Résultat peu probant, conséquence d'un effort laborieux pour la promotion d'une entreprise aux attendus diffus. Voilà comment pourrait se résumer l'évaluation d'étape de l'initiative du Front des forces socialistes (FFS) pour une conférence nationale de consensus. L'évaluation des consultations menées pendant deux mois, débattues en conseil national du parti et exposées, ensuite, devant la presse, fait ressortir un sentiment de dépit chez le parti qui, faute d'adhésion à sa démarche, se voit dans l'obligation de refaire le tour des popotes. "Les parties consultées n'ont pas exprimé un refus catégorique de participer à la conférence, attendant d'avoir plus d'informations sur l'événement, de consulter leurs organes dirigeants ou de voir réunies certaines conditions ou garanties. Tous ont convenu de se revoir pour clarifier les positions. À noter que M. Benflis, consulté en tant que personnalité politique, et M. Makri, en tant que secrétaire général du MSP, ont émis des réserves. Quant à l'instance de suivi et de coordination de la transition démocratique (Isco) regroupant la CNLTD et le Pôle du changement démocratique, elle se considère, dans un communiqué, non concernée par cette initiative", note le rapport d'évaluation préliminaire, lu en liminaire à la conférence de presse par Mohand-Amokrane Cherifi, membre du présidium du parti. Autrement dit, l'initiative du FFS pour la "conférence nationale de consensus" a, tout au moins, produit de sérieux ratés. Mais elle a surtout manqué de structurer des convergences. Ne pouvant faire autrement que de se rendre à cette évidence, le FFS se propose de réinitialiser son offre, à travers une reprise des consultations, avec, en sus, un plan de charge consistant à apporter des clarifications sur le sens et les attendus de la démarche. Mais, d'ores et déjà, le FFS avertit que la conférence nationale de consensus est vouée à l'échec si elle ne parvient pas à associer le pouvoir. "Il est inconcevable d'exclure le pouvoir qui est une autorité de fait, c'est même l'élément central, puisque de sa participation dépend la réussite de la démarche", a soutenu Mohand-Amokrane Cherifi. Le FFS ne se formalise pas outre mesure sur la question de la légitimité du pouvoir, posée avec insistance, il faut le dire, par l'Isco, c'est-à-dire par l'opposition. "Le FFS se projette au-delà des mandats institutionnels", devait souligner Ali Laskri. Le plus difficile reste à faire pour le FFS qui n'assume pas l'entièreté de son initiative, évoquant son rôle de "facilitateur" de la démarche. Le FFS reprendra donc les consultations avec l'ensemble des partenaires rencontrés lors de la présente étape. Cela pour arriver à une conférence en deux phases : la première se tiendra en deux jours et sera une sorte de répétition générale où partis, représentants de la société civile et personnalités déclineront, sans risque d'être contredits, leur conception des choses. Pour cette phase, que le FFS suggère d'organiser les 23 et 24 février 2015, il y aura des prises de parole mais pas de débat. La seconde phase, aléatoire, puisqu'elle ne se tient que dans le cas où les convergences l'emporteraient sur les divergences lors de la première phase, ne réunira que les partis politiques. Elle sera consacrée à la présentation et à l'adoption d'un projet de plateforme consensuelle. S A I