Activant, jusque-là, dans une totale discrétion, l'association des parents d'enfants inadaptés mentaux de Tizi Ouzou a décidé d'investir l'espace public non seulement pour se faire connaître, mais, surtout, dans le but de sensibiliser autour de son travail au profit de cette catégorie d'enfants atteints de différentes pathologies mentales. À l'occasion de la Journée internationale des handicapés, cette association, qui œuvre, depuis sa création en 1994, pour assurer une meilleure prise en charge et même une insertion professionnelle de cette catégorie d'enfants fragiles, a choisi d'organiser des journées portes ouvertes sur l'esplanade du musée du centre-ville de Tizi Ouzou. Un événement qui se veut une occasion à la fois de sensibiliser sur les différentes pathologies mentales qui peuvent affecter un enfant et les mécanismes de leur prise en charge et aussi d'écouler les produits artisanaux fabriqués par ces enfants déjà pris en charge par cette association érigée au statut de centre psychopédagogique suite à son agrément par le ministère de la Solidarité nationale. "Ce que nous faisons n'est pas du folklore. Nous prenons en charge 80 enfants inadaptés mentaux à partir de l'âge de six ans et sans limite d'âge maximum, sachant qu'un inadapté mental a toujours l'âge mental d'un enfant. Notre structure, qui répond aux besoins spécifiques de chaque enfant, est axée essentiellement sur l'autonomie, le développement de ses capacités d'adaptation à la vie quotidienne et à l'environnement social", nous dira le président de cette association, Lamhene Karim, qui explique que 11 psychologues - dont 8 cliniciennes -, 3 orthophonistes et 7 éducatrices spécialisées veillent quotidiennement à cette œuvre sociale. "Si du côté du ministère, le président de cette association, sise à l'école Zemirli, dit recevoir toute l'aide, l'écoute et l'assistance nécessaires, du côté des autorités locales, se plaint-il, le soutien demeure des plus insuffisants." "Durant l'année 2015, seule l'APW nous a aidés à hauteur de 200 000 DA et la Cnas de 500 DA jour pour 190 jours dans l'année, soit même pas de quoi assurer le Smig pour un seul psychologue. Pour 2016, à l'APW, a-t-on appris, zéro dinar a été affecté à l'aide sociale", a-t-il expliqué tout en assurant, toutefois, que l'association ne baissera pas les bras, mais, bien au contraire, continuera à se battre. Samir LESLOUS