La coopération énergétique, la lutte antiterroriste, ainsi que l'investissement américain en Algérie ont été au menu de cette visite des deux secrétaires d'Etat adjoints. "Les Etats-Unis sont disposés à aider l'Algérie dans l'exploitation du gaz de schiste, si elle choisit cette solution", a affirmé, hier, le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé des Affaires économiques et commerciales, Charles Rivkin, lors d'un point de presse conjointement animé avec la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires du Proche-Orient, Mme Anne W. Patterson, au siège de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Le sous-secrétaire américain au Commerce, qui était interrogé au sujet de la problématique de l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, a indiqué que cette question est également différemment appréciée d'un Etat à un autre dans son pays aux USA. Et d'ajouter que "l'innovation dans l'exploitation du gaz de schiste a apporté beaucoup à la croissance des Etats-Unis, de même que cela leur a permis d'être indépendants en matière de gaz, et permis la création d'emplois et la baisse du chômage". M. Rivkin, qui intervenait dans le cadre d'une visite officielle de trois jours en Algérie, a, toutefois, tenu à préciser : "Nous ne sommes pas là pour dire aux autorités algériennes ce qu'elles doivent faire, mais pour aider l'Algérie au cas où elle souhaiterait exploiter ces ressources." Aussi, il affirmera : "Nous avons l'expertise, les ressources et la technologie, et sommes là dans le cas où elle choisirait cette solution." Le responsable américain a également indiqué avoir transmis ce message à ses homologues algériens, selon lequel il y a des potentialités énormes non seulement dans le gaz de schiste, mais aussi dans d'autres secteurs de l'économie. M. Rivkin a fait le point des entretiens qu'il a eus à Alger avec les représentants du gouvernement et a réaffirmé de nouveau le désir des compagnies américaines de renforcer leurs relations avec l'Algérie. Il a souligné la disponibilité des entreprises US à accompagner leurs investissements par le transfert du savoir-faire et d'une culture de la promotion de l'innovation et de l'entrepreneuriat, mais aussi, le soutien à l'émergence d'un environnement économique favorable. Il a relevé la nécessité de lever les obstacles qui se mettent en travers de la mise en place d'un tel environnement favorable aux investissements. Prié de donner de plus amples détails, le responsable américain au Commerce dira, alors, que si les deux pays entretiennent d'excellentes relations économiques et que sa visite est le témoin de la volonté de les renforcer davantage, il est toutefois nécessaire que trois conditions soient réunies pour que les entreprises américaines investissent en Algérie. "Nous recherchons la visibilité économique, la transparence et l'Etat de droit. Si ces trois caractéristiques existent, les investisseurs américains viendront en Algérie", dira-t-il encore, avant d'expliquer que "si la règle du 49/51 n'a pas posé de problèmes pour General Electric (GE), les petites et moyennes entreprises ont besoin, en revanche, de savoir dans quel environnement elles vont évoluer". Auparavant, M. Rivkin avait mis en exergue sa rencontre avec la "presse libre et indépendante en Algérie", qu'il a tenu à saluer à l'occasion, estimant qu'elle est "le nerf d'une démocratie en bonne santé". Il a, en outre, indiqué que "l'Algérie et les Etats-Unis entament un chapitre très prometteur dans leurs relations bilatérales", en mettant l'accent sur la mission de très haut niveau, qui comprend trente entrepreneurs et hommes d'affaires américains, qu'il dirige en Algérie. Une mission qui a permis de discuter avec les entrepreneurs algériens au sujet des opportunités d'affaires et d'investissements. "Nous sommes là pour renforcer les relations économiques et approfondir les relations politiques", devait poursuivre le sous-secrétaire d'Etat américain, en paraphrasant le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, selon lequel "la politique économique, c'est aussi la politique étrangère", et vice-versa. Aussi, la visite à Alger de deux secrétaires d'Etat adjoints est, selon lui, "la preuve de l'engagement des Etats-Unis envers l'Algérie et de l'engagement de travailler avec un bon partenaire qu'est l'Algérie". Dans ce cadre, il a rappelé la tenue, la semaine dernière, d'une réunion dans le cadre du Tifa (Accord cadre pour le commerce et l'investissement), qui s'est tenue après 10 ans, en espérant qu'une réunion, dans le cadre de l'Open Sky, puisse se tenir également. Dans ce sillage, il devait conclure à "un renouveau des relations entre l'Algérie et les Etats-Unis", et ce, grâce à l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, qui a "donné un coup de fouet" à ces relations. Un soutien à l'approche de l'Algérie dans la résolution des conflits au Mali et en Libye La sous-secrétaire d'Etat au Moyen-Orient, Anne Patterson, a, quant à elle, salué les efforts de médiation de l'Algérie dans le conflit au Mali et en Libye, en réitérant l'appui de son pays à l'Algérie et son soutien à la mission des Nations unies en Libye, dirigée par Léon Bernardino. "Nous saluons ce que fait l'Algérie pour apporter une solution pacifique aux conflits au Mali et en Libye", a-t-elle déclaré. Mme Patterson a également indiqué qu'elle avait discuté de la question avec les autorités algériennes lors de sa visite, tout en soulignant que les deux pays partagent la même approche. S'agissant de la coopération sécuritaire algéro-américaine, qui constitue "la priorité n°1 des deux pays", Mme Patterson dira que "les Etats-Unis sont fiers d'être aux côtés de l'Algérie dans la lutte contre l'extrémisme et pour les mesures nécessaires qu'elle prend pour s'attaquer aux causes profondes du terrorisme". Elle a également tenu à remercier les ministres algériens de la Justice et des Affaires religieuses, très actifs dans la lutte contre l'extrémisme, en soulignant l'impératif des deux pays à travailler ensemble contre la radicalisation. "L'Algérie a fait d'énormes efforts dans ce domaine dans la région", a-t-elle dit, en se félicitant du "caractère positif de la réconciliation nationale en Algérie visant la réintégration des extrémistes" avant d'annoncer la visite, la semaine prochaine, à Alger, d'"une mission américaine sur la sécurité". A. R.