C'est un tableau noir qui a été dressé, hier, par l'APW de Béjaïa sur le secteur du tourisme dans la wilaya, lors d'une séance plénière consacrée au bilan de la saison estivale 2014, tenue à la faveur de la session ordinaire de cette assemblée dont les travaux se poursuivront aujourd'hui autour des rentrées scolaire et universitaire. "Chaque année, les saisons passent et se ressemblent, le tableau est beau, mais le bilan est désastreux et les problèmes deviennent récurrents. Le même constat est fait chaque année, mais aucune solution concrète n'est proposée. Les communes côtières souffrent du manque flagrant de moyens et d'infrastructures pour pouvoir gérer au mieux une telle période. Le constat est saisissant entre le flux des estivants et les conditions d'accueil, ce qui a comme répercussion une anarchie indescriptible et un accueil des plus désastreux", déplore-t-on dans le rapport d'analyse du bilan de la saison estivale 2014 établi par la commission hydraulique, agriculture, forêts, pêche et tourisme que préside Mme Kafi Farida, élue FLN à l'APW de Béjaïa. Selon le même document, qui s'apparente d'ailleurs à un véritable brûlot contre la Direction du tourisme et de l'artisanat de la wilaya de Béjaïa, des sorties sur le terrain ont permis aux membres de ladite commission de faire un constat amer au niveau de certaines plages. Un constat qui se traduit par le squat des espaces balnéaires empêchant le citoyen de s'y installer sans d'abord débourser 200 DA pour le parasol, 400 DA la table et 200 DA la chaise. L'accès aux plages en voiture est aussi payant (entre 100 et 200 DA), la présence de baraques de fortune installées à l'aide de roseaux et de bâches détériorées, donnant un paysage hideux, faisant fonction de fast-food et cafétéria... En outre, Mme Kafi a tenu à soulever aussi le manque de sécurité dans certaines plages, arguant que "les citoyens sont souvent intimidés par des jeunes sans scrupules qui se font passer pour des gardiens de parking. Lors de notre sortie, nous-mêmes avons été agressés par ces jeunes en présence des gendarmes restés impuissants face à ce phénomène qui, la plupart du temps, a la bénédiction des APC". Pour les membres de la commission chargée du tourisme à l'APW de Béjaïa, le constat le plus choquant dans cette situation a trait aux conditions dans lesquelles travaillent les agents de la Protection civile. "Des conditions des plus catastrophiques et des moyens dérisoires sont mis à leur disposition. Des insuffisances énormes pour l'accomplissement de leur noble tâche. Nous leur rendons, d'ailleurs, un grand hommage pour l'énorme sacrifice qu'ils font pour être aux côtés des estivants dans de telles conditions", note-t-on dans le même rapport. À noter que le directeur du tourisme et de l'artisanat de la wilaya de Béjaïa, qui a présenté, hier, en plénière, le bilan de la saison estivale 2014, a reconnu que bon nombre de contraintes ont été constatées par ses services, citant, à titre d'exemple, le squat des espaces balnéaires, le manque de professionnalisme chez les concessionnaires des plages, l'absence de balisage et l'exploitation illicite de certaines plages. Selon lui, sur les 32 parcelles proposées à la concession durant la saison estivale 2013, seules 4 ont été concédées à des exploitants privés. Nom Adresse email