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Un rite millénaire objet de tentatives de folklorisation
Célébration de Yennayer 2967
Publié dans Liberté le 10 - 01 - 2017

Reconnu semi-officiellement comme le nouvel an berbère, Yennayer continue, après le déni, d'être la cible de manœuvres visant à le banaliser à travers une célébration strictement folklorique.
Bouira, à l'instar des autres régions du pays, célébrera avec faste l'avènement de Yennayer 2967. Pour l'occasion, de nombreuses associations culturelles activant dans la wilaya ont concocté un programme des plus riches. En effet, les festivités marquant Yennayer vont être entamées aujourd'hui, mardi 10 janvier, pour s'achever samedi prochain. Des expositions mettant en valeur l'art culinaire local, l'habit traditionnel et les métiers du terroir seront proposées au public.
Des kermesses populaires seront organisées un peu partout à travers la wilaya, notamment dans sa région majoritairement berbérophone. Ainsi, de Taghzout, Merkala, Haïzer, en passant par El-Adjiba, Ahnif, Aghbalou, Raffour et M'chedallah, les citoyens s'en donneront à cœur joie. À Haïzer, à l'initiative des associations culturelles Ighil Zougaghen et Thinthran, avec la coloration de l'APC, la célébration sera l'occasion pour des citoyens de fêter le nouvel an berbère, en organisant des conférences-débats autour de l'histoire amazighe, des expositions de robes kabyles et des pièces théâtrales à la maison de jeunes Nadjaa-Hmimi. Dans la commune voisine de Taghzout et plus exactement au village Tassala, à l'initiative de l'association Thagharma, les festivités comprendront une journée de sensibilisation sur l'hygiène bucco-dentaire, ainsi qu'une conférence sur les risques liés au gaz naturel.
Pour leur part, les associations Tidukli et Thiragwa de Merkala, en collaboration avec l'association Histoire et vestiges, organiseront des tables rondes, des conférences-débats et autres expositions. Enfin, du côté de direction de la culture de Bouira, on prévoit plusieurs manifestations, à l'exemple d'un concours de chant et poterie et un couscous géant.
À Béjaïa, les manifestations se dérouleront dans plusieurs sites de la ville, prévus à cet effet. Ainsi, la maison de culture accueillera dès jeudi, dans la matinée, la troupe Itebbalen Ugemoune pour une animation folklorique de proximité et le hall de l'établissement abritera une exposition sur le patrimoine culturel amazigh.
Aussi, un bibliobus sera mis à la disposition des visiteurs et une représentation théâtrale Laxarth Yedren de l'association Agraw de Chemini sera au programme.
La clôture sera marquée par le one man show Zalamite de Fodil Assoul.
À la bibliothèque communale, un riche programme est élaboré pour l'occasion. Outre une exposition, un récital poétique amazigh et une conférence autour de Yennayer, une rencontre-débat est prévue sur le thème : "Origines berbères de la civilisation occidentale". Le cinéma sera également à l'honneur avec la projection du long métrage La montagne de Baya de Azzedine Meddour à la cinémathèque de la ville.
Par ailleurs, plusieurs autres activités ont été programmées par l'association culturelle et artisanale Afniq de Béjaïa en collaboration avec la direction de la jeunesse et des sports, la conservation des forêts et la chambre de l'artisanat des métiers. Les animations, qui ont débuté samedi et dureront jusqu'à jeudi, ont vu la participation d'associations locales et d'autres venues du Maroc et de Tunisie. Au menu, des conférences, des ateliers, des expositions, de la musique, de la poésie et du théâtre. Le cycle de conférences a trait aux thèmes : "Yennayer tawwurt n useggas" par Rachid Oulebsir – qui vient de publier un nouvel ouvrage sur Yennayer ; L'architecture amazighe et La femme amazighe, gardienne du patrimoine par Karima Azouz , L'artisanat : art, métiers et patrimoine et L'Olivier : l'arbre, le symbole, la culture et l'environnement du représentant de la chambre de l'artisanat et des métiers.

À Laghouat, Yennayer restera Yennayer !
Contrairement à Béni-Snous (Tlemcen), à Ouargla, à Tamanrasset, à Bouira, à Timimoun, dans les Aurès, pour ne citer que ces régions qui fêtent officiellement yennayer, rien d'officiel n'a été annoncé à Laghouat. Cependant, et malgré le déni que certains voudraient accoler aux us et coutumes de la cité mythique des Maghraouas, Yennayer restera toujours Yennayer pour les Laghouatis.
Ainsi, malgré le travail de sape engagé pour mettre sous le boisseau une partie importante de l'identité algérienne, les coutumes et traditions acquises tout au long de l'histoire par la cité antique des Maghraouas, ne faiblissent pas. "C'est une fête traditionnelle qui ne se perdra jamais'', dit un sexagénaire qui ajoute que la fête de Yennayer "fait toujours partie de sa vie, toutefois, il regrette qu'elle ait tendance à perdre de son charme en raison, entre autres, du mépris affiché à son égard par beaucoup d'officiels''.
Conciliant les usages, les caractéristiques de la région et les traditions, les habitants de cette paisible région du Sud fêtent le nouvel an amazigh dans la convivialité et la communion. En effet, à Laghouat la coutume recommande que l'on renouvelle les pierres du foyer de la cheminée. La tradition veut aussi que tout ouvrage commencé, comme le tissage, devrait être terminé ce jour-là qui coïncide avec le nouvel an. La célébration de cette date se fait également à travers des rituels, des sacrifices et des plats particuliers. Les maisons sont nettoyées, repeintes, décorées et ouvertes à la famille et aux amis pour se réunir autour d'un banquet. Approché, un sexagénaire nous a indiqué que "cette fête a toujours été célébrée tout comme l'an de l'hégire avec les mêmes mets, les mêmes cérémonies, chants religieux, friandises, et le plat principal n'est autre qu'un couscous spécial dont la sauce contient plus d'ingrédients que d'habitude dont les légumes frais et secs mêlant toutes les variétés". On dépose une grande fève sèche dans la marmite, et celui qui aura la chance de la trouver dans sa cuillère sera considéré comme le plus chanceux et le plus heureux pour toute l'année. Et pour obliger les enfants à manger, on les menace de la présence d'un "kamoum" ou "ghoul" nommé "lamassa", qui viendrait au milieu de la nuit les emmener au bord de l'oued pour remplir leurs ventres de galets.
"Ma grand-mère, une Serghiniya de Laghouat (origine amazighe), a toujours tenu à fêter le jour du Yennayer'', nous a indiqué un autre citoyen qui ajoute : "Il n'est malheureusement pas bien médiatisé.'' Tous les habitants de la ville le fêtaient. "En l'absence du gaz de ville, à l'époque, mes frères, mes sœurs et moi dormions dans la même chambre, et ma tante paternelle nous couvrait d'un haïk immense - qu'elle avait elle-même tissé - tout en nous rappelant la fameuse fée Lamassa. Nous nous blotissions les uns contre les autres tout près de mon frère, qui nous faisait peur avec la Lamassa et un certain Tahar produit de son
imagination. Le matin en nous réveillant, nous étions tout heureux de voir que la Lamassa nous avait épargnés. Yennayer chez nous c'est sacré', a indiqué un autre sexagénaire.
R. B./H. K./B. AREZKI


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