Sans renouer encore avec les scores de l'année 2010, la Tunisie est en train de reprendre ses parts de marchés touristiques. Lors des 7 premiers mois de l'année en cours, elle vient d'atteindre le chiffre de 3,3 millions de touristes, engrangeant des recettes de 9,6 milliards d'euros. Ces chiffres confirment une croissance de 6,8% par rapport à la même période de l'exercice 2013. Pourtant, ces recettes ont du mal à devenir des ressources de financement du développement du pays. En se rabattant sur la taxe de sortie à la place de la taxe de séjour, l'économie touristique tunisienne, considérée pour un temps un modèle dans la région, dévoile ses faiblesses qui sont celles des économies touristiques de la majorité des destinations du Sud. Les grands défis du tourisme tunisien et même celui d'une éventuelle destination Algérie de demain sont, entre autres, la limitation de la dépendance vis-à-vis du Nord, de la précarité de l'emploi, des faibles marges des réceptifs, des fuites des ressources financières et des faibles impacts sur les économies locales. Mettre sur le marché une destination à un prix permettant aux TO du Nord de beaucoup vendre sans se soucier des marges que doivent réaliser les entreprises réceptives locales, de leur capacité à rembourser leurs dettes d'investissement, du niveau des salaires des employés, s'avère aujourd'hui une fausse piste. Quand une destination est vendue à 200 euros TTC tout compris, le montant de la facture de la pub, de l'avion, du TO, soit 70% des dépenses, restent dans le pays émetteur. En plus de cela, sous forme de redevance de l'enseigne et de salaires des expatriés, d'autres sommes retournent toujours au pays émetteur. En fin de compte, que restera-t-il dans les économies locales des importantes recettes données par les statistiques ? Cette question ramène à une autre : celle de savoir comment faire des recettes touristiques des ressources pour le développement ? M. K. Nom Adresse email
