L'histoire du Hidab remonte au 1er janvier 2006 quand l'EGT-Est a remis à la Sofafe les clefs de l'établissement. L'acquéreur s'est acquitté d'un apport initial de 30% pour libérer les 70% qui restent sur 5 annuités, assorties d'un taux d'intérêt et de la TVA sur plus-value de cession. Le 31 décembre 2006, la première annuité est arrivée à terme. À ce jour, elle n'est toujours pas payée. Si la Sofafe crie aux obstacles bureaucratiques, l'EGT-Est dénonce ce qu'elle qualifie de manœuvres appelant à la récupération de l'hôtel. “On est devant un commerçant qui est en train de fuir ses engagements”, explique le chargé du dossier au sein de l'EGT-Est qui continue : “Dès le 25 novembre 2006, on a saisi la Sofafe lui demandant de payer la première annuité qui s'élève à 11 milliards 300 millions de centimes.” Le 6 décembre, les responsables de la Sofafe font part de problèmes de trésorerie. Ils reçoivent un niet de l'EGT-Est pour qui le paiement de l'annuité doit se faire à terme, sauf décision contraire du ministère en charge de la privatisation. Le 7 janvier 2007, le P-DG de l'EGT informe le holding Gestour de la demande de la Sofafe d'un différé de 6 mois. Les pouvoirs publics privilégieront une démarche d'assistance afin d'aider la Sofafe à traverser ce qu'elle qualifie de période difficile. Ils acceptent le ré-échelonnement de ce qui est devenu une dette, tout en la conditionnant à la mise en place d'une garantie bancaire à inclure dans le contrat de cession. Les nouveaux montants à payer, selon les directives du MPPI, doivent inclure le principal de la dette, les intérêts et les pénalités de retard. Le 1er mars 2007, rebondissement dans l'affaire. La Sofafe, qui n'a pas encore présenté la garantie exigée pour le différé de la première échéance, sollicite une main levée de l'hypothèque exercée par l'EGT-Est sur l'hôtel El-Hidab. Chose que refusera cette dernière pour qui la meilleure garantie, pour la réalisation d'une dette à court terme, reste la garantie bancaire et non l'hypothèque de l'hôtel. Afin d'aplanir la situation, Gestour invite le 5 mai 2007 le P-DG de l'EGT-Est et les responsables de Sofafe à une rencontre à Alger. Le représentant de la Sofafe réitérera l'engagement de payer la première échéance différée, le 30 juin 2007. Seulement, arrivée cette date, aucun paiement n'est effectué. “Après l'échange de plusieurs courriers dans lesquels la Sofafe reportera chaque fois la date du paiement, pour une raison ou une autre, et ne voyant rien venir après le 2 août 2007, nous avons entamé une action en justice pour récupérer la dette”, conclut-on à L'EGT-Est. Le 3 décembre, le verdict du tribunal tombe en faveur de l'EGT-Est. Pour manque de solvabilité, l'huissier de justice ne pourra jamais recouvrer la dette. Le 31 décembre 2007, date d'arrivée à terme de la deuxième échéance, la Sofafe saisit l'EGT-Est pour l'informer de sa décision de ne plus payer les échéances arrivées à terme, car “l'affaire est pendante devant les tribunaux”, tout en contestant les modalités de calcul des intérêts appliqués au principal de la dette. À ce jour, Sofafe, dont les responsables se sont refusés à nous donner les détails de leur version des faits, prend jouissance des recettes d'exploitation sans payer les dettes qui s'accumulent chaque semestre. Plus grave, ils sont accusés, en plus du fait de ne pas respecter le business-plan prévoyant un investissement dans la qualité de 7 milliards et demi, de détournement des équipements de l'établissement de leur première vocation. M. K.