent de sacrifices à l'aune de ce mois pourtant «sacré» et synonyme de frugalité, de retenue dans ses désirs et d'abstinence pieuse dans sa plus simple expression. Jadis, les ménagères mettaient de côté des poivrons et des tomates en prévision de la préparation de l'incontournable «chorba». A la campagne, elles poussaient même le plaisir (et la prudence) à semer persil et coriandre dans de menus carrés consacrés à cette culture exclusivement en prévision du Ramadhan. En ville, elles se contentent d'acheter ces précieuses herbes parfumées auprès de marchands occasionnels qui ne rataient pas cette période pour subvenir à leurs dépenses toujours en hausse. Force est de constater que la frénésie des emplettes liées au Ramadhan a nettement baissé. Les marchés de fruits et légumes sont même désertés comme la géhenne par ces mêmes ménagères et pères de famille saignés à blanc et qui y ont laissé des plumes tant les prix les ont sucés jusqu'à la moelle. Si le mois béni du Ramadhan est terminé, une nouvelle opportunité sainte de jeûner se présente. Il s'agit des six jours des «sabrines» ou «patients», pendant le mois de Chawal qui suit le Ramadhan. Ces jours de jeûne pénibles sont promus à être généreusement récompensés par Allah qui attribue au jeûneur de ces journées une récompense équivalant à un an de jeûne entier. C'est là un véritable défi pour soi-même et d'abstinence pieuse pour le citoyen musulman fidèle. Certains autres, et ils sont nombreux, s'adonnent à la diète ou tout au moins à un régime alimentaire pour panser les «blessures» occasionnées à leur corps, pour soigner leur silhouette, et contre leur système digestif fortement agressé pendant cette période et ayant connu des vertes et des pas mûres. Cet exercice est très répandu parmi la gent féminine qui réfléchit comment «entrer» dans son bikini pour profiter des belles journées d'été à la plage. Ce sont des kilos de graisse à lester et cumulés par l'absorption de mets riches en sucre et en graisse nocive. Ils n'ont pas pu être correctement brûlés, faute d'activité physique suffisante ou par simple paresse évidente un jour de jeûne. D'aucuns qualifient cette nouvelle période de «désintoxication» tout comme celle ratée, comme à chaque Ramadhan, de cesser de fumer. C'est alors le temps, les périodes de chaleur aidant, des plats simples, des salades, des crudités...mais gare à la «gazouze» qui ne pardonne pas et qui remet tout en question. Le cycle infernal, quoi! Les plus avertis consommeront plus de jus de fruits soi-disant «bio» ou s'adonneront, ce qui est plus recommandable et plus sage, à boire beaucoup d'eau minérale, du thé vert, sans sucre bien sûr, et aussi des tisanes de verveine ou à base d'autres plantes amaigrissantes. Comme la fin de ce Ramadhan 1437 de l'Hégire coïncide avec les vacances et l'été, un véritable rush est attendu sur les plages et tous les sites de farniente en forêt ou en montagne lorsque ceux-ci s'y prêtent au point de vue infrastructures touristiques familiales qui font tant défaut dans notre pays. Il faut dire que l'accès à ces places de détente est hélas vraiment trop onéreux pour la grande majorité des familles, souvent nombreuses, qui continue à subsister avec des revenus qui ne correspondent guère au coût réel de la vie d'aujourd'hui.