Résumé : Des jours durant, Wassila a su éviter Athmane. Mais, tenace, ce dernier tentait encore de la contacter. Déçu par sa réaction, il reconnaît qu'il n'avait jamais pris les doléances de la jeune femme au sérieux. En fait, sa vie durant, il n'a récolté que les conséquences de son inconscience...Il va falloir qu'il passe à l'action et au plus vite. Dès demain il entamera une procédure de divorce. Oui... C'est ça... Il prendra un avocat et lui demandera de l'orienter vers la meilleurs façon de divorcer à l'amiable. Il ne voulait pas heurter les susceptibilités, ni blesser quiconque. Il ira jusqu'à assurer une bonne pension à Khadidja, qui aura à coup sûr la garde des enfants. Et puis, il pensera entre-temps à demander la main de Wassila. Il ferme les yeux. Si Wassila se mariait rapidement, il n'aura pas le temps de réaliser ses projets. Que se passera-t-il alors? Il sursaute : Wassila va se marier et l'oublier à jamais ! Chose inadmissible ! Il décroche son téléphone et forme le numéro d'un avocat qu'il connaissait bien, et qui allait sûrement lui proposer la solution la plus radicale dans son cas. Wassila décroche son téléphone pour appeler Lyes. Ce dernier ne l'avait plus embêtée depuis leur rencontre. Deux ou trois fois, il lui avait envoyé des messages pour la rappeler à son souvenir. La jeune femme sourit. Même si elle le voulait, elle ne pourrait oublier ce premier rendez-vous avec lui... Lyes était gentil, et bien éduqué. On pouvait difficilement se tromper sur son cas. La sonnerie retentit trois fois, avant qu'on décroche. En reconnaissant Wassila, l'homme s'exclame : -C'est toi Wassila ? Quel bonheur de t'entendre. -Je... Je voulais juste te saluer... Heu... J'espère que je ne te dérange pas. -Mais non voyons, tu penses bien que j'attendais impatiemment ce coup de fil. -C'est gentil Lyes. Comment vas-tu ? -Assez bien... Et toi Wassila ? -Bien..., un peu fatiguée ces derniers temps par mon travail au salon. Nous recevons tellement de clientes que j'ai à peine le temps de respirer. -Je comprends, c'est la grande saison. -Oui, c'est la plus pénible aussi. -Forcément, mais tu devrais songer à te reposer aussi... Il ne faut pas trop forcer sur la corde. -J'aimerais bien. Mais quand ? Et comment? Il rit : -C'est très simple prends quelques jours de congé, et programme un petit voyage... Elle soupire : -C'est si facile à dire. La patronne ne consentira jamais à me lâcher en cette période. Quant au voyage... vaut mieux ne pas rêver. Je n'ai jamais quitté la ville, ne serait-ce que pour aller me promener à plus de cinq kilomètres à la ronde. Lyes garde le silence un instant avant de lancer : -Je te ferais découvrir des coins paradisiaques où ton stresse ne sera qu'un lointain souvenir. -C'est vrai ? Tu le penses vraiment ? -Bien sûr. Heu... je n'attends qu'un signe de toi pour passer à l'action. Elle l'entend soupirer, et se mordit les lèvres. Elle avait tant pensé à lui ces derniers temps. Après tout, comme le lui avait confirmé Feriel, ce n'est pas tous les jours qu'elle recevait des demandes en mariage, et là avec l'âge, ses espoirs de fonder un foyer s'amenuisaient rapidement. -Tu es là Wassila ? Elle sursaute en se rendant compte qu'elle s'était laissée aller à la rêverie, et se reprend pour lancer : -Oui... Bien sûr que je suis là... Je... Je réfléchissais... -A quoi donc ? -A notre situation. -Et qu'as-tu donc conclu ? -Heu...Tu tiens toujours à m'épouser Lyes ? -Plus que jamais depuis que je t'ai rencontrée. -Tu ne vas pas le regretter un jour ? -Pourquoi penses-tu ainsi ? -Parce que je ne suis plus de prime jeunesse, et tu peux rencontrer des femmes plus jeunes et plus belles. -Nous avons déjà discuté de ce sujet... Wassila, c'est toi qui me plaît, et personne d'autre. -Et... Et ta famille? Tu as pensé à la réaction de ta famille ? -Ma famille sera soulagée d'apprendre que je consens enfin à prendre femme. -Selon tes dires, ta sœur Latifa ne semble pas être de cet avis pourtant. -Latifa devra se rendre à l'évidence : je ne suis pas un jeune premier qui veut jouer aux amourettes...Je veux me marier et fonder un foyer avec la femme de mon choix. -Heu... Tu sembles être sûr de ce choix. -Très sûr... Je ne vais pas revenir là-dessus, sauf si tu le refuses. (À suivre) Y. H.