L'ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, de la Belgique et du Luxembourg, Leïla Shahid, a mis en exergue la démarche de la direction palestinienne en vue d'obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU fixant un terme à l'occupation israélienne et son adhésion au protocole de Genève, en vertu duquel elle compte poursuivre Israël pour crimes de guerre. Leïla Shahid, qui quittera son mandat dans une dizaine de jours, a estimé, dans une interview à une chaîne belge (RTBF), que du fait que les accords d'Oslo signés en 93 n'ont pas tenu leurs promesses et qu'il faut passer à autre chose, s'est réjouie de voir de nombreux Etats entamer des procédures de reconnaissance de la Palestine. "Je pense que la reconnaissance de la Palestine vient un peu trop tard par rapport à ce qu'elle aurait dû être. Souvenez-vous que les accords d'Oslo, signés en 1993, précisent bien que les Palestiniens pourront dès 1999 déclarer un Etat palestinien", a déclaré en substance, l'ambassadrice de la Palestine. Et de poursuivre : "On nous a demandé d'être patients. Puis, sont venus les accords de Berlin où on nous a promis la reconnaissance de l'Etat palestinien à Ghaza, en Cisjordanie et à El-Qods-est en temps opportun. Depuis 1999 nous attendons ce moment opportun pour ces messieurs européens !". Leïla Shahid a estimé "qu'aujourd'hui, le monde entier sait qu'il y a un peuple palestinien et que ce peuple a une solution", pour ensuite déplorer l'absence d'une volonté de la mettre en œuvre. C'est dans ce contexte que le bureau de Benjamin Netanyahu a démenti des informations selon lesquelles le Premier ministre israélien était revenu sur son accord à la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël. Pour autant, le Premier ministre a reconnu que les circonstances actuelles n'étaient pas favorables, arguant que "les extrémistes islamistes se saisiraient de tout territoire remis aux Palestiniens". Un retour en arrière public de M. Netanyahu sur la création d'un Etat palestinien aurait un impact considérable. En ce sens que cela risquerait d'aiguiser encore plus la tension entre l'Autorité palestinienne et Israël, entamée depuis l'échec de la dernière initiative de paix américaine en date, en 2014. L'Autorité palestinienne a pris une série de décisions dans le sens d'une internationalisation de sa demande d'indépendance, qui n'ont pas été du goût d'Israël, qui a, lui, frappé le portefeuille de l'Autorité palestinienne. cette dernière, rappelle-t-on, a eu recours au Conseil de sécurité de l'ONU pour obtenir une résolution fixant un terme à l'occupation israélienne, et demandé l'adhésion à la Cour pénale internationale avec l'intention proclamée de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre. Elle a en outre décidé de rompre la coopération sécuritaire, une mesure potentiellement explosive. A. R.