L'attaque, jeudi dernier, de la base militaire de Brak al-Shati, dans le Sud libyen, par des membres de la troisième force, affiliée au Haut Conseil militaire de Misrata, a replongé la Libye dans une meurtrière spirale de la violence qui risque de coûter cher à ce pays voisin, ont averti les pays de la région, l'Union africaine, l'Union européenne et l'ONU. Occupée depuis quelques mois par les forces loyales au controversé maréchal Khalifa Haftar, cette base stratégique a été le théâtre d'un face-à-face, marqué par des exécutions sommaires, selon plusieurs sources. Un rapport de l'ONG Human Rights Watch a fait état, lui aussi, d'exécutions sommaires d'une trentaine de personnes, toutes des membres de l'Armée nationale arabe libyenne (dénomination donné par Khalifa Haftar). Cela a donné lieu samedi soir à plusieurs raids aériens dans la région d'al-Djoufrah (Centre), où sont positionnées des troupes de la 3e force, qui affirment avoir agi à Brak al-Shati sur ordre du gouvernement d'union nationale, issu de l'accord onusien de Skhirat. Un document exhibé par la troisième force, sur sa page facebook, atteste de ses dires, mais le GNA nie tout lien avec ces évènements, qui interviennent quelques jours seulement après la rencontre de Fayez al-Serraj (chef du GNA) et Khalifa Haftar, sous médiation égypto-émiratie, à Abou Dhabi. Autrement dit, les cartes seront redistribuées en Libye, après l'attaque de jeudi, aux conséquences inconnues sur la suite du processus de paix et de réconciliation inter-libyen. Demain, une réunion du quartette (UE, UA, Ligue des Etats arabes et ONU) aura lieu à Bruxelles pour discuter des réponses à apporter à ce qui se passe actuellement en Libye, et d'éviter ainsi que la situation ne prenne un autre cours. Mais il est certain que l'épisode de Brak al-Shati aura un impact très négatif sur les parties en conflit dans les semaines et mois à venir. Lyès Menacer