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L'auteure Khadija Saâd à Liberté
"La langue est la colonne vertébrale de la culture"
Publié dans Liberté le 29 - 07 - 2013

Dans cet entretien, elle nous fait découvrir sa démarche dans la réalisation du dictionnaire Amawal, composé de six mille mots en chaoui.
Liberté : L'idée de la réalisation d'un dictionnaire est-elle récente ?
Khadija Saâd : Je ne vous cache pas que la genèse ou bien l'idée a germé dans mon esprit à l'époque du lycée. J'ai fait mes études au lycée de Batna comme interne et j'ai rencontré beaucoup de filles venues du grand Aurès (Tébessa, Khenchela, Souk Ahras, Biskra).
J'étais agréablement surprise par la richesse du chaoui et par la diversité culturelle. Je ne faisais que noter et enregistrer les mots, on passait notre temps à se dire : "Comment vous appelez ça chez vous (rire) : couleurs, chat, cheval, ustensiles."
C'est après que je me suis rendu compte que c'est une diversité lexicale énorme et non pas une différence ou convergence.
J'ai opté pour le dictionnaire, car il y a urgence ; une dangereuse érosion guette notre langue maternelle. Je suis consciente que la langue est la poutre maîtresse, la colonne vertébrale pour n'importe quelle culture.
Perdre sa langue maternelle c'est une forme de mort, s'exprimer dans la langue des autres ne véhicule jamais l'idée voulue avec fidélité.
Et nous ne sommes pas à l'abri, quotidiennement arrosés sans le vouloir par la langue, la culture, la façon d'être des autres, nous subissons un hégémonisme cruel, il n'est pas conseillé de se replier sur soi.
Mais de revenir à soi et de rester ouvert, c'est possible si nous arrivons à protéger notre langue par l'écrit.
Vous avez travaillé pendant combien de temps sur ce dictionnaire ?
Le travail était établi sur plusieurs phases. Collecte, synonyme, différence, étymologie, cela m'a pris 10 ans et peut-être un peu plus. Je parle à la première personne du singulier, car tout au début j'ai fait le plus gros du travail seule. Mais après j'ai reçu l'aide de pas mal de personnes qui ont constaté que j'étais déterminée à faire ce travail, c'est la contribution des anciens du village et leur apport (mots en voie de disparition) qui m'a beaucoup aidée. Je ne peux pas prétendre (hélas) que c'est un dictionnaire à 100% auressien (Hrakta, U chlih, N'memecha, U mloul...).
C'est à dire qu'il tient compte de toutes les variantes, mais je me suis référée à d'autres travaux qui m'ont précédés (le dictionnaire du professeur Ounissi de Khenchela et l'encyclopédie du docteur Mohamed Chafik du Maroc) que j'ai contacté personnellement, mais aussi le travail du professeur Tibermasine.
Qu'est-ce qui distingue votre travail des publications précédentes ?
Je considère que nous ne faisons que des rajouts dans l'espoir de ne rien omettre. J'ai pris soin de rajouter dans mon dictionnaire des indications linguistiques et historiques, mais surtout une part de choix à la toponymie qui est primordiale et un outil de recherche très important pour les anthropologues.
Aussi, j'ai laissé le soin aux académiciens d'apporter la touche finale, car il s'agit d'un travail académique ; ainsi l'enseignant de tamazight Lounissi Slim a grandement contribué à la touche finale du travail.
C'est la première fois qu'une femme réalise un tel travail, on parle de langue maternelle et non pas paternelle, un bon présage ?
(Rire) Peut-être que oui. Les chiffres avancés par l'Unesco il y a quelques années sont inquiétants, même si depuis il y a une nette progression et regain d'intérêt pour tamazight, aussi bien dans les Aurès que dans les autres régions du pays.
La publication et la sortie du dictionnaire sont presque simultanées avec la levée d'interdiction qui n'a jamais dit son nom des prénom amazighs (une liste de 300 prénoms est établie, ndlr), mais il reste beaucoup à faire dans le domaine culturel, linguistique, et la volonté politique reste déterminante. Nous devons nous réconcilier avec notre histoire, car elle est si riche et si variée. Je pense déjà à un autre travail, mieux élaboré et plus approfondi.
R H
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