Plus de 110 personnes ont été tuées jeudi dans une attaque contre une académie militaire en Syrie, qui a promis de «riposter fermement», faisant craindre une escalade. L'attaque contre une cérémonie de promotion d'officiers du régime à Homs (centre) a été imputée à «des organisations terroristes» par l'armée syrienne, qui a promis de «riposter fermement». Elle a été menée «à l'aide de drones chargés d'explosifs», selon l'armée. L'attaque a fait «112 morts dont 21 civils» et au moins 120 blessés, selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée au Royaume-Uni disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. Le ministre syrien de la Santé Hassan al-Ghobash a annoncé un bilan «préliminaire» de 80 morts, «dont six femmes et six enfants», et environ 240 blessés. L'attaque n'a pas été revendiquée. Des groupes terroristes qui contrôlent une partie du territoire syrien ont parfois recours aux drones armés. Les forces gouvernementales ont riposté par des bombardements qui ont visé, selon des habitants, la région d'Idlib, dernier bastion rebelle du pays, dans le nord-ouest. L'OSDH a fait état de huit morts et 30 blessés. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres «est profondément inquiet» après l'attaque à Homs, a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric. Il «est également profondément préoccupé par les informations faisant état de bombardements de représailles» dans le nord-ouest de la Syrie. De son côté, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a appelé jeudi à «une désescalade immédiate» de la violence en Syrie. «Les scènes horribles d'aujourd'hui rappellent la nécessité d'une désescalade immédiate de la violence, d'un cessez-le-feu national et d'une approche coopérative de la lutte contre les groupes terroristes inscrits sur la liste du Conseil de sécurité», a déclaré Geir Pedersen, dans un communiqué publié à Genève. Dans la nuit de mercredi à jeudi, cinq membres d'une même famille avaient été tués dans un bombardement des forces syriennes sur une zone rebelle dans la province d'Alep (nord-ouest). Déclenché en 2011, le conflit en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et morcelé le pays, où les Etats-Unis et la Turquie ont déployé des troupes dans différentes régions avant que la Russie, alliée du gouvernement syrien, ne l'aide à reprendre le contrôle de la majeure partie du territoire. Le ministère turc de la Défense a déclaré dans un communiqué jeudi soir que les forces d'Ankara avaient mené des frappes aériennes dans le nord de la Syrie, détruisant 30 cibles, dont «des abris, des dépôts et des sites de stockage». Plus tôt dans la soirée, des médias turcs avaient rapporté de nouvelles frappes turques contre les forces kurdes en Syrie, affirmant que «des dépôts d'armes et de munitions des PKK/YPG ont été détruits» lors d'une opération menée par les unités du MIT, les services de renseignement. Les Kurdes ont notamment établi une administration autonome dans le nord-est, qui est régulièrement prise pour cible par l'armée turque. Jeudi, des drones turcs ont visé dans la journée des sites pétroliers, deux centrales électriques, un barrage et une usine dans la province de Hassaké, contrôlée par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition dominée par les Kurdes. Les forces kurdes ont annoncé que la Turquie avait mené 21 frappes qui ont fait 11 morts, dont cinq civils et six membres des forces de sécurité. La Turquie affirme agir en représailles à un attentat qui a visé dimanche le ministère de l'Intérieur à Ankara, blessant deux policiers. Selon elle, les auteurs de l'attentat, revendiqué par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, kurde turc), ont été formés en Syrie, des accusations démenties par le chef des FDS, Mazloum Abdi. Les FDS ont été un allié occidental dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie en 2019 et jouissent toujours de l'appui de Washington. Ankara considère la principale composante des FDS, les YPG (Unités de protection du peuple), comme une extension du PKK, qualifié d'»organisation terroriste» par la Turquie et ses alliés occidentaux. A Washington, le ministère américain de la Défense a annoncé que les Etats-Unis avaient abattu jeudi en Syrie un drone turc, estimant qu'il représentait une menace potentielle pour des forces américaines sur place. L'Algérie condamne avec fermeté l'attentat terroriste en Syrie L'Algérie a condamné avec fermeté l'attaque terroriste qui a ciblé, jeudi, une cérémonie de sortie de promotion d'élèves officiers de l'Académie militaire de Homs, en Syrie, ayant fait des dizaines de morts parmi les civils et les élèves officiers, indiquait hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger.»L'Algérie condamne avec fermeté l'attaque terroriste» et «en ces douloureuses circonstances, présente ses condoléances et son soutien aux familles des victimes et aux blessés, et réaffirme son entière solidarité au gouvernement syrien, se disant convaincue que le peuple syrien frère, fortement résilient de par les douloureuses épreuves qu'il a traversées, sera en mesure, grâce à son unité, de relever les défis importants imposés par le fléau du terrorisme», lit-on dans le communiqué.