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“Il faut la réconciliation !”
DRAME D'UN ALGERIEN NE D'UN VIOL DURANT L'OCCUPATION COLONIALE
Publié dans Liberté le 08 - 03 - 2010

Onze ans de procès pour recouvrer une identité brisée, meurtrie. Mohamed Garne arrive au dernier virage d'une lutte acharnée contre l'Etat français. Un livre (sorti en 2005 chez JC Lattès éditions) est venu conforter son combat.
“Lundi matin (aujourd'hui, ndlr) sera déposée devant la cours administrative de Paris une plainte de ma part contre le ministère de la Défense français, pour crimes de guerre et crime contre l'humanité”, affirmera l'auteur algérien, établi pour le moment en France, Mohamed Garne. Ce dépôt de plainte fait suite au premier procès qu'il avait intenté contre cette même institution officielle française. C'était, cette fois-ci, pour “troubles psychologiques de guerre”. Car, depuis son enfance, il sent qu'il a des coups. Des coups partout sur son corps. Ce procès, il l'a remporté en 2001.
Il a était médiatisé en France. Selon l'auteur, il y avait les journaux, les différentes chaînes de télévision française qui ont porté son histoire à l'opinion publique dans l'Hexagone. Depuis le 22 novembre 2001, il est reconnu “victime de guerre”. C'est ce qu'a statué et décidé la cours régionale des pensions de la cours d'appel de Paris. C'est “un Français par le crime”.
C'est ainsi qu'il se définit. Il est “français par le crime” et pas n'importe quel crime : le viol. Il est né d'un viol, un acte ignoble et condamnable. La genèse de son histoire ou plutôt de son cauchemar remonte à août 1959. Quand le massif de l'Ouarsenis est bombardé. Une fillette de 15 ans apeurée trouve refuge loin de son village. Elle est retrouvée par des militaires français qui l'emmènent au camp de regroupement de Theniet El Had (à 70 kilomètres d'Alger).
Et là les pires supplices attendent la jeune Kheïra : violée à plusieurs reprises. Comble de la malchance, elle tombe enceinte. Malgré les tentatives monstrueuses des militaires de ce camp de la faire avorter (coups de rangers au ventre, tortures à l'eau et à l'électricité), il naquit le 19 mars 1960. “Elle m'a donné le prénom de son frère chahid, martyr de la Révolution algérienne. Ce qui me touche, ce qui est grand pour moi”, dira Mohamed Garne. Elle lui donne ce prénom “pour ne pas me perdre”, avouera-t-il en signe de reconnaissance à cette femme qui a souffert, qui a porté en elle le fruit d'un acte immonde. “Un crime en temps de démocratie et en temps de guerre, c'est un double crime”, assénera-t-il sur ce sujet. C'est en 1988 que l'auteur a décidé de prendre son destin en main “après une enfance et une adolescence faites de violences ininterrompues” et de retrouver ses origines. Savoir qui il est. Qui est sa mère. Qui est son père. Il a découvert qui est sa mère. Mais pas son père. Il sait juste qu'il est une victime de guerre, parmi les milliers de victimes des abominables crimes de la France coloniale. Et c'est l'une des rares victimes (pour ne pas dire la seule) qui a “osé” déterré le passé et affronter ses bourreaux. En 2005, sortira aux éditions JC Lattès un livre : Lettre à ce père qui pourrait être vous. “J'ai parlé à ce père français que je ne connais pas, qui n'est rien pour moi. Moi, c'est l'Algérie. J'aime mon pays à travers ce qui m'est arrivé, ce qui est arrivé à ma mère (…) Dans l'histoire de la guerre d'Algérie, il y avait Garne Kheïra et son fœtus, son enfant Garne Mohamed, et c'est ce que je défends”, dira-t-il.
À travers son procès contre l'Etat français, c'est le pardon qu'il cherche. C'est la reconnaissance des actes de barbarie durant l'occupation coloniale : “C'est à la gouvernance d'aujourd'hui de demander pardon au nom de ceux qui sont partis.” Cela fait onze ans qu'il est en justice contre le ministère de la Défense français. “Je suis à mon dernier procès (…) Je voudrais dire à monsieur Sarkozy, je lui ai écrit et envoyé des lettres et du courrier, il faut la réconciliation.” Par ailleurs, profitant de l'occasion de la Journée internationale de la femme, il dira à sa mère : “Excuse-moi de dévoiler ton histoire. C'est une obligation, elle fait partie de la mémoire. Quitte à me salir, quitte à raconter cette histoire pour que mon peuple le sache.”


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