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Ifri, pourquoi...
20 août 1956
Publié dans L'Expression le 21 - 08 - 2022

Le choix de ce village, au milieu de ses chemins difficilement accessibles dépourvus de pistes, et des montagnes fortement boisées, n'est pas fortuit, il a été minutieusement étudié. Cette région très boisée est encerclée par une chaîne de montagnes qui s'étend jusqu'à la forêt d'Akfadou, d'où une facilité de repli en cas de danger et ce, malgré une forte présence des troupes de l'armée française sur l'axe de Tazmalt à Béjaïa.
À partir du 11 août 1956, les chefs de la Révolution des différentes zones ont commencé à arriver à Ouzellaguen pour se rendre ensuite à Ifri en parcourant plusieurs kilomètres à pied à travers les montagnes et forêts denses. Il a réuni les principaux dirigeants de la Révolution, en l'occurrence Larbi Ben M'hidi (zone V, président du congrès), Abane Ramdane (coordinateur d'Alger, secrétaire du congrès), Youcef Zighoud (zone II), Krim Belkacem (zone III), Amar Ouamrane (zone IV), Lakhdar Bentobal, Slimane Dehilès, et Ali Mellah (zone VI). Mostefa Ben Boulaïd (zone I) n'a pu être présent lors du congrès, car mort cinq mois auparavant. Ali Mellah (zone VI) était également absent, mais son rapport sur le Sahara a été lu par Omar Ouamrane. La délégation extérieure n'a pu rejoindre le territoire, pour répondre à l'invitation adressée en mars 1956. Les travaux furent présidés par Larbi Ben M'hidi, assisté de Abane Ramdane en qualité de secrétaire général. Une étude approfondie du bilan de 22 mois de processus révolutionnaire est présenté par les délégués de chaque zone.
La rédaction des procès-verbaux et des résolutions du congrès qui se tient dans le plus grand secret dans la chambre d'à côté, Tahar Amirouchen, Hocine Salhi et Rachid Adjaoud sont chargés de la dactylographie des manuscrits ramenés au fur et à mesure de la chambre des congressistes. Devant la porte de la chambre qui abrite les rédacteurs, Saïd Mohammedi monte la garde et faisait la navette en compagnie de Abdelhafid Amokrane, entre la chambre des chefs congressistes et celle des rédacteurs.
Le congrès de la Soummam est l'acte majeur structurant de la révolution algérienne. Il s'est tenu pour structurer et organiser la révolution, lui donner une assise nationale et révolutionnaire et lui assurer une présence sur le plan international.
Le congrès dote la Révolution d'organes de délibération et d'organisation: le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) et le Comité de coordination et d'exécution (CCE). Les dirigeants FLN, ont ressenti le besoin de coordonner et de structurer la révolution qui souffre d'absence d'une plate-forme politique cohérente et de l'autonomie des zones.
Il faut savoir que la tenue du congrès était prévue à la base à la Kalaâ d'Aït Abbès, symbole de la résistance à l'occupation française lors de l'insurrection de 1871 menée par El Mokrani et Cheikh Ahaddad. Cependant, le 2 août 1956, à la nuit tombée, un groupe composé de la délégation de la Zone IV, Ouamrane, Saddek Dehilès accompagnés de Krim Belkacem, Saïd Mohammedi et d'autres maquisards s'apprête à traverser l'oued Sahel. Vers 21 heures, un accrochage a lieu avec une patrouille de goumiers entre Chorfa et Tazmalt. Mohammedi Saïd était le seul à monter sur une mule. Aux premiers coups de feu, il est tombé par terre. Son compagnon a été blessé à la cuisse. Lorsque le groupe a été accroché, Abderrahmane Mira s'est jeté derrière un tronc d'arbre et a riposté avec son Colt. Krim Belkacem a également riposté avec son révolver et ont fait fuir les goumiers. Effrayée par les coups de feu la mule a pris la fuite. Elle est allée tout droit vers une ferme de colons à Tazmalt qui abritait un poste militaire, emportant sur son dos son précieux chargement de documents. Celui-ci est tombé entre les mains de l'armée française. Par mesure de précaution, Krim Belkacem et les autres chefs ont préféré s'éloigner de la Kalaâ et il fallait en urgence arrêter un autre lieu, puisque les délégations commençaient à arriver.
Le découpage en wilayas
Après le congrès de la Soummam, l'Algérie est divisée en six wilayas, ou états-majors. Une wilaya est divisée en zones. Chaque zone est divisée en régions. La région est divisée en secteurs.
Les territoires de chacune des wilayas, zones et secteurs sont découpés et les limites définitivement tracées. Alger et ses proches banlieues constituent une Zone autonome.
La wilaya est dirigée par un conseil de wilaya sous l'autorité d'un colonel, chef politico-militaire, assisté de trois adjoints avec le grade de commandant, chargés des différentes missions: militaire, politique, renseignements et liaisons. La zone est dirigée par un capitaine assisté de trois lieutenants, prenant chacun en charge les différentes missions. La même organisation est appliquée au secteur dont le commandant est un adjudant assisté de trois sergents chefs.
Unités de combat
Le congrès a défini les unités de combat. La plus importante unité de combat est la compagnie (katiba) composée de 110 combattants. Elle est divisée en sections (ferka) qui peut réunir 35 hommes, elle-même divisée en plusieurs groupes (faoudj) avec 11 hommes. Cette organisation n'est pas rigide. Les officiers de l'ALN disposent de la latitude d'adapter leur organisation en fonction des impératifs de la lutte sur le terrain qui peuvent varier selon les régions et les tactiques imposées par l'ennemi. Les combattants pourront mener des opérations concertées, qui réuniront plusieurs katibas, pour mener ponctuellement des opérations communes. Dans d'autres circonstances, ils éclateront leurs forces en petits groupes, qui se fonderont dans la nature pour échapper aux opérations de ratissage, et mener des actions de harcèlement rapides et répétées, pour éclater et disperser les forces ennemies. Le congrès fait de la mission de renseignements et liaisons une tâche essentielle de l'action armée où la réussite de toute opération militaire exige une bonne connaissance des forces ennemies et une grande capacité de mouvement
Cnra
La Révolution est dotée d'organes de délibération et d'organisation. Le Cnra (Parlement du FLN), joue le rôle de direction suprême du mouvement. Il prend des décisions d'orientation politique, militaire, économique et sociale, en même temps que celle d'une assemblée législative, symbole de la souveraineté nationale. Il est l'organe dirigeant de la révolution et, il est seul habilité à ordonner un cessez-le-feu et à négocier l'indépendance. Il est composé de 34 membres dont 17 titulaires et 17 suppléants.
Plusieurs titulaires qui étaient absents ou morts furent également nommés.
Mostefa Ben Boulaïd;
Rabah Bitat;
Mohamed Boudiaf;
Mohamed Khider;
Hocine Ait Ahmed;
Mohamed Lamine Debaghine;
Aïssat Idir;
Ferhat Abbas;
M'Hamed Yazid;
Benyoucef Benkheda;
Ahmed Taoufik El Madani;
Ahmed Ben Bella.
Comité de coordination et d'exécution (CCE)
Organe de direction de cinq membres, le Comité de coordination et d'exécution siège à Alger. Les membres titulaires sont:
Abane Ramdane;
Belkacem Krim;
Larbi Ben M'hidi;
Benyoucef Benkheda;
Saâd Dahlab.
Plate-forme de la Soummam
Le congrès de la Soummam définit ainsi les buts de guerre: «Il ressort que, vu notre situation, nos buts de guerre sont politico-militaires: l'affaiblissement total de l'armée française, pour lui rendre impossible une victoire par les armes. La détérioration sur une grande échelle de l'économie colonialiste par le sabotage, pour rendre impossible l'administration normale du pays. La perturbation au maximum de la situation en France sur le plan économique et social, pour rendre impossible la continuation de la guerre. L'isolement politique de la France en Algérie et dans le monde». Face à la propagande de la France qui accusait le FLN d'être au service d'une puissance étrangère, la plate-forme de la Soummam définit ainsi la Révolution: «La Révolution algérienne est un combat patriotique dont la base est incontestablement de caractère national, politique et social. Elle n'est inféodée ni au Caire, ni à Londres, ni à Moscou.
Relations entre l'ALN et le FLN
«La primauté du politique sur le militaire», constitue l'un des fondements du congrès. La primauté sera accordée au politique par rapport au militaire et dans les centres de commandement, il appartient au chef militaire politique de veiller à la préservation de l'équilibre entre les différentes branches de la Révolution.
Relations entre l'extérieur et l'intérieur
La primauté sera accordée à l'intérieur par rapport à l'extérieur tout en respectant le principe de la direction collégiale.
Le congrès de la Soummam définit les conditions d'un cessez-le-feu, par la reconnaissance de la nation algérienne indivisible, la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie et de sa souveraineté.
Conditions d'un cessez-le-feu
1°) Reconnaissance de la nation algérienne indivisible.
Cette clause est destinée à faire disparaître la fiction colonialiste de «Algérie française».
2°) Reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie et de sa souveraineté dans tous les domaines, jusque et y compris la défense nationale et la diplomatie.
3°) Libération de tous les Algériens et Algériennes emprisonnés, internés ou exilés en raison de leur activité patriotique avant et après l'insurrection nationale du 1er novembre 1954.
4°) Reconnaissance du FLN comme une seule organisation représentant le peuple algérien et seule habilitée en vue de toute négociation. En contrepartie, le FLN est garant et responsable du cessez-le-feu au nom du peuple algérien.
Il y a dix ans, au lendemain de la fin de la Seconde Guerre mondiale, une formidable explosion a ébranlé l'impérialisme.
L'irrésistible mouvement de Libération nationale, longtemps comprimé, secoua les peuples captifs. Une réaction en chaîne entraîna les pays colonisés, l'un après l'autre, dans la conquête d'un avenir flamboyant de liberté et de bonheur.
En cette courte période, dix-huit nations sont sorties des ténèbres de l'esclavage colonial et ont pris place au soleil de l'Indépendance nationale. Les peuples de Syrie et du Liban, du Vietnam et du Fezzan ont brisé les barreaux de leurs cellules et réussi à quitter l'immense prison du colonialisme français. Les trois peuples du Maghreb ont manifesté à leur tour leur volonté et leur capacité de prendre leur place dans le concert des nations libres.
La révolution algérienne du 1er Novembre 1954 est sur la bonne voie. La lutte sera encore difficile, âpre, cruelle. Mais sous la ferme direction du FRONT DE LIBERATION NATIONALE, la victoire couronnera la longue lutte armée menée par le peuple algérien indompté. La date humiliante du 5 juillet 1830 sera effacée avec la disparition de l'odieux régime colonial.
Le moment est proche où le peuple algérien recueillera les doux fruits de son douloureux sacrifice et de son courage sublime.
L'indépendance de la PATRIE, sur laquelle flottera souverainement le drapeau national algérien.


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