Décidément, Sarkozy n'aime pas trop les médias publics, lui qui est proche des lobbys des médias privés à l'image du patron de Canal+ Bolloré et le patron de TF1 Bouygues, il souhaite la réforme du groupe public de France Télévisions. «Il y a trop chaînes sur France Télévisions», écrit Nicolas Sarkozy dans son livre de campagne «La France pour la vie». A cette occasion, le candidat aux primaires des Républicains souhaite la suppression de quelques-unes d'entre elles. Mais ce que Sarkozy veut le plus, c'est surtout changer le processus de nomination des patrons des chaînes de l'audiovisuel public. Il veut fermer le Conseil supérieur de l'audiovisuel, dont le président est nommé par le chef de l'Etat. Sarkozy, qui ne s'entendait pas avec les présidents du CSA, car intouchable pour l'opposition, n'a pas apprécié la nomination de Delphine Ernotte en 2015, à la tête de cette structure audiovisuelle. S'il est réélu président, Nicolas Sarkozy souhaite confier la désignation du président du groupe audiovisuel public à des commissions parlementaires. En fait, Sarkozy sait pertinemment que les médias publics sont proches de la gauche c'est pourquoi il s'évertue à barrer la route au groupe public. Déjà, quand, il était président entre 2007 et 2012, il avait supprimé la publicité sur le groupe France Télévisions après 20h, et cela pour freiner leur emprise et surtout permettre aux chaînes privées, à leur tête TF1, de profiter de la manne publicitaire. C'est grâce à cette stratégie que les chaînes, à leur tête TF1 et M6 ont pu s'enrichir alors que Canal+, est restée attachée aux valeurs socialistes. Avec l'arrivée de Bolloré au pouvoir sur Canal+, ce dernier a fermé toutes les émissions critiques en vue de préparer le terrain à Sarkozy pour 2017. C'est bien sur le bateau de Bolloré que Sarkozy a fêté le matin de sa victoire à la présidentielle contre Ségolène Royale en 2007. Les télévisions publiques demeurent la première arme de l'opinion publique et de l'opposition, alors que les médias privés sont gérés selon la vision du propriétaire et ses intérêts dans les affaires futures. En supprimant, «Le Petit Journal,» en réduisant la diffusion des «Guignols», et surtout en virant tous les animateurs engagés et critiques envers la droite, Bolloré a fait ce dont Sarkozy rêvait depuis des années. Canal+ qui avait été créée par un proche de Mitterrand, André Rousselet (mort il y a quelques mois), avait plus de liberté que France Télévisions car elle était ingérable et n'obéissait à aucune règle de déontologie audiovisuelle. C'était une télévision française avec l'esprit américain. Mais depuis, elle est tombée aux mains d'un homme d'affaires proche de la droite, qui n'a qu'une seule mission, faire gagner Sarkozy en 2017 et décrocher de nouveaux marchés hors de la France. [email protected]