Sur les traces des anciens instituteurs à l'image de Mouloud Feraoun et bien d'autres écrivains, Mocrani Hamdane, un retraité de l'éducation après une carrière d'enseignant de plus de 40 ans (instituteur de langue française, professeur d'enseignement moyen, directeur de collège), a laissé libre cours à son imagination pour éditer son premier roman Malika ou le bonheur retrouvé. Cet ouvrage de 237 pages, édité par la maison d'édition El-Amel, est déjà sur les étals depuis le mois de novembre 2014. Cet ouvrage, de six parties, met en valeur les qualités de la femme kabyle, du moins en ce qui concerne son combat, son courage, sa capacité d'affronter des situations de détresse et la confiance qu'elle doit à son époux, à sa nouvelle famille et à tout son entourage. "Malika ou le bonheur retrouvé est l'histoire d'une jeune femme qui connut d'abord un grand bonheur avec son mari. Elle devint veuve à l'âge de 28 ans avec deux enfants à charge. Sans ressources ni soutien, elle commença une nouvelle vie parsemée d'embûches de toutes sortes", résume l'auteur sur la 4e de couverture. Cependant, au fil de l'analyse de cette trame narrative, de nombreux sens sont aussi collés à ce bonheur recherché puis retrouvé. Ce que reconnaît, d'ailleurs, Mocrani Hamdane lui-même. C'est une lutte inébranlable de cette femme face au sort qui la frappait. C'est le serment fait à son mari alors qu'il était sur son lit de mort que d'accompagner ses deux enfants dans leurs études. Les deux ont réussi : l'un est ingénieur et l'autre gynécologue. Son personnage principal, Malika, a lutté contre le veuvage précoce. "Etre veuve est déjà une épreuve difficile. Etre veuve, jeune et sans ressources avec des enfants à charge, est une épreuve dramatique", tel est le message qu'a voulu transmettre cet enseignant. En outre, l'histoire se déroule dans un village de Kabylie nommé Thaddarth, lieu de la mise en scène de ces personnages fictifs, mais qui pourraient bien sûr être réels. On relève aussi dans le roman la solidarité des villageois entre eux, les liens entre les voisins, et bien sûr cette harmonie régnant à Thaddarth, d'autant que les rapports entre les personnages ne sont à aucun moment tendus. Lors d'une rencontre avec Mocrani Hamdane, ce dernier nous a révélé que non seulement il avait imaginé cette histoire, mais il était sûr que c'était une réalité car, pour lui, Malika incarne "des valeurs sociales intrinsèques à toute autre femme kabyle". En fait, a-t-il insisté, "ce destin pouvait être donc celui de n'importe quelle autre femme". O. G