À l'origine, la décision de plafonner les salaires des joueurs de football à hauteur de 120 millions de centimes prise par les présidents de clubs des L1 et L 2 et cautionnée par la FAF, qui en a fait une instruction réglementaire pour l'octroi de la licence (dossier de qualification) visait à débarrasser les équipes de football d'un lourd fardeau. Presque 80% des budgets des clubs sont en effet absorbés par une masse salariale disproportionnée. Des salaires faramineux, du reste impayés, qui grossissent anormalement les dossiers de litiges au sein de la chambre de résolution de la FAF alors qu'ils sont accordés évidemment de plein gré par ces mêmes présidents de club, aujourd'hui railleurs devant le mouvement de protestation des joueurs pros. Se rendant compte donc qu'ils dépensaient largement plus qu'ils n'engrangeaient de recettes, les faiseurs de pluie et de beau temps ont donc imaginé la parade : des coupes sombres dans les remunérations des joueurs. Le procédé est naturellement illégal et inédit dans le monde. Il ne répond à aucune norme économique et fait la part belle à un égalitarisme régressif. Au lieu de choisir cette option sous la pression des clubs, la FAF aurait pu aussi faire appliquer progressivement la règle du fair-play économique qui consiste à obliger un club à équilibrer ses comptes sous peine de rétrogradation, comme cela se fait un peu partout dans le monde. La commission de contrôle des clubs professionnels (CCCP) aurait pu jouer à ce titre un rôle de régulateur ou de gendarme, c'est selon, afin de lutter contre les budgets démesurés. Cette instance agirait du coup au cas par cas, sachant que les capacités financières ne sont pas les mêmes dans tous les clubs. Chaque équipe est libre d'avoir la masse salariale qu'elle souhaite à condition de ne pas dépasser les normes fixées justement par la CCCP. Mais seulement voilà, la CCCP a déjà rendu un premier constat faisant ressortir que tous les clubs sont justement déficitaires en raison de masses salariales colossales. Cela reviendrait à dire donc que les 32 clubs de la L1 et L2 doivent être rétrogradés en division amateur. C'est l'intégrité du championnat qui serait donc, le cas échéant, remise en cause. Finalement, les dirigeants du football algérien se retrouvent devant un dilemme cornélien, celui d'appliquer la logique économique et c'est le championnat qui risque de disparaître, ou faire dans l'improvisation avec cette mesure de plafonner les salaires pas du tout du goût des joueurs ! S. L. Nom Adresse email