La technologie s'est mise au service de la musique arabe et de son histoire lors de cette exposition qui sera d'ailleurs prolongée jusqu'au mois d'octobre, où quatre heures de documents audiovisuels, des jeux interactifs et un film d'animation ont été créés afin de procurer au public des informations concises, et ce, d'une manière ludique et divertissante. Muni d'un audioguide, le visiteur se met dès les premières minutes dans le bain : lumières tamisées, couleurs chatoyantes, des tableaux des figures emblématiques de la musique arabe et écrans interactifs, tout est réuni afin de lui faire vivre une expérience agréable et enrichissante. "Du maqam à la nouba" est une exposition initiée par le ministère de la Culture et l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (Onda), qui se déroule depuis le 17 juin au palais de la culture Moufdi-Zakaria, et elle s'étend jusqu'au 15 octobre (elle s'arrêtera au mois d'août pour reprendre le 4 septembre). Dans le premier espace, intitulé "Les légendes de la musique arabe", nous sont présentés via des écrans interactifs Oum Keltoum, Tahar Gharsa, Warda El-Djazaïria, ou encore Faïrouz. Ces extraits audio et vidéo ont été par ailleurs fournis, pour la plupart, par la Télévision algérienne, et scénarisés, transcrits et traduits par l'une des équipes qui a permis la création de l'exposition. Le second espace retrace, en outre, l'histoire de la musique arabe et sa naissance, de 661 jusqu'à 750 à Damas, puis à Bagdad de 750 jusqu'en 1258, et enfin sa propagation au Maghreb, notamment Béjaïa, Kairouan et Cordoue. Sont également présentées, accompagnées de brèves biographies, les grandes figures qui se sont attachées à répandre cet art dans le Maghreb, à l'instar de Ziryab et Ibn Badja qui a perfectionné la nouba et a laissé un grand nombre de compositions à Béjaïa. L'espace suivant, qui est la continuité du second, présente aux visiteurs les périodes clés et les personnages qui ont contribué à l'évolution de la musique arabe depuis l'époque antéislamique jusqu'à nos jours. L'espace est par ailleurs agrémenté de magnifiques portraits grandeur nature d'El-Kendi, Al-Farabi et Ibn Sina, réalisés par de jeunes peintres algériens pour l'occasion. L'espace nommé "Fils du temps" revient, quant à lui, sur les congrès qui ont permis le renouveau de la composition arabe et son insertion dans la musique universelle, comme ceux du Caire et de Fès, qui ont abouti à la création de l'Académie arabe de musique en 1971. Aussi, une time-line détaillée permet au visiteur de revenir sur l'histoire de la transcription de la musique classique ancienne dans le Maghreb, et son passage dans un premier temps, de l'oralité à la notation et la partition, puis sa diffusion sous forme de cylindre, 78 tours, la radio, la télévision, jusqu'au numérique. Le premier gramophone, les premiers manuscrits et cahiers appartenant à Al-Ghawti Bouali, qui ont été acquis par le ministère de la Culture, sont ainsi dévoilés au public afin d'enrichir son expérience. Pour conclure ce parcours, la nouba dans les écoles d'Alger, Constantine et Tlemcen est expliquée sous forme de chronologie dans un espace consacré à la musique andalouse, et revient sur cinq périodes importantes durant lesquelles elle a pu être préservée et retransmise grâce à, entre autres, Mohamed Ben Ali Sfindja, Yamna Bent El-Hadj, Tahar Benkartoussa ou encore Redouane Bensari. Selon Mme Larab, directrice de l'exposition, un projet de même envergure qui abordera l'histoire des musiques traditionnelles en Algérie est en cours de réflexion. "Du makam à la nouba" s'exportera, selon cette responsable, prochainement en Tunisie dans le cadre de "Sfax, capitale de la culture arabe 2016". Les horaires d'ouverture : mois de juillet : 13h-20h. Du 4 septembre au 15 octobre : 13h-19h. Azzouz Yasmine