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Les relations internationales ne sont pas démocratiques
L'OCCIDENT ET LE MONDE ARABE
Publié dans L'Expression le 24 - 02 - 2011

La crise des rapports Nord-Sud et l'islamophobie ne sont pas une vue de l'esprit.
Le libéralisme sauvage est dans l'impasse, les relations internationales ne sont pas démocratiques et les sociétés du Sud sont confrontées à des défis sans précédent, dont le plus décisif consiste à articuler authenticité et modernité, unité et pluralité, Etat de droit et stabilité. Au même moment, fabrications occidentales, la propagande du choc des civilisations et l'islamophobie s'amplifient. Sous couvert de mondialisation et de modernisation, l'ingérence étrangère vise à dominer et à dépersonnaliser, en imposant sa seule version du développement et de l'émancipation.
Faire preuve de vigilance
Dans ce contexte, tout est prétexte pour perturber le monde arabo-musulman, modèle culturel qui, malgré ses faiblesses actuelles, résiste à la marchandisation du monde et à la deshumanisation. Ce qui s'est passé en Tunisie et en Egypte est un séisme politique et les peuples arabes aspirent au changement, mais il faut faire preuve de vigilance. La priorité aujourd'hui est d'éviter aux pays arabes des situations risquées, tout en favorisant des réformes efficientes.
Les théoriciens néoconservateurs et les sionistes, de Fukuyama à Hunting-ton, depuis longtemps, considèrent que le musulman est le nouvel ennemi. Les pays arabes doivent accéder à l'universel moderne, mais pas à n'importe quel prix, de surcroît imposé, sous des formules qui récupèrent le souffle du changement. La mondialisation est une occidentalisation aveugle et déstabilisatrice, comme l'affirment le philosophe Derrida et d'autres penseurs, de Berque à Legendre et Hessel qui appellent à s'indigner.
Il est choquant de constater les interférences de puissances étrangères dans les affaires de la société arabe, alors que le système mondial dominant est en crise, marqué par des contradictions, le recul du droit, la loi du plus fort, la politique des deux poids, deux mesures et le racisme antimusulman. L'invention d'un «nouvel ennemi», l'Arabe, comme diversion, qui dope la propagande du prétendu «choc des civilisations», est en train de prendre une dimension démesurée.
L'interférence dans les politiques des autres pays à travers le monde constituent une donnée visible de l'ordre mondial. L'interférence opportuniste, dictée par leurs intérêts, la stratégie d'hégémonie et l'endiguement de ce qu'ils prétendent être des menaces, sont un danger pour le droit des peuples. Toute politique doit tenir compte de ce facteur, en vue de préserver la souveraineté, en démontrant que les sociétés arabes sont soucieuses de coexistence, capables d'accéder à l'universel politique et de solutionner leurs problèmes internes sur une base nationale. Pour préserver l'indépendance, dénoncer et rejeter les ingérences, pressions et interférences extérieures, est plus que légitime. Pour les tarir, il reste à accélérer des réformes propres à chaque pays arabe, en vue du changement pacifique, la bonne gouvernance et répondre aux aspirations des populations, dans le cadre du renouveau du nationalisme.
Aujourd'hui, l'idéologie sioniste et néoconservatrice impose sa loi de la jungle. Le 51e dernier veto américain, en faveur d'Israël, au Conseil de sécurité de l'ONU, en est le sinistre symbole. L'occupation de la Palestine, les inégalités et les politiques qui manipulent, produisent des impasses et puis considèrent les musulmans comme les nouveaux ennemis.
Les surenchères intoxiquent les opinions, pendant que le plan d'un Grand Moyen-Orient tente de se mettre en place. Depuis des années nous tentons d'éveiller les consciences, pour dénoncer la duplicité. Entre le Monde musulman et l'Occident, pour parvenir à des normes de civilisation et un nouvel ordre juste, il faut commencer par démocratiser les relations internationales.
Le Nord ne veut pas se départir de ses prétentions à l'hégémonie et une minorité parmi les musulmans prête le flanc et alimente la diversion. Comme hier pour les chrétiens, quand les guerres de religion et l'Inquisition ont suscité un sentiment anticlérical, le terrorisme des faibles, les courants fondamentalistes, la remise en cause de la liberté de conscience et l'image désastreuse de potentats arabes nourrissent le sentiment antimusulman.
Se moderniser ne signifie pas se dépersonnaliser
Après avoir produit une civilisation incomparable, le Monde musulman, depuis trois siècles, est en retard scientifique. Les résistances, comme l'épopée héroïque de l'Emir Abdelkader, et les tentatives de renaissance ne purent freiner le déséquilibre. Le repli ruine l'image de musulmans qui s'enferment. Reste que si nul ne peut tourner le dos aux progrès, se moderniser ne signifie pas se dépersonnaliser.
L'aspiration au changement émancipateur et à la justice sociale légitime, mais il faut faire attention à «ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain». Le refus de surenchères doit rester au-dessus de toutes les considérations. La stabilité, la cohésion sociale et nos valeurs propres doivent être préservées sur la base du patriotisme et de la mémoire commune.
La situation est hétérogène dans le Monde arabe, mais le dirigisme, la mauvaise gouvernance, l'instrumentalisation de la religion et d'autres faiblesses tracent le tableau pour nombre de pays. Aujourd'hui, environ 70% des Arabes vivent dans la paupérisation et la fragilité sociale et 40% sont illettrés. Economiquement et scientifiquement dépendant, le Monde arabe est utilisé comme épouvantail. Il doit faire son autocritique, mais ne pas tomber dans les pièges tendus, car la fin ne justifie jamais les moyens et aucune puissance étrangère ne peut oeuvrer pour les intérêts des peuples arabes.
La stratégie du système mondial a besoin d'un épouvantail pour faire diversion, en vue de tenter de réaliser la totalité de son hégémonie pour le siècle à venir. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, suivie par la première guerre du Golfe en 1990, puis situation aggravée par le 11 septembre 2001, des puissants se sont réinventés un ennemi, pour faire écran à leurs visées. L'amalgame fonctionne sur le matraquage de médias et d'industries culturelles liées à des cartels qui diabolisent les musulmans. L'islamophobie n'est pas une ruse difficile à mettre en pratique, car l'ethnocentrisme occidental est ancien. Depuis 14 siècles le Monde arabe est déformé et avec acharnement depuis vingt ans. Aujourd'hui, des discours et des médias occidentaux amplifient la peur de l'Islam et cherchent à perturber la société arabe. Des intellectuels originaires de la rive Sud dénigrent de manière schizophrénique leurs racines, les institutions de nos pays et les symboles de la société.
Raffermir la prise de conscience nationale
La crise des rapports Nord-Sud et l'islamophobie ne sont pas une vue de l'esprit. Les nostalgiques de la nuit coloniale et les sionistes, qui ont de la haine pour les musulmans et nient les valeurs du droit des peuples, cherchent à perturber toute évolution pacifique du Monde arabe, l'empêcher de faire éclore un modèle autre que celui du culte du veau d'or. Ils déplacent les problèmes du monde, masquent leurs échecs par l'idée funeste d'un «nouvel ennemi». Ils s'ingèrent dans les affaires des peuples, surfant sur l'exaspération face à la mauvaise gouvernance.
Les préjugés et la prolifération des slogans des partis d'extrême droite débordent. L'islamophobie immonde s'érige en politique.
Est une hypocrisie que l'empressement avec lequel des responsables occidentaux condamnent des situations de blocage ou de désordre, alors qu'elles procèdent d'un climat auquel ils ont contribué. Malgré des comportements inadmissibles chez une infime minorité de musulmans dans le monde, la réalité sociologique montre leur aptitude à vivre le progrès. Il n'y a pas de modèle unique de la Cité. Cela gêne les tenants du libéralisme sauvage et du sionisme. Ces courants incitent à la chasse aux musulmans et la déstabilisation de leur pays.
Vouloir limiter la souveraineté des pays arabes et attiser l'hostilité vis-à-vis des musulmans, signifient que l'humanité éprouve les limites de sa tendance au vivre-ensemble. Le besoin de partage qui pousse les hommes à s'unir, s'épuise. On sort de l'humanisme si les peuples occidentaux laissent faire cette tendance. On sort des valeurs de la vigilance, si nous ne tirons pas les leçons de l'histoire et si on laisse faire la réaction irréfléchie.
L'arrogance que l'Occident a à s'approprier des valeurs comme la démocratie, la sécularité et la raison et sa politique des deux poids, deux mesures ruinent la possibilité d'une civilisation mondiale commune.
En riposte, communiquer, parler au peuple et pratiquer l'éveil des consciences est la voie; et montrer que les musulmans n'ont pas besoin d'anarchie et de tuteur, mais de respect de leur évolution historique progressive, et de soutien en matière de transfert de connaissances et de techno-sciences pour se développer. Ce qui compte est surtout de produire des richesses, en renforçant l'Etat de droit, la bonne gouvernance et le renouvellement des élites. Cela peut se réaliser, sans surenchères.
L'image dépréciative des Arabes est ancienne, mais elle a pris des proportions alarmantes. L'Occident se forge une identité contre l'autre. La diversion du «choc des civilisations» devrait être démasquée. Pendant le matraquage hystérique et médiatique sur les soubresauts de la rue arabe, la bataille dans le monde fait rage sur des fronts décisifs: l'éducation, la technoscience, la finance, l'économie et les forces armées. Les enjeux pour les rapports de force demain.
Raffermir la prise de conscience nationale face aux enjeux est une priorité de l'heure, notamment dans notre pays, libéré au coût le plus élevé par ses enfants et riche de son histoire et de ses réalisations. La vigilance, la sagesse et la patience doivent prévaloir. La relance de la bonne gouvernance, de la justice sociale et le renforcement des libertés, sont salutaires. Le peuple ne perd pas espoir. La logique de l'ouverture, du débat et du patriotisme, pour responsabiliser toute la société et faire renaître la confiance, est à même de permettre de relever les défis de notre temps.
En ce début du XXIe siècle, XVe siècle de l'Hégire, les rapports Nord-Sud, Islam-Occident, sont à un nouveau tournant. Il faut en discerner les enjeux.


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