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La capitale envahie par les saletés
Appelée autrefois “Alger la blanche”
Publié dans Liberté le 26 - 11 - 2008

À travers l'enquête menée dans certains quartiers de la capitale, beaucoup d'enseignements sont à mettre en relief. D'abord, il faut dire que malgré les efforts consentis par l'organisme chargé du ramassage des ordures des habitants, peu soucieux de la propreté de leurs quartiers, continuent de faire fi du minimum d'organisation sociale que dicte la vie dans la cité. Ensuite, la responsabilité des pouvoirs publics est entièrement engagée. Au-delà de la sensibilisation, il y a aussi la sanction. Les habitants pollueurs doivent savoir, comme c'est le cas dans le monde, qu'ils sont passibles de procès, car la propreté est l'affaire de tous.
L'état des rues, des bâtiments et de l'environnement en général en Algérie dénote du peu d'intérêt qu'accordent les citoyens à la propreté du quartier. Le domaine du baylek est considéré par les Algériens comme le lieu où ils peuvent tout faire et tout jeter. Les mères de famille s'échinent à lustrer les moindres recoins de leur appartement, mais souvent ces mêmes maniaques de la propreté chez elles n'hésitent pas à jeter leurs sachets d'ordures par les fenêtres qui atterrissent, éventrés, sur le trottoir, voire sur la tête des malheureux passants.
Lors des grands nettoyages, les maîtresses de maison n'utilisent pas la serpillière et le seau d'eau, elles optent pour le lavage au tuyau d'arrosage pour se débarrasser ensuite de l'eau usée en la jetant, encore une fois, à travers les orifices aménagés dans les balcons pour normalement évacuer les eaux de pluie. “Les gens préfèrent marcher sur la chaussée pour éviter de recevoir des objets balancés par les fenêtres”, lance un homme d'un certain âge, rencontré à Bab El-Oued. Ce quartier populaire connaît les mêmes problèmes de salubrité que toutes les autres communes du pays.
Le marché des Trois-Horloges de Bab El-Oued illustre le peu d'intérêt qu'accordent les commerçants à l'hygiène. Alors que les étals des vendeurs sont pris d'assaut par des nuées de clients, pour approvisionner les commerces en marchandises, les manutentionnaires passent au milieu de la foule avec des carcasses de viande encore dégoulinant de sang sur leurs épaules.
Marché des Trois-Horloges de Bab El-Oued, à quoi sert la benne à ordures ?
À l'entrée de ce marché, pouls battant d'Alger, une benne à ordures est posée de manière anarchique. Elle est quasiment hors d'usage, tellement la rouille l'a érodée de toutes parts.
D'ailleurs, elle est peu sollicitée par les vendeurs qui préfèrent jeter les ordures sur le sol. “Il faut faire attention, sans quoi on glisse et on risque de se faire très mal. L'année passée à pareille époque un homme est mort d'un traumatisme crânien après une chute : sa tête avait heurté le sol”, se souvient un client qui, lui-même, a failli tomber en voulant prendre un raccourci à proximité de la fameuse benne à ordures.
Juste à côté, il y a les marchands de poissons qui proposent une marchandise à laquelle ils tentent de donner un air de fraîcheur en l'aspergeant de temps à autre avec une eau noirâtre.
Même si les conditions d'hygiène laissent vraiment à désirer, cela n'empêche nullement les clients amateurs de poissons d'acheter et de rentrer chez eux heureux de consommer un produit riche en Oméga 3.
Le sol du premier étage du marché est couvert d'une épaisse couche de crasse. Pour faire leurs courses sans danger, les clients prennent d'infinies précautions et regardent où ils mettent les pieds.
Entre les étals passent de temps à autres des porteurs chargés de livrer la marchandise aux étaliers. Les porteurs des marchands de volaille tirent des caisses en plastique où sont entassés pèle mêle des poulets déplumés.
Ces caisses glissent sur le “tapis” de crasse du premier étage, censé être l'espace de vente préféré des nantis.
Quand le marché ferme à 13 heures, tous les marchands évacuent alors leurs ordures et ne pouvant accéder à la benne à ordures, ils les jettent à même le sol.
Ce tas d'immondices restera là encore des heures, car les éboueurs ne peuvent arriver à cet endroit avec leurs moyens de levage et de nettoyage, toutes les rues jouxtant le marché sont squattées par les vendeurs à la sauvette et les commerçants non déclarés.
Le marché se vide durant quelques instants vers 15 heures. Aussitôt après, d'autres vendeurs investissent les lieux qui sont alors transformés en marché aux puces.
Les vendeurs et les acheteurs pataugent dans la gadoue. Malgré la saleté et les odeurs nauséabondes, les affaires semblent florissantes. Même le soir l'endroit continue à être fréquenté par des vendeurs et des acheteurs.
L'endroit réservé au dépôt d'ordures déborde et des odeurs nauséabondes s'en dégagent. “Ce marché est en réalité un gigantesque dépotoir à ciel ouvert. Nous nous sommes plaints aux autorités, en vain”, se plaint un habitant du quartier.
Les trottoirs sous des montagnes d'immondices
Même si les conteneurs à ordures, mis gracieusement par Netcom à la disposition des locataires des immeubles, sont vides, les gens s'arrangent toujours pour déposer leurs sachets d'ordures carrément sur le trottoir.
Le quartier est sous des montagnes d'immondices qui resteront là jusqu'au passage des éboueurs qui devront faire plusieurs rondes.
Ces restes de repas font le bonheur des rats qui se nourrissent dans les villes où ils ont élu domicile sans inquiéter outre mesure personne. “Même les chats ne chassent plus les souris de nos jours. Tout a changé au point que nos rues sont devenues des dépotoirs.
De mon temps les rues étaient propres”, témoigne un homme d'un certain âge. Des groupes de jeunes sont assis sur des chaises disposées sur le trottoir : ils jouent aux cartes ou aux dominos tout en sirotant des thés servis par des vendeurs ambulants. Ces parties s'éternisent et ne prennent fin que longtemps après minuit.
Les marchands de fruits et légumes, grands producteurs d'ordures
Dans le quartier de Bachdjarah, des vendeurs se ruent vers le marché de la ville pour squatter le moindre recoin. Des pères de famille en quête de bonnes affaires investissent ce marché.
Les vendeurs comme les acheteurs doivent jouer aux équilibristes pour ne pas faire de chute : la chaussée est jonchée de déchets jetés par les marchands des fruits et légumes. Les étals de fortune sont carrément installés sur des tas de fruits et de légumes pourris abandonnés sur la chaussée. Ceux qui fréquentent ce marché doivent faire abstraction de la saleté et des odeurs nauséabondes.
À vrai dire, le marché officiel ferme la nuit, mais c'est la rue mitoyenne qu'occupent les vendeurs le soir venu. À l'entrée de l'espace commercial qui ferme à 16h, une montagne d'ordures se dresse et les éboueurs ne pourront accéder que très tard dans la nuit car la rue qui y mène est impraticable tellement la foule des vendeurs et des acheteurs est compacte. Pendant ce temps, les affaires battent leur plein et les pères de famille achètent sans compter en pensant vraiment avoir réalisé des économies substantielles. “Ici, tout est moins cher que dans les autres magasins. Heureusement qu'il y a ce marché où les prix sont abordables”, se console un client. Le même interlocuteur avoue n'accorder aucun intérêt à l'absence d'hygiène du moment qu'il peut acheter toutes les fournitures nécessaires à ses enfants et toutes les denrées alimentaires à des prix défiant toute concurrence.
Si ce marché nocturne érigé sur les ordures laissées par les marchands du matin ne semble pas déranger ceux qui le fréquentent, les riverains, pour leur part, ne cessent de réclamer le droit au calme et à une vie paisible dans leur cité. “Nous avons saisi les autorités mais personne n'a eu le courage d'appliquer les lois de la République dans cet espace de non-droit qu'est devenu notre quartier”, s'indigne un riverain.
D'autres voisins arrivent pour hurler leur rage quant aux conditions de vie exécrables qu'ils doivent supporter. Ils se plaignent des conditions d'hygiène dans leur cité : “La saleté attire les rats et nous avons peur pour notre santé et celle de nos enfants.”
Les commerçants, quant à eux, s'octroient le rôle de bons samaritains qui sauvent les parents des griffes des spéculateurs. “Vous savez, ce n'est pas sur ce tas d'ordures que vous devez écrire. Toute l'Algérie est sale. Remarquez surtout les prix que nous pratiquons”, s'écrie un jeune vendeur.
Quelles solutions ?
En effet, la saleté ne touche pas que les marchés des fruits et légumes. La crasse est présente partout dans nos villes et nos villages. Les façades des immeubles sont hideuses et de la couleur blanche qui caractérise Alger ne subsistent que des souvenirs, tellement la réalité est autre. Les murs des immeubles sont sales. Rares sont les immeubles qui possèdent les entrées dignes des bâtiments d'une grande capitale.
Pour accéder à leurs appartements, les locataires doivent slalomer entre des sachets d'ordures “semés” par des enfants ou “perdus” par des adultes. “Pour rentrer chez moi, je me bouche le nez, tellement l'odeur est forte. Si je pouvais, j'achèterais un masque”, affirme un habitant de Diar Echems. `
Les citoyens invitent les pouvoirs publics à promulguer des lois sanctionnant ceux qui ne respectent pas la propreté de la ville. Des architectes vont jusqu'à proposer de cesser de peindre en blanc les façades d'Alger et d'opter pour des teintes moins salissantes.
La balle est dans le camp des décideurs. Les habitants peuvent-ils espérer un environnement plus propre et un air respirable ?
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