Annaba compte plus de 9 000 bâtisses nécessitant une opération de revalorisation urgente, dont certaines menacent ruine. Les rencontres professionnelles d'Annaba, organisées à l'initiative du consulat général de France, entamées dimanche dernier, se sont poursuivies, hier, avec à l'ordre du jour la mise en relation des entreprises françaises et algériennes intéressées par la réhabilitation et la rénovation du vieux bâti. Un projet d'actualité à Annaba, qui est une ville où l'on enregistre plus de 9 000 bâtisses nécessitant une opération de revalorisation urgente, certains d'entre ces immeubles menaçant ruine. Réunis dans la salle de conférences de l'hôtel Sabri, les participants à cette journée ont pu se rendre compte de la situation qui prévaut à Annaba dans ce domaine et du programme qui a été arrêté par les pouvoirs publics pour y faire face, à la lumière des interventions du directeur de l'urbanisme et de la construction de la wilaya hôte et des experts de différents bureaux d'études. Lors de la brève, mais non moins intéressante communication, qu'il a faite au sujet de la réhabilitation du patrimoine immobilier concerné par ce programme, Abderahim Hafiane, directeur d'un bureau d'études d'architecture et d'urbanisme, a expliqué l'importance du niveau de technicité et de maîtrise qui sont requis pour mener une opération du genre. Ce spécialiste, qui jouit d'une longue expérience professionnelle et qui a participé à de nombreuses actions de réhabilitation du vieux bâti, tant en Algérie qu'à l'étranger, en France notamment, met en garde contre l'amateurisme. "Nous sommes différents acteurs à intervenir dans ce type d'actions, chacun travaille dans son domaine précis. Il faut différencier les différents opérateurs pour éviter le risque d'erreur sur chantier", confie-t-il pour souligner la délicatesse des travaux de rénovation et de restauration du patrimoine. S'agissant du partenariat avec les entreprises françaises, Abderahim Hafiane se dira favorable à cette initiative. "Ce sera un échange d'expériences profitable avec les entrepreneurs étrangers qui pourraient éventuellement manifester leur intérêt à participer à ce projet, nous ne pourrons qu'y gagner car les entreprises françaises ont un savoir-faire reconnu dans le domaine." M. Aydin, le directeur de CGB, une société française versée dans la construction et la rénovation, loue également l'initiative des organisateurs de ces journées. "C'est la première fois que je viens en Algérie et je suis ravi de cette rencontre avec mes homologues algériens. J'ai pu me rendre compte de la beauté des immeubles de la vieille ville et des quartiers du centre-ville qui nécessitent une prise en charge. Je suis vivement intéressé par ce programme, même si je n'ai pas eu le temps de bien visiter le vieux bâti en question. Tout dépendra donc des suites que nous réserverons de part et d'autre au contact B to B et B to G, que nous avons eu aujourd'hui ; j'espère seulement que ce ne seront pas des lettres mortes", affirmera cet entrepreneur. "Notre objectif, ici, est de faire venir les entreprises françaises pour qu'elles puissent se faire leur propre opinion sur la situation, qu'elles puissent rencontrer les représentants des autorités et leurs collègues algériens, qu'elles puissent discuter tous ensemble et imaginer des partenariats. Là, cette année, il s'est agi des ports et de la rénovation du vieux bâti. Nous avons voulu avoir une démarche sectorielle et avons ciblé ces deux thèmes plutôt que d'organiser un événement tous secteurs confondus dans lequel nous nous serions un peu perdus, nous avons ciblé le port et le vieux bâti qui sont deux domaines d'actualité. Une autre fois, ce pourrait être le tourisme, l'agroalimentaire ou autres. L'idée, c'est de coller à la réalité et nous en sommes à l'initiative, mais sans le soutien de tous nos partenaires, la CCI, le patronat, nous n'aurions pas pu le faire. Notre rôle, c'est un peu de fédérer les uns et les autres pour arriver à ce résultat", devait déclarer Patrick Poinsot, le consul général de France à Annaba, en marge de la première partie de cette rencontre. Ce dernier ajoutera qu'il est très optimiste quant à la concrétisation des objectifs de ces premières rencontres professionnelles. "Quand les gens viennent, ça leur permet de se rendre compte de la réalité des choses, de ne pas rester sur des impressions, des on-dit. Après La partie B to B et la présentation des communications des entreprises françaises et sur la réglementation applicable, celles-ci auront une idée précise de tous les dispositifs qui existent pour promouvoir ces relations", conclut notre interlocuteur. A. Allia