Plus perturbée que jamais, la rentrée scolaire est la preuve que l'école demeure le théâtre d'un bras de fer permanent entre les syndicats et la tutelle. Selon Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), "plus de 40% des établissements scolaires n'ont pas encore commencé les cours". Parmi les causes : la grève des intendants, les retards d'affectations des enseignants et le manque de personnel d'encadrement administratif. Après avoir été empêché d'y accéder, c'est sur le perron du lycée technique Ibn-Haythem au Ruisseau que M. Achour a tenu, hier, un point de presse pour annoncer les conclusions du conseil national du CLA, qui s'était réuni la veille. Tout en soutenant l'action de protestation menée par les intendants, le CLA réitère son appel à la tutelle pour la prise en charge de leur principale revendication, à savoir "la révision du statut particulier des travailleurs de l'éducation". Les perturbations évoquées par le CLA concernent, selon Idir Achour, "davantage les cycles moyen et secondaire". "Beaucoup d'élèves n'ont même pas encore fait leurs inscriptions", ajoute-t-il. Pour le syndicaliste, cela est dû "au manque de censeurs, directeurs, d'adjoints d'éducation et autres surveillants généraux". M. Achour explique le manque de personnel d'encadrement administratif par "la dévalorisation de ces postes dans l'actuel statut particulier" des travailleurs de l'éducation. Il lance, donc, un appel au Premier ministre afin qu'"il rouvre le dossier". D'autres syndicalistes présents ont évoqué les problèmes d'affectation des enseignants. "Il y a plus de 70 enseignants de langue amazighe pour le cycle primaire qui sont en attente d'affectation dans la wilaya de Batna", affirme Mahmoud Ikkache qui ne s'explique pas ces retards. D'autres encore ne comprennent pas la décision du ministère de fixer la date de l'examen du bac à la mi-juin 2015 ajoutant ainsi deux semaines de cours. "Il y aura probablement une journée d'examen qui coïncidera avec le premier jour du Ramadhan", relève M. Zaïch, professeur d'histoire et géographie au lycée Ibn-Sina de Béjaïa. Ce dernier estime que cela aura des conséquences néfastes sur les bacheliers et parle même de "mutation brusque". Selon le Cla, ce chevauchement de l'examen du bac avec le début du mois de Ramadhan n'est pas une bonne décision. Par ailleurs, le Cla s'est également exprimé sur le projet de code du travail. "Nous nous opposons à ce projet de loi car ce nouveau code du travail précarise la relation de travail et restreint les libertés syndicales et le droit de grève", a estimé M. Achour. De même, il regrette que le 87 bis n'ait pas été abrogé. "Nous attendions l'abrogation du 87 bis mais au lieu de cela, ils l'ont réécrit sous forme d'article." Le Cla annonce, en outre, que "des consultations intersyndicales sont en cours afin de rédiger une plateforme de revendications commune et de décider d'une solution pour protester sans pénaliser les élèves". Présage d'un nouveau bras de fer qui ne fait que commencer. Nom Adresse email