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“Rendez-nous nos fusils ou indemnisez-nous !”
Des citoyens de bouira interpellent les autorités sur leurs armes saisies depuis 1993
Publié dans Liberté le 06 - 01 - 2009

C'est un véritable imbroglio. Le dossier lié à la restitution aux citoyens de leurs armes, qui leur ont été saisies depuis plus de 15 ans, n'a pas encore bénéficié d'une solution à même de permettre aux personnes concernées d'être rétablies dans leurs droits. Mais en attendant, il faut bien admettre que la requête des propriétaires de fusil est plus que d'actualité, aujourd'hui, d'autant que la situation sécuritaire s'est sensiblement dégradée ces deux dernières années sans compter le phénomène du banditisme qui prend de l'ampleur. Leur cri sera-t-il entendu ?
Leur exaspération n'a d'égal que leur très longue attente. Plus de 15 ans après avoir déposé leurs fusils de chasse auprès des services de sécurité de leur wilaya, ils n'arrivent toujours pas à récupérer leur bien. Ils ne s'expliquent pas pourquoi les autorités rechignent à leur restituer. Leur colère est d'autant plus grande qu'ils ont tapé à toutes les portes même à celle de la présidence de la République mais sans succès. Ils, ce sont quelque 7 000 citoyens de Bouira qui, au plus fort de la barbarie du terrorisme islamiste et au mépris de leur vie et de celle des leurs, avaient préféré obéir aux autorités qui réclamaient leurs fusils que de les voir tomber entre les mains des fous de Dieu qui infestaient alors les maquis de leur région. S'ils ne regrettent pas de s'être rangés du côté de l'Etat, ils n'éprouvent pas moins un vif sentiment d'injustice.
Un accent de révolte mais aussi de lassitude mal contenue empreint leurs propos quand ils parlent de leur combat qu'ils ont du mal à faire aboutir. Un combat vieux de…8 ans. Depuis 2000 en effet, ils organisaient chaque mardi un sit-in devant le siège de la wilaya pour crier leur révolte à la face des autorités locales. Ne voyant pas le bout du tunnel, ils ont décidé ces derniers temps de changer le lieu et le jour du rassemblement, histoire peut-être de conjurer le mauvais sort.
Chaque dimanche, ils se retrouvent au café de la place, au cœur du chef-lieu de wilaya, comme pour prendre à témoin le Tout-Bouira sur le calvaire enduré. Hélas ! Leur affaire n'a pas connu une meilleure issue. Le chemin qui mène à leurs biens semble être hermétiquement fermé.
Les propriétaires de fusil crient à l'injustice
Le corps emmitouflé dans un burnous de couleur marron et la tête enturbannée, Hadj Mahmoud, un ancien moudjahid habitant la ville de Bouira mais originaire de Bordj Khris, parle de ce problème avec philosophie et pondération. Même s'il s'estime quelque peu floué, ce septuagénaire ne s'est à aucun moment départi de son affabilité et de sa sagesse seigneuriales. “Dans ton propre pays, tu éprouves de la gêne à revendiquer ton bien. Les fusils déposés auprès des autorités sont une “amana”. Et notre religion oblige les croyants à la restituer à ses propriétaires. Il faut admettre que 15 ans d'attente, c'est beaucoup. Aujourd'hui, le peuple est d'un côté et l'Etat de l'autre. Ce n'est pas bien. Aussi j'invite les autorités, à leur tête le président de la République, à prendre en charge ce dossier”, affirme-t-il. Et de remarquer : “Les autorités n'ont jamais cessé de dire que le terrorisme est l'affaire de tous les Algériens et doit être combattu. Soit. Mais avec quoi les citoyens combattront ce phénomène si on les prive de leurs propres fusils ?”.
Pour sa part, Salah A.. de Haïzer invoque les dangers auxquels sont exposés les habitants des montagnes pour appuyer la requête de ses pairs. “Nous sommes des fellahs qui habitons dans des villages exposés à toutes sortes de risques : banditisme, animaux sauvages, etc. Nous sommes en danger. C'est pourquoi, nous réclamons aujourd'hui nos fusils”, soutient-il.
Omar M., un habitant de la banlieue de Bouira, est scandalisé par l'attitude des autorités. “C'était par confiance que nous avons donné nos fusils à l'Etat lors des années de braise. Aujourd'hui que la situation sécuritaire s'est améliorée, les autorités refusent de nous les restituer. C'est de l'injustice. J'ai dû économiser sur le pain de mes enfants pour acheter mon fusil. Peut-être qu'ils attendent à ce qu'on meurt pour que personne ne puisse les revendiquer”, peste-t-il.
Des moudjahidine et des patriotes dessaisis de leurs fusils :
De mauvais Patriotes donc les propriétaires de fusil de la région de Bouira ? Que non, rétorquent-ils en chœur. La preuve ? Des moudjahidine font partie des gens dessaisis de leurs armes. À écouter Hadj Mahmoud, beaucoup de moudjahidine sont dans le même cas que lui. “Personnellement, j'ai acheté mon arme en 1966. À cette époque, il fallait être moudjahid pour pouvoir disposer d'une arme”, indique-t-il. Et Salah A. de Haïzer d'appuyer : “Durant les années 60-70 avant d'acquérir un fusil, on est d'abord soumis à une enquête administrative. Celui qui s'était rendu coupable d'un comportement antirévolutionnaire était alors éliminé d'office”. En plus des moudjahidine, des patriotes ayant combattu le terrorisme sont eux aussi concernés par cette mesure. Selon Djamel Abbas, cadre local du FLN et coordinateur régional des Patriotes, presque 30% des fusils saisis appartiennent à des patriotes.
A. Bouras, chef des GLD de Aït Laziz, victime de cette mesure, témoigne : “Personnellement, on m'a dessaisi de mon fusil. Certes, en 1995, j'ai bénéficié d'une autre arme dans le cadre de la lutte antiterroriste. L'inconvénient est que je n'ai pas le droit de la vendre ni de chasser avec.”
Mais comment en est-on arrivé là ?
Genèse de l'affaire :
Tout a commencé au début de 1993 quand un groupe terroriste avait alors investi une bourgade du nom de Margueb dans la wilaya de Bouira en tuant 11 citoyens tout en les délestant de leurs fusils de chasse. Des actes similaires s'étaient produits ailleurs dans d'autres wilayas. Ce qui avait poussé alors les autorités de l'époque à prendre la décision de récupérer toutes les armes des citoyens vivant dans des régions réputées chaudes (Bouira, Médéa, Blida, Chlef…) de peur d'être subtilisées par les terroristes. Les habitants avaient remis leurs armes aux autorités sans rechigner. Une partie de ces armes était déposée auprès des services de la sûreté de wilaya et l'autre confiée aux bons soins des services de la gendarmerie dans les différentes communes de la wilaya.
Mais à partir de 1998, les habitants de la ville de Bouira ont pu récupérer leurs armes.
Aussi, les autres propriétaires ont demandé la récupération de leurs biens. Peine perdue. “Y a-t-il deux Etats dans ce pays ? Sommes-nous considérés comme des Algériens au même titre que les autres ? Personnellement, je ne comprends pas comment mon frère qui habite à Bouira-ville récupère son fusil et moi, il m'est impossible de récupérer le mien. Pourtant, je suis le plus exposé au danger puisque j'habite loin de la ville”, s'est emporté A. Bouras. Il se trouve que les habitants de Bouira-ville ayant pu récupérer leurs fusils ont déposé ceux-ci auprès de la sûreté de la wilaya alors que ceux des autres régions de la wilaya l'ont fait auprès des brigades de gendarmerie. On susurre à Bouira que ces fusils ont été donnés à des citoyens d'autres wilayas dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Ce qui a piqué au vif les propriétaires de ces fusils, c'est le fait que, selon eux, l'ancien wali ait octroyé en 2000 quelque 500 autorisations d'achat d'armes à des citoyens de la région. Beaucoup ont pu acquérir des armes à l'intérieur ou à l'extérieur du pays avant que les autorités ne décident à nouveau de bloquer l'opération. C'est cette année d'ailleurs qu'ils ont décidé de monter au créneau en organisant des rassemblements tout en prenant langue avec toutes les autorités civiles et militaires de la wilaya. “Nos responsables nous ont affirmé qu'ils ne sont que des exécutants. Mais s'ils ont entre les mains une directive provenant de l'autorité centrale, le problème sera réglé en 24 heures”, se souvient Brahim A. d'Aït Laâziz.
C'est alors qu'ils ont décidé d'aller à Blida pour exposer leur cas au responsable de la 1e région militaire. “Nous étions une cinquantaine à prendre le bus en direction de la première région militaire. Le responsable du protocole nous a reçus et nous a rassurés quant à la récupération de nos fusils sans nous donner la moindre date. Lors de notre deuxième déplacement à Blida, nous avons rencontré un général qui nous a demandé d'attendre car, à ses yeux, le moment n'est pas opportun puisque la situation sécuritaire est toujours dégradée. Mais il nous a informés que le dossier est au niveau du ministère de l'Intérieur”, se remémore Brahim R. Et de poursuivre : “Cap est alors pris sur Alger pour rencontrer le ministre de l'Intérieur. Un membre de son protocole nous a reçus. Il s'est excusé de l'impossibilité de voir le ministre lui-même”. Loin d'être découragés par ce refus poli, ils ont envoyé au ministre de l'Intérieur pas moins de 4 lettres. Sans résultat. C'est pourquoi, ils s'en sont remis en 2004 au président de la République, saisi à deux reprises. “Il a répondu à notre première lettre par voie de la justice. Il nous a demandé de voir avec les autorités locales”, souligne Brahim R.
Mais en 2005, lui et ses amis se sont remis à espérer. Et pour cause, les services de la gendarmerie de la wilaya les ont tous convoqués pour procéder à un recensement.
Les listes sont établies avec toutes les références y afférentes. Mais depuis rien ne pointe à l'horizon. Que leur stupéfaction est grande quand en 2006, les services de la wilaya octroient de nouveau des autorisations d'achat d'armes ! Bien plus, les armuriers de la wilaya ont rouvert boutique. Beaucoup de citoyens se sont inscrits auprès de ceux-là pour acheter une arme dont le prix varie entre 300 000 et 500 000 DA.
Le hic est que eux, ils ne peuvent même pas acheter de nouvelles armes. Les services de la wilaya refusent de prendre en charge leur demande au motif qu'ils disposent déjà d'une arme. “Tout le monde a le droit d'avoir une arme,sauf nous”, s'offusque A. Salah de Haïzer.
Une situation rocambolesque, en effet, qui ferait perdre la boussole à Kafka himself. Mais que pensent les partis politiques de cette affaire ?
Des responsables de partis en parlent : entre soutien et circonspection
La position de Ahmed Betatache, secrétaire national chargé des droits de l'homme au sein du Front des forces socialistes (FFS), ne souffre d'aucune ambiguïté. “Ces armes sont des biens de citoyens, il faut qu'elles leur soient restituées. À plus forte raison que les conditions sécuritaires se sont améliorées. Au moment où l'Etat distribue les armes pour les uns, il prive d'autres de leur propre bien qui de surcroît ont fait l'objet d'une enquête. Ceci dit, ce problème ne concerne pas seulement Bouira. Il se pose au niveau national”.
Pour sa part, Djamel Abbas, cadre local du FLN, a soutenu : “l'Etat avait jugé inutile que des gens ne partageant pas son option sécuritaire aient des armes. Ce qu'il faut savoir c'est que nombre de propriétaires de fusils de chasse ont refusé d'intégrer le corps des GLD. C'est pourquoi l'Etat avait décidé de les leur retirer”. Et d'ajouter : “À mon avis, la restitution de ces armes doit obéir à des normes. Si c'est pour des besoins de sécurité individuelle, personnellement, je ne vois pas d'inconvénient. Mais si c'est pour aggraver les choses, non. En refusant de rendre actuellement ces fusils à leurs propriétaires, les autorités militaires ont certainement leurs raisons” avant d'assurer : “de mon point de vue, la demande d'indemnisation est une revendication légitime.”
Le responsable local du RND dit, lui, n'avoir rien à ajouter par rapport aux déclarations du ministre de l'Intérieur lors de son passage dans la wilaya de Bouira. Comme son collègue du FLN, il estime que les autorités militaires ont leurs raisons en refusant de procéder à la restitution de ces fusils.
Porte-voix de cette cause et lui-même victime, Ali Brahimi, député RCD de Bouira, est allé jusqu'à interpeller le ministre de l'Intérieur par le biais d'une question orale posée à l'Assemblée populaire nationale (APN). Dans une interview accordée en janvier 2008 à El Watan, M.Brahimi n'a pas hésité à parler d' “imbroglio”. “L'attitude des autorités manque de cohérence et de logique institutionnelles. Elles avancent l'argument de la contrainte sécuritaire en oubliant que dans 38 wilayas où la restitution des armes de chasse était facultative, des milliers d'Algériens ont toujours leurs fusils (...) Lorsqu'on leur dit cela, ces responsables répliquent que les concernés ont gardé leurs armes dans le cadre des GLD (groupes de légitime défense), ce qui est en grande partie totalement faux. Les mêmes responsables vont jusqu'à amener les citoyens qui réclament leurs fusils à intégrer avant les GLD (…) Lorsque les citoyens à qui cela a été dit relèvent le défi et répondent chiche, il leur est déclaré que le terrorisme est vaincu, et qu'il n'y a plus besoin de GLD ! Mais si c'est le cas, alors pourquoi refuser de rendre leurs armes aux concernés ?”, se demande-t-il. Mais de son avis, l'Etat n'est plus en possession de ces fusils qui seraient distribués à des citoyens d'autres wilayas dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Zerhouni catégorique : “Pas de restitution des fusils dans l'immédiat”
Pour sa part, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales s'est exprimé à plusieurs reprises sur cette question. Lors d'un de ses passages à l'APN, il a soutenu que “la restitution de ces armes à leurs propriétaires est une disposition prématurée” puisque ceux-ci “restent la cible favorite des terroristes”. Sans ambages, M. Zerhouni a soutenu que le maintien de cette mesure est “une nécessité indiscutable” et “la décision de l'Etat en la matière reste irrévocable”. Mais il n'a pas écarté la possibilité de restituer un jour ces fusils à leurs propriétaires tout en suggérant l'idée de leur indemnisation.
Lors d'un point de presse animé au siège de la daïra de Lakhdaria en marge de la visite du président de la République à Bouira le 27 juillet 2008, M. Zerhouni est revenu à la charge en assurant que dès la réunion des conditions nécessaires pour aborder ce dossier, l'Etat procédera de la manière la plus judicieuse qui soit, par restitution ou par indemnisation.
Mais l'argument sécuritaire brandi par les autorités pour justifier la non-restitution des fusils de chasse ne convainc pas trop les citoyens de Bouira victimes de cette mesure.
“L'argument sécuritaire ne tient pas la route. Pour régler le problème de la sécurité, il faut plutôt donner les armes aux citoyens. Ainsi, il y aura plus de vigilance. Car ce sont les villages non armés qui reçoivent les visites de terroristes. Dans ma région où il y a des GLD, les terroristes ne s'y aventurent jamais”, explique A. Bouras. “Il n'y a plus de terrorisme au sens classique. Aujourd'hui, nous avons affaire à des kamikazes. Ceux-ci ce n'est pas avec les fusils de chasse qu'on les combat”, renchérit Omar M.
La solution, c'est l'indemnisation
Mais l'idée de l'indemnisation ne semble offusquer aucun d'entre eux. Bien au contraire. Toutes les personnes rencontrées, y compris celles qui ne sont pas concernées par ce problème, la trouvent comme la plus judicieuse. “Les gens ne demandent rien de plus que leurs droits. Celui qui, pour une raison ou une autre ne doit pas disposer d'une arme, qu'on l'indemnise”, soutient le vieuxhadj Mahmoud. “Nous refusons qu'on nous dise qu'il faut attendre la fin du terrorisme pour récupérer nos biens. Le terrorisme est vaincu. Si les autorités n'ont pas confiance, qu'elles diligentent des enquêtes de justice. Si nos armes ont disparu qu'elles nous le disent ouvertement mais qu'elles nous indemnisent. À condition qu'on prenne pour référence le prix d'aujourd'hui et non celui de 1993”, suggère Brahim A.
La solution est peut-être à portée de main. Il est grand temps que les autorités planchent sérieusement dessus pour en finir définitivement avec ce problème qui n'a que trop duré.


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