Au train où vont les choses, il ne restera aux différents paliers de la haute administration, dans la direction des grandes entreprises et dans le management des grands projets, que les plus fidèles au clan. La chasse aux sorcières contre les hauts fonctionnaires et les cadres ne semble pas s'estomper. Pis, elle prend des proportions alarmantes, en visant des responsables dont le seul tort est de servir en toute conscience les intérêts de l'état et de la collectivité. Le directeur de l'AADL, M. Bounafaâ, est la dernière victime en date de ce maccarthysme à l'algérienne. Limogé à quelques semaines de la distribution des logements “location-vente”, sans lui fournir d'explications, et sans raison apparente, M. Bounafaâ fait là les frais de l'opération politicienne en cours d'exécution pour le compte de Bouteflika. Les exécuteurs de basse besogne et les sous-traitants du clan présidentiel font, par cet acte, planer la peur sur tous les cadres qui ne s'inscrivent pas dans la docilité et les courbettes à ceux qui, aujourd'hui, tiennent les rênes du pouvoir et qui, pour y rester, n'hésitent pas à sacrifier des personnes dont la compétence et la probité sont reconnues. Au train où vont les choses, il ne restera aux différents paliers de la haute administration, dans la direction des grandes entreprises et dans le management des grands projets, que les plus fidèles au clan. Et ceci, bien évidemment, avant l'élection d'avril 2004. La machine infernale a déjà broyé et laminé quelques hauts fonctionnaires au ministère des affaires étrangères, à l'Intérieur et au niveau de la justice. Que l'on se souvienne des limogeages spectaculaires de présidents de cour et de procureurs, effectués, il y a environ un mois, pour mettre à leur place des magistrats acquis. Dans cette logique clanique, tout le microcosme politico-médiatique s'accorde à dire que Bouteflika ne va pas tarder à opérer un mouvement de walis. Pour boucler la boucle de la machine électorale. Tout cela, sous le couvert des prérogatives constitutionnelles. Les critiques et les avertissements de la classe politique contre les dérives n'ont, apparemment, pas été pris en considération puisque le clan continue à faire feu de tout bois pour bien paver la route du 2e mandat. A. O.