Le projet devra relier l'actuelle zone industrielle de Sidi-Khaled à l'autoroute Est-Ouest, mais aussi faciliter le trafic routier entre les régions des Hauts-Plateaux et le nord du pays. Selon les déclarations du ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjema Talaï, l'ensemble des projets "ayant une importance économique seront réalisés à temps". Donc selon lui, celui du dédoublement de la voie reliant Bouira à Sour El-Ghozlane, sur une distance de 31 kilomètres, ne serait pas de cette importance, puisqu'il enchaîne retards sur arrêts. Pourtant, les autorités locales et même les prédécesseurs de M. Talaï, notamment Abdelkader Ouali, avaient insisté sur le caractère "hautement stratégique" et "économique" de ce tronçon. D'ailleurs, l'actuel wali de Bouira n'a eu de cesse de mettre en relief l'aspect "bénéfique" que pourrait engendrer la réalisation de ce dédoublement. Et pour cause, il devra relier l'actuelle zone industrielle de Sidi-Khaled à l'autoroute Est-Ouest, mais aussi faciliter le trafic routier entre les régions des Hauts-Plateaux et le nord du pays, et enfin, comme l'avait suggéré l'ancien ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, faire que ce dédoublement soit relié à la 4e rocade reliant Tablat à Boussaâda, en passant par Bordj Bou-Arréridj. Autant d'atouts qui n'ont visiblement pas eu grâce aux yeux de M. Talaï. Sinon, comment ce dernier pourrait-il expliquer l'énorme retard qu'accumule ce projet, lancé, faut-il le rappeler, en... 2012 ? Projet auquel un montant de 4 milliards de dinars a été alloué puis doté d'une seconde rallonge de 1,5 milliard de dinars, pour une durée de réalisation qui ne devait pas excéder les 36 mois. Pire, M. Talaï donne l'impression d'imprécision en disant : "Globalement, tous les projets programmés seront réalisés dans les délais." Tout en sachant que pour cet unique dédoublement, on frôle les deux ans de retard.
Deux ans de retard et seulement 10 kilomètres livrés Dans l'absolu, la question est de savoir si le ministre pourra agir ou sévir afin d'inverser la tendance ? Il est vrai que les différents ministres qui se sont succédé à la tête du département des Travaux publics étaient réduits à se féliciter de l'ouverture de tronçons de 5 puis 10 kilomètres, au moment où ce projet accumulait déjà une année de retard. Le seul ministre qui avait "osé" demander des comptes à l'entreprise réalisatrice était Abdelkader Kadi. Mais ce dernier avait fini par se taire en imputant les retards aux désormais fameuses "contraintes techniques", avant d'être remercié pour reprendre sa fonction de wali. Cette entreprise, qui n'est autre que l'ETRHB-Haddad, est la même qui est en charge de la réhabilitation du tronçon Lakhdaria-Bouira... Pour en revenir au projet du dédoublement Bouira-Sour El-Ghozlane, les travaux sont, certes, en cours, mais avancent timidement, voire sont à l'arrêt à certains endroits. D'ailleurs, au niveau du deuxième échangeur d'El-Hachimia, la réalisation d'un pont n'a pas encore été entamée et on est encore à la phase du terrassement. Autant dire que les travaux n'ont pas avancé d'un iota, depuis la visite de l'ex-ministre des Travaux publics, qui remonte à octobre 2015. Le DTP de Bouira, Younès Bouchkouk, observe, pour sa part, un mutisme au sujet de ce projet. Il évite soigneusement d'aborder ce dossier. Quant au wali, il est dans la même position que les ministres concernés : l'expectative. RAMDANE B.