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Le cri du coeur d'un militant «déchiré»
«LE FLN, LA REFONDATION...OU LE MUSEE?» DE KAMEL BOUCHAMA
Publié dans L'Expression le 16 - 02 - 2008

M.Bouchama explique et explicite les raisons qui l'ont amené à écrire un nouveau livre sur le vieux parti de la Libération.
L'Expression: Votre ouvrage vient de paraître comme prévu. Vous avez tenu votre engagement avec les lecteurs. C'est bien. Mais pourquoi, spécialement, ce livre sur le FLN?
Kamal Bouchama: En effet, le livre est là devant vous. C'est un nouveau-né d'un autre genre, d'un autre cru et d'une autre lignée, mais qui se veut algérien, avec des chromosomes de sincérité et d'honnêteté, ces deux éléments essentiels qui disparaissent aujourd'hui, hélas, de notre constitution génétique. D'emblée, j'aborde ces deux qualités, parce que ce livre, je l'ai écrit dans ce style pour refléter les sentiments des militants du FLN, même si je n'ai pas la prétention de parler en leur nom et encore moins de les représenter. Ces militants ont leurs responsables, ils ont également leurs ténors, leurs alliances, leurs structures et leurs instances officielles
Maintenant, pourquoi ce livre sur le FLN? Eh bien, parce que je ne pouvais rester les bras croisés pendant que ce patrimoine historique vit des moments d'angoisse à cause de l'obsolescence et du délabrement dans lesquels il a été confiné. Le FLN est devenu, aujourd'hui, comme le disait si bien Abdelhamid Mehri, «une couverture et un marchepied vers le pouvoir» et j'ajouterai, pour ma part, tout en étant inefficace dans tous ses compartiments. Nonobstant cette opinion avisée sur notre FLN, je tiens à vous rafraîchir la mémoire, avant de continuer ma réponse à votre question. Ne savez-vous pas que j'ai toujours écrit sur le FLN, que je l'ai toujours défendu, selon ma conscience, au risque de paraître «cinglé» devant ceux qui n'appréciaient nullement mes interventions? Souvenez-vous de mes écrits quand je me présentais seul dans cette arène où se déversait l'imbuvable fiel contre le FLN, ses responsables, ses militants, son programme, son histoire et même contre sa lutte anticoloniale et anti impérialiste? On me disait alors, sournoisement, que j'exagérais, «que je bousculais des personnes», que je mettais plusieurs dans la gêne, et qu'il fallait tempérer mes ardeurs, assouplir ma plume et adoucir mes moeurs. Oui, je me présentais seul, mais je ne faisais montre d'aucun excès ou de démesure, pour répondre à mes accusateurs. Je disais ce qu'il fallait dire au moment où d'autres -ceux qui devaient nécessairement intervenir- se terraient pour paraître plus sagaces, plus compréhensifs et moins turbulents devant les censeurs de la République...,peut-être que...Et en effet, ils ont eu ce qu'ils attendaient; tant mieux pour eux! Quant à moi, je ne veux pas de ces «promotions» où l'on doit nécessairement courber l'échine...
Aujourd'hui, je récidive et je présente un travail critique qui sort de mes entrailles, comme un cri de coeur, un travail qui culmine avec tous les jugements de vrais militants qui souffrent de voir leur parti et leur pays vivre les tourments d'une période difficile, «dont la conséquence a été le désengagement des cadres existants et la démobilisation politique, désolante des masses». Pourquoi sommes-nous dans cette situation de délabrement, si nos problèmes n'ont commencé que depuis peu de temps seulement? N'avons-nous pas «seriné», dans nos discours, de grands espoirs à nos masses de travailleurs et de jeunes, en leur promettant que notre pays serait le meilleur dans la région? Qu'en est-il de tous ces voeux pieux?
Oui, le mal est profond et nous vient de si longtemps. C'est pour cela qu'on ne peut pas «saucissonner» l'histoire et la réduire à des faits sans relation entre eux. Je veux dire par là, qu'on ne peut galvauder, dénaturer et falsifier la mémoire collective qui appartient à la nation algérienne tout entière.
Franchement, qui dirait que M.Bouchama irait jusqu'à demander un jour le «Musée» pour le FLN, ce parti qu'il aime tant? Qui dirait qu'il allait se désolidariser de ce groupe qu'il défendait, corps et âme, malgré les nombreuses critiques dont il faisait l'objet?
C'est une bonne question. Mais sachez que M.Bouchama n'est pas cet homme statique qui ne bouge pas, qui n'évolue pas, et qui stagne lamentablement dans l'antédiluvien...La situation actuelle du pays, en général, et à travers elle, la situation des différentes formations politiques, demande à ce que tous les responsables -y compris les anciens- se mettent sérieusement de la partie pour trouver une meilleure thérapie à notre lourde pathologie. Parce que faire semblant d'ignorer le marasme qui sévit, dans un climat délétère, jamais connu auparavant dans notre pays, c'est pratiquer la politique de l'autruche et risquer de compromettre cet avenir que nous avons souhaité radieux pour nous et pour nos enfants.
Ainsi, je me sens interpellé par cette situation et, a fortiori, par celle du FLN, le parti dans lequel j'ai grandi et milité. Comment ne pas m'exprimer aujourd'hui, dans ce style et avec cette indignation, quand ce fameux rempart, celui qui devait au moins résister après la destruction de toutes les autres citadelles, se trouve en lambeaux, dans un piteux état, enserré par de nouveaux dirigeants qui ne connaissent malheureusement pas sa véritable valeur? C'est pourquoi j'écris pour défendre mon point de vue et pour dire, hautement, que le FLN ne doit pas souffrir davantage si Dieu a prescrit sa disparition après ce captieux 8e congrès-bis, un regroupement que je qualifie -et l'histoire ne m'en démentira pas- de non-événement...
Pour ce qui est du «Musée», je ne suis pas tellement enclin à cette solution -lisez ma confession en post-scriptum-, si les responsables d'aujourd'hui envisagent une autre vie au FLN, une vie adaptée aux situations nouvelles, autrement plus active, une sorte de «réincarnation» où les militants le verront drapé d'une étoffe blanche immaculée, exhalant le renouveau et le regain de force et de volonté. Sinon, eh bien, si on ne veut pas lui inspirer ce nouveau souffle, il restera dans le même état, impotent, improductif, déserté par toutes les bonnes volontés. C'est alors que nous accepterons demain un tel destin, nous, ses véritables militants qui demeurent, unanimement, contre cette sentence, et nous comprendrons que ce sera, assurément, le seul endroit qui lui permettra de laver les stigmates qui lui ont été infligées par le temps et par les hommes. Ce sera le seul endroit où il se portera certainement bien, comparativement à son état d'aujourd'hui, parce qu'au moins là-bas, il côtoiera les objets d'art et les reliques de l'histoire, d'augustes témoins qui affrontent, inlassablement, le présent et le futur à travers les vicissitudes du temps et les parodies du passé, assurément glorieux, quand il ne fut pas tumultueux.
Venant de moi, ce n'est pas de l'apostasie, loin s'en faut!
Enfin, vous dites que je me suis désolidarisé de mon groupe. D'abord, je tiens à vous exprimer, clairement, que je n'attaque personne dans ce livre, mais que je défends le FLN et ses authentiques militants. Donc, je ne me suis désolidarisé de personne et, encore moins, de ceux qui ont les mêmes pulsions que moi concernant notre parti, ceux qui savent se sacrifier quand il le faut et dire le mot juste là où il faut..
Vous faîtes la chronologie des faits concernant le FLN et les autres institutions de l'Etat, depuis 1992 à nos jours. Vous écrivez tout cela avec des détails. A quoi voulez-vous en venir en nous submergeant de dates, d'événements et de citations de journalistes et de responsables politiques? N'est-ce pas pour vous trouver des alibis à votre long réquisitoire que vous vous dressez contre des responsables et contre une situation que vous jugez dramatique?
Effectivement, je fais un rappel des faits et des événements, de 1992 à nos jours, pour permettre aux lecteurs de cerner convenablement la situation qui nous préoccupe et de mieux la comprendre, à travers une succession de communications et d'affirmations de responsables et d'autres journalistes. Je vous fais remarquer que j'ai déjà écrit un livre, dans ce sens et dans ce style, que j'ai intitulé: Le FLN, a-t-il jamais eu le pouvoir? et qui explique la situation du parti de 1962 à 1992. Concernant cette présente livraison, devrait-on comprendre que c'est la suite de la première ou, tout simplement, une sortie d'«un fort en gueule», comme cela, qui jette un pavé dans la mare et puis s'en va?
Non! Il n'y a rien de cela, c'est-à-dire que derrière ce livre, il n'y a pas ce que peuvent penser des gens à l'esprit mal tourné. Dans ce livre, je fais l'état des lieux -et j'en ai le droit, en bon enfant du FLN-, ensuite j'appelle les responsables à trouver des solutions pour venir à bout d'une situation abjecte qui n'a que trop duré. Et j'écris cela avec des détails, comme vous le dites! N'ai-je pas le droit d'oser au moment où ceux qui ont le pouvoir se taisent?
Maintenant, à quoi voudrais-je en venir, selon votre question, eh bien à convaincre tous ceux qui ne se lamentent plus de cette situation dramatique que vit le FLN, qu'il est temps de se remuer et qu'il est plus qu'opportun de reprendre la situation en main, afin de contribuer efficacement à cet ambitieux programme tracé par l'Etat pour le développement de notre pays. En effet, je présente des dates, des citations et des affirmations de responsables et de journalistes. Enfin, tout le monde sait le mal qui nous ronge! Y a-t-il un besoin de cacher le soleil à l'aide d'un tamis, comme dit l'adage? C'est pour cela que mon livre n'est pas un réquisitoire, je m'excuse, c'est plutôt le constat de tous - de tous ceux qui tiennent encore à leur pays, à son progrès et à sa sécurité - que je reproduis, honnêtement, dans ces pages écrites avec beaucoup d'amertume et de déchirement.
Enfin, à la lecture de votre livre, l'on comprend que c'est l'enfant du FLN qui s'exprime, avec toute la ferveur du militant. Mais je reviens toujours à votre style percutant, dénué de complexe, courageux même, qui ne laisse aucun lecteur sans se poser au moins cette question: n'est-ce pas le porte-parole d'un mouvement à l'intérieur du parti qui s'affirme devant les militants, les authentiques, comme vous les appelez et qui, eux, connaissent la situation?
Non, je ne me situe pas dans cette case. Je l'ai dit et je le répète, au risque d'être ennuyeux.
Je ne dépends de personne, en d'autres termes, je ne fais le jeu de personne. J'agis de mon propre chef et j'ai pensé, en écrivant ce livre, qu'il est de mon devoir d'essayer de proposer une solution à notre parti qui se meurt. Où est le mal..., où est le mystère en cela? N'a-t-on pas le droit de souhaiter une meilleure santé, une bonne gestion, donc une vie saine, longue et profitable à ce parti prestigieux, en recommandant à ses responsables d'aller carrément vers sa refonte et comme je l'ai appelé, vers sa refondation?
Certains pourront me dire que c'est de la provocation. Peut-être, je me fais l'avocat du diable. D'autres s'arrêteront sur une affaire de polémique ou de règlement de comptes entre diverses tendances partisanes. Ce en quoi je répondrais, avec la franchise qui me caractérise, que ce n'est ni l'une ni l'autre, et que l'on ne doit pas s'imaginer plus qu'«un cri de coeur qui sort des entrailles» -je l'ai dit-, ce cri de coeur d'un enfant qui a vécu dans le système et qui espère le voir se corriger, voire se refaire totalement, pour le bien de notre peuple. N'est-ce pas évident que la situation actuelle n'a pas besoin d'être passée au scanner pour que les gens puissent évaluer les dégâts et juger de sa dangerosité. Et notre secrétaire général du FLN, ne déclare-t-il pas qu'il existe de grands passages en zigzag dans sa formation et n'insiste-il pas sur une sérieuse prise en main pour la révision de son appareil?
C'est alors que je m'exclame: que suis-je devant le Président et son Premier ministre qui, eux, ne mettent pas de gants pour exprimer leur écoeurement devant des situations que je dénonce, à l'image de tous ceux qui ont la foi et le courage de leurs opinions? Et si ce n'est moi, l'enfant du peuple, qui écrit et qui demande avec un courage politique que l'on se remette en question, doit-on attendre que de «graves propos soient tenus dans des capitales européennes, à l'encontre de notre pays, par de grands diplomates» pour nous réveiller et saisir l'importance que nous avons à nous réformer et à régler nos comptes avec nous-mêmes? Doit-on attendre que l'on nous dise, à partir d'une autre capitale européenne, qu'Alger, notre capitale, est classée 3e ville au monde, de par sa saleté, pour que l'on soit convaincu qu'elle est effectivement négligée, voire dégoûtante de par plusieurs quartiers, là où ne passent pas nos responsables et encore moins M. le wali? Ne l'ai-je pas dit, il y a bien longtemps, à l'occasion d'«Alger, capitale de la culture arabe» et que le wali, en me désavouant, répliqua en ces termes, devant un parterre de hauts responsables qui n'ont dit mot: «Je ne partage pas le jugement trop sévère de M.Bouchama, Alger est blanche, Alger est propre!»...Rex dixit! Quant à moi, confiant de l'action salutaire que je soumets aux militants -tout en sachant que je n'invente rien à travers mes convictions et mes propositions-, je n'ai pas fait attention à la teneur du style de communication qui est sorti de moi, spontanément. Et pourquoi le ferais-je, puisque j'ai écrit avec mon coeur, en me défaisant de toute hypocrisie et de toute complaisance.
«Le FLN, la refondation ou..., le musée?» de Kamel Bouchama
Editions El Maârifa Alger 2008


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