Ce n'est plus une artiste en herbe, ni d'ailleurs une artiste confirmée. Lamia Tamine se cherche encore avec certitude et détermination. En réalisant un tour autour des cimaises, on constate l'évolution de l'artiste et cela prouve que la confirmation n'est plus loin. Lors d'une sympathique rencontre avec elle, l'artiste Lamia Tamine a bien voulu nous entretenir et répondre à quelques questions. Liberté : Le nom Tamine n'est ni étranger ni méconnu dans le monde de l'art et surtout de la peinture ? Lamia Tamine : (rires) Oui, c'est vrai le défunt Tamine Abderahmen, dit Abdou est mon oncle et c'est peut-être une forme d'héritage que je reçois aujourd'hui et j'espère être à la hauteur du travail, des œuvres et du nom du regretté Abdou. En ce moment, je suis un peu à cheval entre mes études en architecture et le temps que je me force à dénicher pour retrouver mes couleurs et mon petit monde. Je dis bien retrouver. Car depuis mon enfance, j'ai toujours aimé cette intimité, ces moments de solitude à deux entre œuvres et artiste. À quels moments vous viennent vos inspirations pour “semer" ou peindre ? n Le monde de l'architecture est à mon avis pas loin de celui des artistes peintres (cercles, perspective, formes...). Et comme vous me le disiez au début, les Tamine ont une fibre artistique, en toute modestie (sourire). Mais, il y a un autre facteur et peut-être le plus important : il s'agit du décès de ma mère, je l'ai perdue quand j'étais toute petite. J'écoute la même musique quand je suis face à une surface blanche. J'écoute du Richard Clayderman, c'est la musique que j'écoutais avec ma mère. Cette écoute est à la fois envoûtante, douce et douloureuse. Mais, cela me permet de produire. Souvenez-vous de vos premiers pas, les premiers coups de pinceau ? n Oui, bien sûr. Fulla, Twiti et Mickey, je reprenais tout le temps ces personnages et je m'efforçais de respecter la fidélité en reproduisant l'original. Une personne était toujours disponible pour m'aider et me donner conseil. L'artiste peintre Mennoubi Chérif qui possède toujours son atelier à la maison de la culture de Batna était mon ange gardien et jusqu'à aujourd'hui, il n'est pas avare en conseils et orientation, il a une grande part dans la réalisation de mon exposition. Les artistes peintres de la ville de Batna ont assisté à votre exposition, êtes-vous impérativement répertoriée dans une catégorie ? Non pas impérativement, je préfère rester hors catalogue, même si c'est dur, voire impossible. Je suis encline au spirituel et au mystique, je mets beaucoup d'intimité dans mes œuvres et mes toiles. Je laisse libre cours à la lecture équivoque, pour preuve je ne titre pas mes tableaux. Vous vous êtes fait une place dans le monde des artistes peintres, on dit que Batna en possède beaucoup ? n Je veux bien avoir ma petite place au soleil. Mais, il faudrait que je la mérite, l'avenir nous le dira. Par contre, j'ai de nombreux contacts avec des artistes peintres aussi bien à Batna mais surtout à travers le monde, grâce à la blogosphère. J'ai pu rencontrer Hassan Chair, lors de son passage à l'Ecole des beaux-arts de Batna. J'ai aussi un contact permanent avec l'artiste peintre de renommée internationale qu'est le Syrien Zahi Aïssa. En ce moment, je prépare mes œuvres pour les envoyer en Arabie Saoudite où je prends part à un festival arabe de la peinture où seront présents plus de 103 artistes du monde arabe, hélas, je ne peux pas être présente. Car, mes études ne me le permettent pas, mais j'espère que mes toiles représenteront bien l'Algérie. Je souhaite faire passer un message de paix à travers mes œuvres et remercier tous ceux qui m'ont aidée et encouragée. R. H.