Les acquis des travailleurs ne sont pas sauvegardés. L'amendement apporté à la nouvelle loi sur la retraite était en deçà des aspirations et des attentes du Parti des travailleurs, a fait savoir hier la secrétaire générale du parti Louisa Hanoune lors de son intervention à l'occasion de la réunion de la coordination de l'organisation des jeunes de son parti à Zéralda à Alger. «On aurait pu faire mieux. Nous ne disons pas que l'amendement n'était pas salutaire, mais nous ne disons pas non plus qu'il a pu sauvegarder les acquis des travailleurs arrachés de haute lutte». «La retraite anticipée n'a pas été sauvegardée, le maintien du départ à la retraite sans condition d'âge a été sauvegardée pour une période transitoire». En plus, explique Louisa Hanoune, le report de l'application de cette loi a été très bien étudié «dans la mesure où les travailleurs qui vont bénéficier de cette loi, sont ceux qui auront en 2017, 2018 et 2019, respectivement 58 ans, 59 ans et 60 ans». L'amendement à moitié de la nouvelle loi sur le travail est aussi déplorable pour la première Dame du PT, «car elle ne va pas épargner l'Algérie, la colère des citoyens et du coup le risque d'instabilité que pourrait induire ce mécontentement». Cela avant de s'interroger sur le bien-fondé d'une telle loi. «On entend le gouvernement dire que supprimer la retraite anticipée et la retraite sans condition d'âge vont sauver la Cnas. Ce n'est pas vrai, ce qui pourrait sauver la Cnas c'est l'argent impayé des impôts et les droits de douane non recouvrés». Toutes les pensions confondues ont coûté, fera remarquer Hanoune, pour la Cnas en 2016, quelque 885 milliards de DA. «Ce montant est inférieur aux droits de douane non recouvrés estimés à près de 1000 milliards de DA.», dira-t-elle. Et à Hanoune de trancher: la crise économique que vit le pays est préfabriquée par le gouvernement. «L'Etat a encore de l'argent. Le pétrole qui se vend actuellement à 50 dollars le baril va se maintenir encore à ce prix pour quelques années. L'accord d'avant-hier de Vienne est un bon signe.» Le gouvernement qui se montre un bon comptable envers les citoyens, lâche de prise devant les oligarques qui dévorent tout sur leur passage. «Si ce n'était pas le cas, comment se fait-il qu'un entrepreneur aspire à acheter le complexe d'El Hadjar et la Snvi de Rouiba». Sans le citer nommément, Hanoune, a mis en garde Haddad contre la colère des travailleurs. «Les travailleurs ne vont pas se laisser faire». Continuant son attaque contre les chefs d'entreprise (FCE), Hanoune dira au sujet du forum africain que ce dernier compte organiser à partir d'aujourd'hui «qu'il ne faut pas s'attendre à un quelconque résultat de ce forum. Les pays africains sont, à l'exception de l'Afrique du Sud,tous en pleine crise économique». Revenant sur les prochaines législatives, Louisa Hanoune, dira: «Jusqu'à présent on n'a pas encore vu des garanties.» «Les promesses émanant de la Haute instance de surveillance des élections et celles émises également par le président de la République ne nous rassurent pas.» «Ces assurances ressemblent à celles qui ont été déjà faites en 2011, mais qui n'ont pas empêché une fraude massive lors du scrutin de 2012.»