Ce statut permet à un adjoint d'éducation de gérer un lycée ou encore à des surveillants généraux d'exercer la fonction de directeur et proviseur, à des ASE celle d'intendant et à des OP3 de remplacer des magasiniers et des chauffeurs. La Fédération nationale de l'éducation du Snapap a dénoncé, hier, le statut spécifique des travailleurs de l'éducation, promulgué en 2012, du tyemps de l'ancien ministre Benbouzid. Ce statut a "généré sur le terrain des dégâts inimaginables", indique le syndicat, soulignant l'impératif pour le gouvernement de revoir en urgence le décret qui gère le concours des directeurs du primaire et des CEM. Pour le Snapap, le statut a "généré sur le terrain des dégâts inimaginables" comme par exemple charger un adjoint d'éducation à gérer un lycée entier ou encore des surveillants généraux à exercer la fonction de directeur ou de proviseur, des ASE à remplacer des intendants et enfin des OP3 à opérer la tâche de magasiniers et de chauffeurs. Le syndicat a dénoncé, par ailleurs, "les dérogations du ministère qui permettent aux professeurs principaux qui échouent au concours d'accès au poste de professeur formateur, de participer au concours de chef d'établissement ou proviseur". Et ce, avant de conclure : "Ce concours est devenu un raccourci pour les moins compétents, ceux d'une tendance anti-réforme qui vise très loin afin de saboter toute tentative de réforme car les plus anciens ainsi que les compétents n'ont pas le droit de basculer dans l'administratif. Ce qui laisse le champ libre aux anti-réformistes pour accéder à la direction d'établissements scolaires !" Pour le Snapap, "la preuve que ce statut n'encourage pas les compétences est le dernier résultat du concours du 28 août 2016 où, à titre d'exemple, on n'a enregistré aucun reçu dans la wilaya de Béjaïa". Et d'énumérer d'autres carences du secteur : des cantines scolaires qui souffrent d'un manque de personnel car celui parti à la retraite n'a pas été remplacé. Les recrutés dans le cadre du préemploi ont un statut qui ne permet pas de les intégrer, alors que ce sont eux qui s'occupent de la surveillance et de la cantine dans certaines régions montagneuses. D'un autre côté, le statut ne permet pas aux surveillants généraux d'accéder au poste de directeur grâce à un concours et à la formation et laisse le reste à l'appréciation de l'inspecteur de l'administration de la circonscription. En définitive, le ministère dresse une liste d'attente nationale qui cause plus de problèmes surtout quant à l'hébergement de ces enseignants affectés — des femmes, pour la plupart — dans des villes loin de leur résidence. La dernière "injustice" mentionnée est la différence de salaires entre des enseignants titulaires d'un même diplôme et qui travaillent dans des paliers différents. "Ce qui encourage le choix des lycées au détriment des CEM qui vont bientôt se vider", conclut le Snapap. Amar R.