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Ramadhan dans les chantiers du sud
Ces travailleurs qui bravent la chaleur et la soif
Publié dans Liberté le 23 - 07 - 2014

Au niveau des chantiers d'In Salah ou de Ghardaïa, d'Adrar ou de Laghouat, les mêmes images décrivant la souffrance des ouvriers des chantiers se ressemblent.
En plein milieu du désert, sur notre route vers les installations extrêmes des zones industrielles de Hassi-R'mel (Laghouat), Oued Noumer (Ghardaïa) et de Hassi-Messaoud (Ouargla), les silhouettes d'enfants, en très bas âge, semblent faire du stop. Arrivés à leur niveau, tenant des bouteilles vides à la main, ils se précipitent vers la porte de notre voiture, nous priant de leur faire don de quelques litres d'eau. Sous un soleil de plomb, ils guettent les automobilistes dans l'espoir d'être approvisionnés en ce précieux liquide.
Que ce soit dans le secteur du bâtiment ou dans celui des hydrocarbures, les travailleurs du Sud trouvent du mal à finir convenablement leur journée de travail.
Pourtant ils cachent leurs peines en ce mois sacré de Ramadhan. Dans leurs chantiers, ils tentent tant bien que mal de remplir leur devoir.
En effet, des chaleurs atteignant parfois les pics de 43°C, conjuguées à l'obligation de jeûner, semblent avoir agi sensiblement sur leurs capacités physiques. Au niveau des chantiers d'In Salah ou de Ghardaïa, d'Adrar ou de Laghouat, les mêmes images décrivant la souffrance des ouvriers des chantiers se ressemblent. Elles vous renvoient aux prisonniers condamnés à des années de travaux forcés. En effet, affaiblis par les efforts fournis, leurs visages ridés témoignent de la nécessité de se réhydrater, mais ils se contentent de s'asperger d'eau.
Contrairement à la période d'avant le Ramadhan, alors qu'ils contournaient, pour leur majorité, les aléas climatiques en s'enveloppant la tête et le visage dans un turban, laissant une petite ouverture au niveau des yeux leur permettant la visibilité, une astuce désormais inefficace du fait que la faim et la soif, indescriptibles, sont venues se greffer à la canicule. Seulement, en cette période de Ramadhan où travailler dans les unités industrielles de traitement des hydrocarbures ou dans le BTP (bâtiment et travaux publics) tout en observant le jeûne est considéré comme un effort supplémentaire par des manœuvres, le rendement des employés n'est pas des meilleurs, même si cela n'entame en rien la qualité des ouvrages. "Certes, le rendement a beaucoup diminué durant cette période, mais la qualité y est toujours et on veille pour que tout se passe bien", nous a confirmé un technicien exerçant dans la station de compression nord à Hassi-R'mel, 120 km au sud de Laghouat. Cependant, "il y a des ouvriers, qui, Ramadhan ou pas, ne sont pas performants. C'est leur nature", explique-t-il.
La foi et la croyance ont pris le dessus. "Le plus dur, c'est la soif", soutient A. E. K., 42 ans, employé depuis six ans dans une société de forage de la région d'In Salah. À Oued Noumer, zone industrielle distante de quelque 60 km au sud de Ghardaïa, un manœuvre nous a indiqué que n'était la nécessité de nourrir ses enfants et sa femme, enceinte de 6 mois, il n'aurait jamais accepté de travailler en ce mois sacré de Ramadhan dans des conditions aussi pénibles. "La soif, ça vous prend le matin et vous torture jusqu'au coucher du soleil, elle n'est pas facile à oublier, surtout quand on voit nos enfants", dit Omar, qui soulève de lourds sacs de ciment à longueur de journée. "Mais au fil du jeûne, notre volonté se conforte avec le sentiment d'avoir accompli un véritable effort sur soi-même et d'avoir respecté un enseignement essentiel de notre religion", ajoute-t-il. Ainsi, pour beaucoup d'ouvriers, le Ramadhan demande toujours un effort de plus pour tout travailleur, qu'il soit pétrolier, maçon, ferrailleur ou autre. Mais il ne doit pas être un obstacle pour un rendement meilleur. Pour un maçon exerçant à Hassi-Messaoud, "c'est un travail qui demande beaucoup d'énergie. Et quand on observe le Ramadhan, nos efforts diminuent aussi, mais on fait avec, car il faut travailler. Il y a des gens qu'on a en charge et qui comptent sur notre soutien", avance S. Ali. Et son camarade de renchérir : "C'est vrai, ce n'est pas facile avec cette chaleur, c'est très dur et personne ici ne vous dira le contraire."
D'autres, par contre, refusent d'observer le jeûne. C'est le cas de ce chauffeur routier rencontré à Ouargla. "Moi, je ne peux pas jeûner. J'ai essayé de le faire la première semaine, mais c'était très dur. Rouler des milliers de kilomètres sous une chaleur de plomb, aller de ville en ville, tomber en panne au milieu du désert, demande de l'énergie. Je ne jeûne plus parce qu'il me faut faire ces tâches et c'est mon gagne-pain. Je me lève tôt et me couche tard, et des fois, je n'ai même pas le temps de récupérer", lance H. Mohamed.
Sur les chantiers du BTP, "il y a même des personnes qui sont prises par des malaises ou se blessent", nous dit-on. Saïd nous a indiqué qu'au bout de six heures de travail, durant le deuxième jour du Ramadhan, gagné par un malaise, il a failli perdre connaissance. Un autre travailleur dans une entreprise du secteur du bâtiment nous a confié que beaucoup d'entre eux ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale par leur employeur.
On retrouve le même scénario à Adrar et à Tamanrasset où ces manœuvres travaillent sous une chaleur dépassant souvent 43°C, ou à In Salah où elle atteint 48°C et plus.
B. A.
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