Certains estiment que le projet de loi, avec ses 62 articles, "a le mérite d'exister". D'autres conviennent que "c'est un début", notant que "la loi était attendue pour mettre un peu d'ordre" et pour "clarifier les prérogatives de chaque intervenant" dans la chaîne du livre. Le projet de loi sur les activités et le marché du livre en Algérie, adopté en septembre dernier par le Conseil des ministres, veut consacrer le livre comme secteur stratégique et tente de réhabiliter la librairie, à travers, notamment, l'organisation de la distribution et de l'importation du livre. Attendu depuis plusieurs années, ce projet de loi répond-il aujourd'hui aux préoccupations des professionnels du livre ? D'ores et déjà, bon nombre d'entre eux poussent un grand ouf. Certains estiment que le projet de loi, avec ses 62 articles, "a le mérite d'exister". D'autres conviennent que "c'est un début", notant que "la loi était attendue pour mettre un peu d'ordre" et pour "clarifier les prérogatives de chaque intervenant" dans la chaîne du livre. En tout cas, si consensus il y a, il a trait à la nécessité de promulguer une loi pour permettre à l'Algérie d'avancer dans le domaine de la diffusion du livre. à ce sujet, il a été fait mention du "soutien" aux librairies, ainsi que de "l'encouragement" à l'investissement privé pour l'ouverture de nouvelles librairies, notamment dans les wilayas les moins servies jusque-là. Mais en attendant les décrets d'application, la question importante, celle du "fond" ou du contenu du projet de loi sur les activités et le marché du livre, qui sera prochainement examiné par l'Assemblée nationale, en vue de son adoption, reste posée. Parmi les éditeurs, écrivains et libraires contactés, d'aucuns applaudissent l'initiative du ministère de la Culture, tout en admettant qu'ils ont lu superficiellement le projet de loi. D'autres semblent satisfaits en général du texte de loi, en précisant qu'il s'agit d'"une loi qui accompagne l'éditeur", qu'elle clarifie mieux "le statut" de ce dernier, qu'elle prend en compte "l'homogénéisation" du prix du livre. Pourtant, certains considèrent que le texte de loi devrait être suivi d'une "charte du livre" afin de souligner la dimension stratégique des activités du livre, ou encore qu'il urge de "replacer le débat sur le livre" en associant le plus de monde, c'est-à-dire les divers intervenants de la chaîne du livre, de l'édition à la vente dans les librairies, en passant par l'impression, la distribution et la traduction. Parmi les éditeurs approchés, certains n'accordent pas trop d'importance aux voix alarmistes "liées à l'importation" et s'en tiennent à ce qu'ils appellent "l'essentiel", à savoir : le caractère "stratégique" du livre et son côté "vecteur culturel et du savoir". Selon eux, le moment est venu d'en finir avec "le bricolage et les trafics générés par l'absence de loi", pour laisser place au contrôle de la diffusion du livre, en particulier le contrôle des réseaux de propagation du wahhabisme. Mais retenons qu'actuellement, le projet de loi ne fait pas l'unanimité dans les rangs des professionnels du livre. Outre les risques de "favoritisme", d'aucuns craignent que l'effort de "régulation" ou les renvois au respect de la Constitution, aux religions, de même qu'aux questions de souveraineté et de sécurité nationales soient exploités à des fins de "censure", de "marginalisation" ou de harcèlement "judiciaire", contre ceux qui sortent du moule exigé. Pour certains, à l'exemple de l'éditeur Boussad Ouadi, plusieurs dispositions du projet de loi "sont de nature à mettre en danger le développement des métiers du livre" et à porter préjudice aux "droits et (à) la liberté" des citoyens. H. A Nom Adresse email