La Banque mondiale (BM) a évalué, dans son dernier Bulletin d'information économique pour la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), les dommages causés pour six villes syriennes "entre 3,6 et 4,5 milliards de dollars, dont 65% concernent les seuls dégâts causés aux logements". Poumon économique du pays avant la guerre qui a commencé en 2011, "Alep (nord) est la ville la plus touchée avec environ 40% des dommages estimés", a souligné la BM qui a réalisé son enquête en association avec plusieurs organismes indépendants. Mais il s'agit-là d'une "évaluation provisoire", avertissent les rédacteurs de ce rapport, et estiment le coût total des dégâts causés par la guerre dans le secteur de la santé, toujours dans les six villes, "entre 203 et 284 millions de dollars à la fin de l'année 2014". S'appuyant sur les rapports des Nations unies, la BM précise que "les établissements de santé syriens ont subi, au cours de l'été 2015, plus de 70 attaques, avec pour conséquence d'en empêcher l'accès à de nombreux patients". Le secteur de l'éducation a subi, lui aussi, de lourdes pertes avec 1 417 établissements scolaires et universitaires détruits, soit 14,8% des établissements ont subi des dégâts. Le coût de ces dommages se situe en 101 et 132 millions de dollars, a ajouté le bulletin de la BM. L'enquête de la Banque mondiale a concerné les villes d'Alep, de Daraa, de Hama, de Homs, d'Idlib et de Lattaquié, où la guerre fait rage depuis cinq ans. Pour ces six villes, la Syrie a besoin entre 648 et 791 millions de dollars "pour la remise en état du secteur de l'énergie", notent les enquêteurs de la BM. Sur le plan régional, la guerre en Syrie a impacté négativement sur ses pays voisins, dont certains étaient déjà fragiles économiquement bien avant le déclenchement de la guerre entre le régime de Damas et une opposition politique qui n'a pas tardé à prendre les armes fin mars 2011. "À la mi-2014, les dommages au stock de capital en Syrie s'élevaient entre 70 et 80 milliards de dollars", lit-on dans le Bulletin de la BM qui précise que "les pays voisins de la Syrie (Turquie, Liban, Jordanie, Irak et Egypte) ont supporté la plus grande part de l'impact économique de la guerre. Les coûts pour ces cinq pays approchent les 35 milliards de dollars en perte de production, sur la base des prix 2007, soit l'équivalent du PIB de la Syrie en 2007". L. M.