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Une tradition et une particularité
YENNAYER
Publié dans L'Expression le 12 - 01 - 2006

Les familles s'apprêtent à fêter le nouvel an, loin de tout tapage officiel.
C'est aujourd'hui, 12 janvier, que les Berbères du monde entier célébreront le jour de l'an berbère. Une tradition millénaire qui marque le début d'une année, tout comme un premier janvier pour les chrétiens et le premier Mouharam pour les Musulmans. En Kabylie, les familles s'apprêtent à fêter le Nouvel An, loin de tout tapage officiel. Au menu, un bon couscous à déguster près de la cheminée et... quelques légendes à raconter.
Le citoyen de toutes les régions de Kabylie trouve un plaisir particulier à célébrer cette date qui fait partie de son identité. Que l'ont soit de la haute Kabylie ou de la basse, le coq choisi ou sur lequel était toujours jeté le dévolu, reste présent pour orner le repas copieux de la circonstance. Les préparatifs débutent des jours avant. Les denrées nécessaires sont essentielles pour réussir une parfaite saveur au repas de Yennayer. Les ingrédients se résument principalement aux pois chiches trempés la veille et des lentilles. Pour les légumes, il est souvent recommandé des courgettes, des navets, des carottes et des pommes de terre. Ainsi, ces ingrédients donnent un goût incomparable à la sauce avec laquelle le couscous est arrosé.
Celui-ci est généralement roulé dans la journée, à base d'un mélange de semoule, la supérieure et celle de blé, auxquelles il est souvent ajouté un soupçon de semoule d'orge, ce qui aromatise et “enjolive” avec une couleur brunâtre l'appétissant couscous. Mais de nos jours, on ne s'encombre plus des préparatifs du couscous, le marché est inondé par ce produit qui fait figure de plat essentiel dans la région de Kabylie.
Au village ou dans le quartier, le couscous est choisi pour célébrer cette fête du Yennayer, le dîner du Nouvel An. Dans la région, il existe un calendrier que véhiculent des personnes âgées, généralement ayant dans la mémoire les dates précises pour, notamment, l'utilité agricole, dont les paysans et les laboureurs avec des araires en bois et des boeufs, ne pouvaient se passer. Le repas de Yennayer a cette particularité de rassembler le soir, la famille dans toute sa grandeur, souvent autour du kanoun (âtre) - aujourd'hui autour du poêle de chauffage ou à gaz - notamment les filles mariées et leurs enfants, chez les parents. A cette occasion, une soirée du Yennayer est offerte qui réunit les convives autour d'un thé, tandis que le matin, c'est le régal pour tous avec du café au lait et du thé accompagnés de savoureux gâteaux. Le sacrifice intervient au matin du 12 janvier pour que le repas soit prêt pour tous, le soir.
La Kabylie, région d'Algérie qui a toujours été à l'avant-garde de la revendication identitaire, réclame la reconnaissance de la journée de Yennayer comme journée fériée et chômée. D'ailleurs, les Archs qui ont dominé la scène politique locale, 4 ans durant, l'ont décrétée en tant que telle. Selon le mouvement citoyen, l'Etat algérien s'est engagé à rendre réelle cette revendication qui ne souffre aucunement d'opposition et semble même faire le consensus au sein des sphères du pouvoir central.
Mais jusqu'à présent, aucune loi ni texte n'est venue appuyer cette affirmation qui trouve son existence dans le cadre du dialogue entamé il y a un an, entre le mouvement citoyen et les représentants de l'Etat, autour de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El Kseur. Les spécialistes ne sont pas tous d'accord sur le début de Yennayer, puisque certains le font coïncider avec le 13 janvier. Mais depuis le Printemps berbère d'avril 1980, le Mouvement culturel berbère (MCB), qui milite pour la reconnaissance de la culture amazigh, fête Yennayer le 12 janvier et revendique qu'il soit un jour férié en Algérie. Chaque année, la Kabylie célèbre le «Printemps berbère» d'avril 1980, mois au cours duquel des émeutes avaient éclaté lors de manifestations réclamant la reconnaissance de l'identité berbère. Depuis le «Printemps noir» de 2001, qui a endeuillé la région, les ârchs, fers de lance de la contestation en Kabylie, ont repris cette exigence avant de la décréter lors d'un conclave. Le calendrier berbère a débuté le jour où un Amazigh (Berbère), du nom de Chechnak, est monté sur le trône d'Egypte, en 950 avant Jésus-Christ, selon les spécialistes de la culture berbère.
La commémoration de Yennayer se retrouve dans l'ensemble de l'Algérie et de l'Afrique du Nord, avec des rituels et des usages différents.
Le calendrier berbère est agraire et est rythmé par les saisons et les travaux agricoles. Yennayer marque ainsi la fin des labours et le milieu du cycle humide. Son premier jour, Thawurth n'seggas (la porte ou l'ouverture de l'année) est le point critique de l'année car annonçant le retour du solstice d'hiver avec l'allongement progressif des jours.
Qu´est-ce que Yennayer?
Yennayer est la fête célébrant le passage au Nouvel An par les Imazighen. Ce jour correspond au 12 janvier du calendrier grégorien, devenu universel. À l´instar des autres civilisations dans le monde (russe, chinoise, irlandaise, arabe etc.), les Imazighen avaient donc leur propre calendrier bien ancien, basé à la fois sur les changements de saisons et les différents cycles de la végétation qui déterminent les moments cruciaux à l´agriculture, et sur les positionnements des astres comme la Lune et le Soleil. Julien).
Pour les Imazighen, Yennayer est d´abord une porte qui s´ouvre sur le nouvel an et appelée «tabburt useggwass» (la porte de l´année). Sa célébration s´explique par l´importance accordée aux rites et aux superstitions de l´époque dont certaines subsistent encore de nos jours. La période en question attire particulièrement l´attention car la saison correspond à l´approche de la rupture des provisions gardées pour l´hiver. Il convient donc de renouveler ses forces spirituelles en faisant appel aux rites. À cette époque de l´année, le rite doit symboliser la richesse. Ainsi, pour que la nouvelle année entamée soit plus fructifiante et la terre plus fertile, il convient de se purifier et de nettoyer les lieux.
On obéit également aux lois rituelles telles que le sacrifice d´un animal (Asfel) sur le seuil de l´année, comme on le fait encore de nos jours sur les fondations d´une nouvelle bâtisse. Le rituel Asfel symbolise l´expulsion des forces et des esprits maléfiques pour faire place aux esprits bénéfiques qui vont nous soutenir l´année durant. Si les moyens le permettent, seront sacrifiées autant de bêtes qu´il y a de membres de famille. Le dîner ce jour-là sera servi tard et se doit d´être copieux, ce qui, aux yeux des Imazighen, augurera d'une année abondante.
La viande de l´animal sacrifié y sera servie conformément au rite. Les absents ne seront pas les oubliés du repas : des cuillères disposées par la mère symbolisent leur présence et une proportion symbolique leur sera laissée dans le plat collectif, censé rassembler toutes les forces de la famille. Après le repas, il convient de vérifier si tout le monde a mangé à sa faim. C´est la maîtresse des lieux internes (la grand-mère ou la mère) qui pose la question aux enfants pour savoir s´ils ont mangé à leur faim: la réponse est necca nerwa (oui nous avons mangé et sommes rassasiés). La maîtresse des lieux n´oublie pas non plus les proches ou les voisins, lesquels lui rendent également des aliments différents : il n´est pas coutume de laisser balader des ustensiles vides le jour de laâwachar (jour béni). La fête garde de sa saveur pendant les quelques jours qui suivent l´événement. Les nouveaux ustensiles rangés après la dernière célébration vont redescendre de tareffit (étagère), on prépare lesfenj (des beignets), tighrifin (crêpes), et tout autre plat, et gâteaux rappelant une saveur rare, fût-elle importée. Seront également au rendez-vous les fruits secs amassés ou achetés le reste de l´année, figues sèches, amandes, noisettes, dattes, etc.
Yennayer aujourd'hui
Yennayer n'est pas propre aux Kabyles. Dans certaines régions d´Algérie, la célébration de Yennayer n´a rien perdu de sa fraîcheur ni de son authenticité. Chez ces derniers, certains s´abstiennent de manger des aliments épicés ou amers par peur de présager une année du même goût. Le repas de Yennayer est conditionné par les récoltes selon les régions, mais aussi par les moyens des uns et des autres. Les aliments servis vont symboliser la richesse, la fertilité ou l´abondance.
Le bon présage de Yennayer fait aussi qu'on lui associe d´autres événements familiaux comme la première coupe de cheveux du dernier-né ou le mariage. Récemment encore, on disposait à l´extérieur ou sur le toit des ustensiles pleins de sel dont le nombre symbolise les mois de l´année, les filles s´amusent à marier leurs poupées, on envoie les enfants aux champs afin de cueillir eux-mêmes fruits et légumes.


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