Le marché du terfez connaît l'intervention de plusieurs intermédiaires qui les transportent vers le nord du pays ou vers les pays du Golfe, ce qui diminue l'offre et augmente le prix de ces champignons. Les marchés de fruits et légumes de la ville de Béchar connaissent, ces derniers jours, une ambiance particulière avec l'apparition des terfez. Ces champignons hypogés sont vendus à des prix peu abordables. Les prix affichés varient de 500 à 3000 DA, selon l'espèce (blanc ou noir), la morphologie des ascocarpes, leur poids et leur diamètre. Cette année la récolte, jugée bonne, est estimée à 2 millions de quintaux au sud-ouest du pays. Elle reste inférieure à 1/10 de la production globale à cause de la méthode de récolte à la marque et la détérioration rapide du terfez dans leur gite. Dans cette région du sud du pays, les ramasseurs de terfez restent confrontés à plusieurs problèmes car les sites riches en terfez sont situés dans des zones désertiques, éloignées et à risques. Aussi, le marché du terfez connaît l'intervention de plusieurs intermédiaires qui les transportent vers le nord du pays ou vers les pays du Golfe, ce qui diminue l'offre et augmente le prix de ces champignons. Selon les spécialistes en mycologie, le terfez est un des champignons hypogés comestibles appartenant à l'embranchement des ascomycètes, le plus souvent connus sous le nom de truffe du désert ; il es appelé en arabe kamé, kholassi et zoubaïdi. Le terfez a une valeur nutritive importante puisqu'il est riche en protéines, en lipides, en acides aminés, en minéraux et en vitamines. Il vit en association mycorhiziennne avec des plantes herbacées et il est abondant dans les régions steppiques et nord-saharienne. Le terfez faisait l'objet d'un important commerce, les Grecs et les Romains l'importaient d'Afrique et le faisaient venir dans des jarres serties remplies de sable. Les habitants du Sahara algérien donnent le nom de reguigue ou oum terfez à la plante hôte du terfez, qui constitue un indice de sa présence. Il se développe sur un sol sablonneux, calcaire, pauvre en matière organique et en phosphore et prospère sous des climats chauds et exige des hivers et des printemps pluvieux. Son poids varie généralement de 30 à 500 g et est représenté par 3 genres : terfezia (terfez rouge et noir), tirmania (terfez blanc) et picoa. Contrairement aux truffes d'Europe qui murissent de septembre à mars, en Algérie le terfez est récolté soit en octobre-mars, dans certaines régions où la pluie est précoce, ou en février-avril ou encore de janvier à mai quand la période de production est assez longue. Les ramasseurs de terfez utilisent la méthode dite "à la marque", le sol est souvent gonflé et fendillé en surface au pied de la plante hôte. Certains ramasseurs utilisent des bâtons pour tapoter le sol. D'autres procèdent frauduleusement à des pratiques de piochage, qui conduisent à des perturbations irréversibles des écosystèmes dans lesquels poussent ces champignons hypogés. R. R.