Eternel... Ezzahi Un hommage à Amar Ezzahi, disparu en novembre 2016, animé par le chanteur Kamel Aziz, est prévu le 3 décembre prochain à l'Institut du Monde arabe (IMA) à Paris. Chantre de la chanson chaâbie, Amar Ezzahi avait régné en maître sur ce genre populaire auquel il avait consacré plus de 50 ans de sa vie. Des funérailles populaires à la mesure de la notoriété de l'artiste et de sa légendaire discrétion avaient été organisées dans les rues d'Alger, envahies à cette occasion par des milliers de fans venus de tous les coins d'Algérie. L'on se souvient en effet de cette foule gigantesque que ce soit les grands, jeunes et moins jeunes, l'hommage que lui ont consacré ses fans en l'accompagnant à sa dernière demeure. On n'avait pas vu cela depuis un lustre, peut-être depuis la disparation d'un président de la République. La tristesse se lisait sur tous les visages. Pourtant, discret et reclus chez lui depuis des années, l'homme, qui s'était un peu éloigné de la scène artistique n'avait pas oublié les siens. Le public algérien le lui avait bien rendu ce jour-là. Amar Ait Zaï de son vrai nom est né au village d'Ighil Bouammas dans la commune d'Iboudraren, daïra de Beni Yenni, wilaya de Tizi Ouzou le 1er janvier 1941. Il est décédé le 30 novembre 2016. Connu pour être un des chanteurs, compositeur et interprète de musique chaâbi des plus talentueux de sa génération, Amar Ezzahi a aimé cette musique en écoutant Boudjemaâ El Ankis, dans les années 1960. En 1963, il rencontre cheikh Lahlou et Mohamed Brahimi dit cheikh Kebaili qui l'encouragent, lui remettent d'anciennes qacidate tout en lui donnant des conseils sur le rythme avec lequel ses textes étaient chantés. Autodidacte, il apprendra le chaâbi sur le tas. Il aura la chance d'avoir, dans son orchestre, durant 15 ans, un musicien de talent qui lui a transmis plusieurs qacidate, il s'agit de cheikh Kaddour Bachtobdji avec lequel il a commencé à travailler en 1964. Son premier enregistrement date de 1968, Ya djahel leshab et Ya el adraâ furent les deux premières chansons de son premier 45t. La musique et les paroles étaient de Mahboub Bati. En 1971, il enregistre trois 45t et en 1976, deux 33t. II compte trois chansons à la radio et quatre autres à la télévision. Son unique cassette Ya rab El I bad sort en 1982. Modeste, réservé, se confiant rarement, fréquentant souvent le café «El Kawakib», Amar Ezzahi, l'un des plus brillants interprètes du chaâbi des années 70, disparaît pratiquement de la scène artistique à partir de 80 et n'est présent que lors des fêtes familiales. Il réapparaît le 10 février 1987 dans un récital à la salle Ibn Khaldoun à Alger pour s'effacer à nouveau. L'IMA, cette institution à vocation culturelle, qui oeuvre, depuis sa création en 1987 n'a pas fini de faire connaître les cultures plurielles des pays arabes, tout en se posant comme une sérieuse tribune d'échanges et de dialogue entre le Nord et le Sud. Pour info, doté d'un budget annuel de 24 millions d'euros, fourni à parts égales par la France et l'ensemble des 22 pays arabes, membres de son conseil d'administration, l'institut accueille régulièrement des artistes de tous bords.