Porté disparu pendant 36 heures, Yacine était en réalité victime d'une machination scabreuse à laquelle est mêlé son propre père. La petite ville de Tissemsilt a été le théâtre d'une incroyable histoire qui n'arrive qu'une fois dans n'importe quelle agglomération du pays. Le scénario, les acteurs, l'intrigue et le dénouement relèveraient très facilement de l'imagination fertile d'un scénariste versé dans le genre fantastique. Plus qu'un fait divers, la mésaventure du petit Yacine Hamani, 9 ans, entrera à n'en pas douter dans les annales de cette petite ville. Les acteurs d'abord: un charlatan, un groupe de huit personnes âgées de 27 à 64 ans et leur victime, le petit enfant innocent. L'histoire prend des allures totalement ahurissantes, lorsque parmi les agresseurs de Yacine, on compte son propre père, son oncle et deux autres adultes de sa famille. L'histoire commence par une rencontre entre les huit adultes. Le charlatan du groupe parvient à convaincre ses interlocuteurs de l'existence, dans la région, d'une cruche remplie d'or. Un vrai faux-trésor qui ne peut être trouvé qu'à la condition d'une offrande, une quantité de sang prélevée sur un garçon. Un esprit sain ne croirait jamais de telles inepties, mais le père de Yacine, aveuglé par la perspective de devenir riche, a proposé le sang de son propre fils. Il enlève Yacine. Il appelle sa femme pour se construire un alibi, transporte son fils à plus de 20 kilomètres de la ville et entreprend, avec l'aide de ses complices qui devaient l'attendre à Sidi Abed, de le saigner pour récupérer la quantité de sang réclamée par le charlatan. Le groupe de criminels, sans doute, trop pressé de découvrir le «trésor», a laissé le petit pour mort. L'enquête policière qui a reconstitué cette terrible histoire, ne dit pas ce que les agresseurs avaient fait, sitôt le corps de Yacine abandonné. Quelques heures manquent dans l'agenda des assassins. Ils ont réapparu face caméra, dans la nuit avec la photo du petit dans leurs mains accompagnés de leurs voisins, tous occupés à chercher l'enfant disparu. 36 heures après sa disparition Yacine est retrouvé, heureusement encore vivant. Un vrai miraculé, disent les enquêteurs, au vu des multiples plaies qu'il avait sur le corps. Le garçon raconte ce qui s'est passé, les policiers interrogent le père et l'oncle du petit. Ces derniers s'effondrent et racontent tout. Yacine encore hospitalisé aura vécu des moments douloureux, difficiles à imaginer. Il vivait au moment des faits chez son grand-père à Tissemsilt. Son décérébré de père habitait le douar d'Ouled Abdallah, dans la commune de Sidi Abed, non loin de l'endroit où Yacine a été découvert.