Les élèves de l'EPSTA auront un pied à Garidi pour leurs cours et un autre à Bab El-Oued pour les travaux pratiques. En grève depuis près de deux mois, les élèves de l'Ecole préparatoire science et technique ont finalement arrêté leur mouvement. Précision de taille : c'est à l'Ecole nationale supérieure des travaux publics que les étudiants de première année ont repris, voire commencé, leurs cours. En effet, le transfert vers une nouvelle structure, pour lequel la tutelle s'est engagée, est effectif depuis dimanche dernier. Au moment où tous les étudiants sont en vacances, ceux de l'Ecole préparatoire science et technique (EPSTA) sont contraints de sacrifier une semaine de vacances pour se familiariser avec les nouveaux lieux. Une semaine d'initiation pour se changer les idées et s'initier aux études au sein d'une véritable école et non dans un lycée car, faut-il le rappeler, l'EPSTA est domiciliée au lycée Emir-Abdelkader à Bab El Oued. Le fait d'être dans un lycée est l'une des nombreuses raisons qui ont poussé les élèves à la contestation. Cependant, cette valorisation tant réclamée ne sera que de courte durée puisque le transfert n'est que provisoire. “Le transfert a été décidé par la tutelle en réponse à la volonté des élèves et leurs parents”, nous dit-on au niveau de la direction de l'école. Et d'ajouter que “ce transfert est momentané. C'est pour achever l'année en cours. L'an prochain, l'école ouvrira ses portes au niveau du lycée Emir”. Les enseignants de l'EPSTA n'étaient pas très emballés de cette décision de la tutelle. “Ce n'est pas le transfert qui va régler le problème. L'école dispose de tous les moyens pour des études de qualité. Le seul inconvénient est la restauration du lycée dont les travaux ne sont pas achevés”, arguent-ils. Et de préciser que l'Ecole nationale supérieure des travaux publics ne dispose pas de certains moyens pédagogiques tels les labos de chimie. Ce qui est vrai puisque, selon la direction, “les élèves feront leurs cours à l'ENSTP et les TP dans les labos de l'EPSTA à Bab El Oued”. Autrement dit, ils auront un pied à Garidi et un autre à Bab El Oued et seront incapables de suivre le rythme accéléré que la direction a programmé en vue de rattraper le long retard causé par la grève. Pour la première journée des élèves dans leur “nouvelle” école, il semblerait qu'elle ne fut pas à la hauteur de leurs attentes. “Il y a des élèves qui n'ont pas eu cours car leurs enseignants étaient absents”, nous dit un étudiant. La plupart d'entre eux ne comprennent pas pourquoi l'administration a eu recours à la surcharge des sections qui comptent désormais environ 100 élèves alors qu'auparavant elles ne dépassaient pas la quarantaine. “Les élèves comptent patienter jusqu'à la reprise après les vacances pour se décider.” Un transfert provisoire des classes de première année uniquement vers une structure qui manque de moyens pédagogiques, sans le renforcement du corps enseignant, principale revendication des élèves, peut laisser croire qu'en prenant cette décision, la tutelle voulait plutôt en finir avec un des nombreux fronts de contestation de son secteur.