La composante du nouveau gouvernement a eu l'effet d'une véritable douche froide chez l'état-major du FLN et du RND. Deux formations politiques constituant l'ossature de l'alliance présidentielle ayant porté la candidature du président Bouteflika, qui espérait une plus large représentation dans l'Exécutif, à plus forte raison quand il s'agit du Front de Libération nationale (FLN). Son patron, Amar Saâdani, qui n'a même pas attendu la proclamation officielle des résultats de l'élection présidentielle du 17 avril dernier pour revendiquer le Premier ministère pour le FLN et un nombre de ministres proportionnel à sa représentativité au sein du Parlement, ne se voit créditer que de trois portefeuilles dans le nouveau gouvernement Sellal. Khelil Mahi, chargé des Relations avec le Parlement, remplaçant Mahmoud Khoudri, remercié, Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, et Abdelkader Messahel, ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Affaires maghrébines et africaines. Pour atténuer l'affront, Saâdani note que "le gouvernement n'intéresse pas énormément le FLN". "Ce qui nous préoccupe en premier est la mise en application du programme du Président dont essentiellement son grand chantier décliné à travers une révision constitutionnelle consensuelle." Saâdani, qui avait tablé, tout de suite au lendemain du rendez-vous du 17 avril dernier, sur un gouvernement reproduisant essentiellement ses partisans politiques, a pourtant indiqué, hier, "un gouvernement de technocrates signifie que notre parti n'aura pas à endosser seul les chantiers du Président, surtout s'agissant de la révision de la Constitution". La nouvelle loi sur la publicité sera traitée en dehors de la formation majoritaire, puisque le leader du FLN ne manquera pas de faire observer que "le dossier sera pris en charge par une personnalité sans appartenance partisane". Prenant à son avantage la composante du nouveau gouvernement, l'ancien patron de l'Assemblée nationale assène que "personne ne pourra dire que le FLN a géré unilatéralement ces réformes. Personne ne pourra nous reprocher quoi que ce soit". Aussi, et pour donner une explication plus plausible à une composante du gouvernement qui a surpris de nombreux observateurs, Saâdani souligne qu'il est question d'"un gouvernement de transition", en ce sens qu'il aura pour tâche de conduire les affaires du pays pour une période seulement. "Sa fonction se terminera à l'issue de la révision constitutionnelle." Côté RND, c'est le même son de cloche. "Le plus important n'est pas le nombre de ministres, mais c'est la mise en application du programme du Président", a estimé Nouara Djaffar, la porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND). Crédité de 5 ministres parmi les 32 composant le gouvernement, Mme Djaffar, qui ne trouve rien à redire, se focalise sur l'aspect pratique des choses. "C'est un gouvernement qui va appliquer le programme du Président et établir un plan d'actions pour ce faire." À ses yeux, "c'est une composante qui va apporter un nouveau souffle au gouvernement", surtout qu'elle "comporte en son sein la nomination de plusieurs femmes à des postes-clés". Dans les faits, Mme Djaffar estimera que "le gouvernement travaillera à mettre en application le programme du Président dans une multitude de domaines, à l'image de la santé, du travail, de l'éducation et de la Constitution". N. M Nom Adresse email