Dans une déclaration rendue publique hier, le groupe dit des 19, demandeur d'une audience au Président en novembre dernier, s'est interrogé sur l'efficacité politique de la révision de la Constitution. Il a également exprimé sa solidarité avec la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, ainsi qu'avec la désormais ex-sénatrice, l'héroïne de la Bataille d'Alger, Zohra Drif. Selon les termes de la déclaration, la première est menacée de mort et son parti de destruction, alors que le lynchage médiatique de la seconde serait inscrit dans une démarche de destruction de la Révolution et de ses symboles. Les rédacteurs de la déclaration n'ont pas lésiné sur les mots pour dénoncer l'accaparement de la destinée de l'Etat par ce qu'ils ont qualifié de "bande d'individus irresponsables et étrangers à toute idée de pratique politique saine et à toute notion de pluralisme qui, à défaut de convaincre, utilise les méthodes et moyens maffieux pour contraindre au silence et à l'abdication", ainsi que leurs "velléités totalitaires". En effet, de telles dérives amènent, aux yeux des membres du groupe, à se poser des questions sur l'opportunité d'amendement de la Constitution. Cette interrogation tient au fait que cette "bande mafieuse", dont ils parlent, de par sa nature et sa vocation, "ne se pliera pas plus à la future Constitution qu'à l'actuelle qu'elle ignore superbement". "Dès lors, de dérive en dérive et en imposant au pays un climat politique empoisonné à relents totalitaires, la bande mafieuse compromet, tout en la décrédibilisant, l'initiative même de révision constitutionnelle puisqu'elle squatte aussi tout un espace de sa promotion avec ses propres méthodes détestables. Il devient donc légitime de s'interroger sur l'efficacité politique d'une révision constitutionnelle lorsque l'Etat, dont elle tire toute sa raison d'être, n'en finit pas de subir les coups de boutoir d'une bande mafieuse dont les provocations et les expéditions punitives contre les patriotes sincères et authentiques risquent de mener le pays vers le chaos". Ce faisant, et tout en passant en revue le contexte national et international dans lequel s'inscrit la révision de la Constitution, le groupe a condamné ces méthodes et a dénoncé le silence des autorités publiques. L'urgence, selon le groupe des 19, "est de mettre cette bande mafieuse hors d'état de nuire". Or, a-t-on souligné, "le silence assourdissant du gouvernement et des hautes autorités devant un tel sacrilège risque de sonner comme le prélude d'une abdication par l'Etat de ses plus nobles référents fondateurs, ainsi que de ses attributs et pouvoirs face à une bande mafieuse supplétive de l'ancien colonisateur". Et pour exprimer sa solidarité avec Louisa Hanoune et Zohra Drif, le groupe n'a pas manqué de louer les "positions courageuses et patriotiques" de la secrétaire générale du PT et de dénoncer les relais médiatiques des pourfendeurs de l'héroïne de la Bataille d'Alger qui, selon les termes utilisés par les rédacteurs de la déclaration, "puisent leur sève dans les sites de Salan et autres amis de Massu". L. H.