Anarchie Quels changements ont été introduits entre le Ramadhan 2011 et fin juin 2014 pour mieux organiser le marché : rien de significatif. A l'exception de la décision d'éradiquer l'informel à la veille du mois sacré 2013 par la mise en service d'un marché de proximité dans chaque commune. Un objectif guère atteint l'année dernière. Oublié en 2014. Du coup, il ne faut pas s'attendre à un Ramadhan plus clément en termes de prix. Tout ce qui a été préconisé comme changements structurels n'a pas été mis en œuvre. Le programme de nouveaux marchés de gros de fruits et légumes initié il y a au moins sept ans accuse un énorme retard. L'infrastructure n'est pas au rendez-vous : grosses structures de froid, gros marchés de régulation de la viande rouge, gros marchés de fruits et légumes ne sont pas pour la plupart en cours de réalisation. La mauvaise volonté de l'Etat pour accélérer les choses est là manifeste. Pas de sérieux suivi, pas de procédures accélérées pour que tout soit remis dans les délais. Le système de régulation Syrpalac, qui pointe le nez chaque Ramadhan avec insistance, a montré ses insuffisances. En l'occurrence, les points de vente de Proda ne sont pas concentrés dans les principaux centres de consommation, en particulier les quartiers populeux des grandes villes. Du coup, leur impact sur les prix n'est pas sensible chaque Ramadhan. La chaîne de distribution des fruits, légumes et viandes continue à fonctionner selon le même schéma : une grande partie des transactions s'effectuent sans traçabilité hors des circuits officiels : pas de facture, pas de registre du commerce et multiplication des intermédiaires. Résultat, les ventes à plusieurs mains organisent la distribution. Un phénomène qui est à l'origine de la cherté des fruits et légumes et de l'enrichissement rapide des négociants au noir. Qu'a-t-on fait également pour augmenter l'offre par rapport à la demande ? Si les progrès du secteur agricole restent indéniables, il n'en demeure pas moins que les pouvoirs publics n'ont pas encore libéré l'initiative privée dans ce domaine. Peu de choses ont été faites pour qu'émergent de puissants groupes privés exploitant des terres sur des dizaines de milliers d'hectares, des fermes de plus de 10 000 vaches. Bref, une agriculture moderne, intensive, capable de fournir le marché en quantité et en qualité, à des prix acceptables. Quitte à ce que l'Etat joue son rôle de contrôle, de suivi du respect du cahier des charges afin que des dommages à l'environnement ne soient pas commis et que les terres concédées ne soient pas détournées. En somme, nous n'avons pas depuis de nombreuses années une stratégie intersectorielle qui puisse mettre fin à l'anarchie qui règne sur nos marchés actuellement. Conséquence, les ménages subiront une nouvelle saignée en matière des prix au cours du mois de Ramadhan. Jusqu'à quand continuera-t-on à abuser de la patience des citoyens ? K. R. Nom Adresse email